« Le sublime doit être dans le sentiment ou dans la pensée ; et la simplicité, dans l'expression. » Jean le Rond d' Alembert
Comment respirer la simplicité et la passion à travers la technique et la maitrise ?
Ils sont finalement peu à savoir le faire, à allier la fluidité et l’assise instrumentale tout en restant profondément et paradoxalement simple et facile d’approche. Démocratiser la technique sans la rendre repoussante ou intellectuelle, la faire être simplement émotion et non plus barrage réservé aux professionnels. Le monde progressif possède ce problème mais finalement autant que les autres, la technique étant souvent un élément de complexité nécessitant une attention accrue.
S’il n’est pas le seul, encore moins le groupe le plus original ou novateur de tous les temps, il sait rendre la difficulté technique attractive et accrocheuse…
Firewind…et le prouve une nouvelle fois…
Si le futur des grecs semblaient incertain suite à l’arrivée de son maître à penser
Gus G dans la maison Osbourne, c’est finalement plus tôt que prévu, malgré les trois années le séparant de "
The Premonition", que "
Days of Defiance" voit le jour.
Si "
The Premonition" avait laisse entrevoir une évolution moins technique mais plus riche, moins linéaire pour une ouverture encore plus grande à ce mix indéfini entre power, thrash et hard, comme une continuité à "
Allegiance" (premier opus avec Apollo Papathanasio au chant), "
Days of Defiance" change la donne.
Là où l’album précédent s’ouvrait au style et se perdait parfois dans quelque chose de trop mélodique vis-à-vis des origines du combo, "
Days of Defiance" revient à la facette la plus dure, rauque et heavy de la bande au surdoué
Gus G, visiblement sorti grandi de son expérience scénique avec le prince des ténèbres.
Un exemple flagrant : "
World on Fire".
Un riff introducteur tranchant, une production épaisse et lourde, une ambiance bien plus sombre et chargée que précédemment et surtout ce fabuleux Apollo qui, par des intonations nouvelles, surprend voir déçoit de prime abord pour finalement laisser exploser la qualité de son interprétation. Bien que toujours aussi mélodique, une atmosphère plus dark pèse sur le morceau, notamment ce riff jouissif et le jeu bien plus dense du nouveau batteur (Michael Ehre, ex-
Metalium) remplaçant Mark
Cross, bien plus conventionnel.
Plus vif et énervé, son jeu apporte une dimension supplémentaire au travail de Gus, qui nous pond un pont simplement magique. Le riff se disloque en un solo à la technicité affolante sur lequel
Bob Katsionis vient comme à son habitude y ajouter une part de sa maestria sans jamais se montrer prétentieux. Le refrain rentre en tête instantanément, et toujours cette densité sonore qui émane de la production.
Suivant la voie de ce premier extrait, l’album, volontairement plus sombre et relatant les mois très difficiles vécus dernièrement par la Grèce (crise économique notamment…), représente en cela la quintessence de
Firewind tout en avançant. "The
Ark of
Lies" ouvre parfaitement le disque sur son rythme speed (double pédale bien sympathique) et ses leads mélodiques à faire pâlir plus d’un guitariste tant par leur beauté que leur technique. "The
Departure", introduction spatiale et futuriste ouvre le prochain hymne live "Heading for the
Dawn", aux relents néo-classiques parfois très proches de
Sonata Arctica. Morceau le plus rapide et aux lignes de grattes encore une fois affolantes (bordel ces rythmiques…), il laisse de l’espace sur le break à un Bob beaucoup plus discret sur ce disque (soli que l’on croiraient sorti d’"
Ecliptica" ici…). Néanmoins, loin de s’éloigner dans une technique stérile, Gus et Bob détiennent cette faculté d’écrire des lignes mélodiques splendides dans leurs parties soliste, à la manière d’un
Angra (le côté ethnique en moins).
Mais loin de ne détenir que des brulots speed, les grecs n’oublient pas les mid tempos aux refrains énormes et ravageurs qui détruiront les festivals l’été prochain. Dans cette optique, "
Embrace the Sun", fils spirituel de "
Falling to Pieces" (l’entame du solo évoquant trait pour trait son intro), distille cette mélodicité teinté de mélancolie qui ne vous quittera plus après plusieurs écoutes. Et que dire du magique "Losing
Faith" et son démarrage au clavier très beau et détectable entre mille ?
"SKG" voit quand à lui le retour de l’instrumental, à la manière du déjà culte "
The Fire and the
Fury" (un morceau ancré au panthéon des instrumentaux). D’un riff introducteur très technique, une double pédale vient alourdir un tempo effréné qui ne redescendra pas pendant plus de cinq minutes. Echange de soli d’où serait absent toute forme de branlette abusive,
Gus G joue avant des rythmiques très rapides laissant la place à de multiples atmosphères que le clavier répand avec harmonie. Moment jouissif de pure musicalité,
Firewind démontre son aisance et sa faculté à se retrouver dans le plus haut du panier en matière de power mélodique.
Car la conclusion est simple,
Firewind a réussi là où presque tout ont échoué cette année, ou tout au moins déçu. S’ils restaient toujours plus ou moins un très bon groupe de seconde zone, ils s’imposent désormais comme l’un des poids lourds du metal mélodique, monde déserté en grande partie par ses fondateurs ayant été visités des contrées plus ou moins éloignées.
Firewind lui, fidèle à ses convictions, est resté le même et s’est bonifié avec le temps. "
Days of Defiance" en est la preuve. Le haut du panier…
mais je parle plus des derniers albums de "ie".. plus heavy avec le cote "trashy" en moins.. voilou
excellent album
Rien à redire, cet album est nickel.
C'est agréable à tous points de vue.
Je n'en attendais pas moins de Firewind, mais là, je suis comblé.
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