Dans la course au deathmetal, lancé par quelques écuries fers de lance telles Earache ou Roadrunner, nombreux sont les labels ayant voulu emboîter le pas au début des années 90. C’est notamment le cas de Peaceville Records, auteur des atemporels Severed
Survival & Soulside
Journey (
Autopsy,
Darkthrone), créant de toute pièce la division Deaf Records, quasiment dédiée à ce nouveau style qui monopolisait alors toutes les attentions.
Ayant largué quelques réalisations comme Ackowledge the
Confusion Master,
Of Darkness ou Charnel Deity (
Prophecy of
Doom,
Therion,
Impaler), le sous-label britannique enchaîne les signatures à tour de bras, proposant pour sa huitième production le premier album d’
Accidental Suicide. Ce groupe nord américain voit le jour en 1989 dans l’état du Wisconsin, sous influence directe de Death ou
Morbid Angel. Deux démos plus tard, la bande enregistre ainsi
Deceased en 1992 aux Mauer Studios, en ayant comme manager Eric
Grief, qui travaille notamment à l’époque avec le groupe mythique de Chuck Schuldiner.
Flanqué d’une couverture sans attrait particulier, dessinée par le guitariste Chris Drew d’
Impaler (à qui l’ont doit notamment la pochette du
Dead Shall Inherit de
Baphomet),
Deceased ne part d’entrée pas sous les meilleurs auspices. Son deathmetal s’attache également à des structures conventionnelles, déjà entendues en cette année 1992, période où le mot saturation commence à prendre une certaine ampleur.
Dans la masse, sans technicité ni identité particulière,
Accidental Suicide lâche toutefois des compositions fort bien articulées, à l’image de
Misery Hunt, The
Life I
Hate, ou
Morbid Indulgence, dominées par un middle tempo chargé en double pédale, et un riffing accrocheur. En outre, le rythme parfois tapageur, alterné à des passages doomesques, l’ambiance sombre, et enfin le guttural caverneux d’Ed Jackson, complètent parfaitement la donne, permettant l’écoute de
Deceased sans anicroche.
Sans révolutionner le style,
Accidental Suicide reste, comme nombre de ses homologues de l’époque, le groupe d’un seul et unique album. Destiné aux nostalgiques du deathmetal monolithique du début des nineties,
Deceased reste néanmoins un album emblématique du label Deaf Records, qui lançait sur orbite des formations telles
Impaler ou
Morta Skuld qui, sans prétention particulière, lâchaient des albums directs et caverneux, idéaux pour des écoutes agréables sans prise de tête.
Fabien.
La coquille était tout à fait volontaire, c'était juste pour voir si quelqu'un suivait. Ravi de voir que cette dernière n'ait finalement eu besoin que de quatorze années pour être corrigée. Plus sérieusement, il va falloir que je réécoute ce disque sans tarder pour t'accorder la joie de voir sa note remontée d'un ou deux crans. Réponse dans quatorze ans au plus tard. ++ FABIEN.
Tiens marrant je l'ai écouté cette semaine. C'est vrai que c'est un très bon album qui mériterait bien plus qu'un 12. Du bon death old-school à la Autopsy c'est clair, moi j'adore.
Un album qui vient d'ailleurs tout juste d'être réédité par Peaceville Records, donc facilement trouvable pas cher, ça casse pas trois pattes à un canard mais j'apprécie ce genre de vieil album de death de seconde zone, avec cette aura si particulière
Acquis tout récemment, je ne connaissais pas du tout mais le repress récent est une bonne opportunité à prix modique, trouvable partout.
Eh bien, j'aime bien ce disque, sympathique et qui possède les ingrédients que j'apprécie dans le DM. Trop tôt pour y affubler une note, mais clairement plutôt agréablement surpris en regard du papier plutôt neutre ci-dessus de l'émerite Fabien. Du coup, un bon reviens-y me semble aussi nécessaire, plussoyant ainsi les commentaires récents. Miam !
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