Il est de ces douleurs si immenses que l’on jurerait en succomber
Desquelles naissent un florissant renouveau, un espoir
Il est de ces abyssales ténèbres d'une opacité noire
Desquelles jaillit une lumière emplie de force et de vitalité
Ces douleurs, la confrérie du Sombre
Sanctuaire les a vécues
Par la perte de deux sœurs de sang depuis longtemps à leurs côtés
Ces ténèbres, les Franciliens furent proches de s’y noyer
Une séparation telle la corde raide de laquelle presque ils ont chu
Mais par son entêtée ténacité
… Celle du désespéré qui ne veut à aucun prix abandonner
Eclot l’inespéré bourgeon
… Palpitant d'une vivace sève gorgeant ses sillons
D’un passé De Lumière et d’Obscurité narrativement ambitieux
… Son canevas souffrant d'une écriture au relief fort peu varié
… Sa musique blessée d'une capture sonore de toute ampleur dénuée
D’un chemin de vie émaillé d'opus sublimement classieux
… Riches d'instants éminemment passionnés et lyriques
… Ne manquant qu’à se sublimer d'un suréminent concept poétique
De leurs erreurs et maladresses inhérentes à la jeunesse
Arkdae et ses compagnons en ont fait le dur apprentissage
Se donnant une nouvelle vie par un conceptuel essai sans faiblesse
De notes, d'images et de prose unis en un inextricable accointage
Une triarchie thématique présentée en une unique anthologie
Du simple nom de celui qui l’a créé, son œuvre, sa vie
Neiges Eternelles en est le volet d’ouverture
Jouant une musique d'un traditionalisme pur
Un style néoclassique sobrement élégant
Sans démonstration inutile ni emphase en excédent
La lancinance d’un piano de funeste destinée empreint
Les violons récitant leur partition de larmes et de plaintes
Dame
Pandora conte la peine d'une âme, son infini chagrin
Ne trouvant réconfort que lorsque sa flamme se sera éteinte
Une nouvelle vie ressuscite de ses tristes cendres
Comme le doux printemps après les neiges de Décembre
… La
Mort, le renouveau …
La Veille Dame et la Poupée en est le volet central
D’expression la plus instrumentale et originale
Égrenant la longueur du temps défilé
Où chaque silence devient une éternité
L’innocence des ritournelles et chœurs enfantins
Le naïf carillon, si sournois par ses tintements cristallins
S'immisçant en les résonances de l’antiquaille à la solennité manifeste
L'orgue de sa macabre gravité tissant un linceul funeste
L'éternité où aube et crépuscule de vie sont à jamais liés
En un dénouement d'une bienveillance de cruauté ciselée
… La
Mort, l'exutoire à la solitude …
Le Chemin de Croix d’une Âme libre en est le volet de clôture
Destin d’une condamnée à la potence livrée en pâture
Débordant de l’amer dégoût d’une existence bafouée
Avide d’une mort de tous soupçons et affronts lavée
Les notes acoustiques, ses seules compagnes en son exigu cachot
Ses pensées s’acharnant contre l’injustice de ce monde idiot
Les percussions martiales dressant l’imposante stature du gibet
Cadençant vers son inévitable trépas la marche de la condamnée
Dame
Pandora vers les cieux élevant son chant et ses mélopées
Le chant du cygne comme l'ultime cri de la liberté
… La
Mort, la délivrance …
Trois thèmes en autant de représentations de la
Mort
Dans ses plus beaux atours de fervente espérance
Vision optimiste d'un soi-disant triste sort
L'espérance face aux maux de l’existence
Ainsi fût et perdurera la confrérie dans sa plus pure entité
Magnifiée en un recueil admirablement illustré
Où prose, art musical et pictural ne font qu’un en leur pluralité
Comme espoir et mélancolie y sont intimement enlacés
Les Franciliens signent là l’une de plus belles œuvres de leur histoire
Leur plus accomplie, je vous prie de le croire
Ayant eu déjà deux opus de ce groupe et bien que peu habitué au style. Je vous recommande particulièrement cet album. Celui ci est très inspiré, bien que la fin soit un peu plus banale.
Mais il y a une excellent linéarité, et je trouve qu'on comprend mieux les textes que dans les précédents opus. Je suis pas déçu, c'est très très bon.
Excellente chronique, également.
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