Voilà six ans qu’
Amberian Dawn a fait ses débuts. Originaire de Finlande, ce jeune groupe commence à faire parler de lui, et tend à se hisser au stade de groupe « phare » du metal symphonique. Il est rare qu’une formation parvienne si rapidement à un tel niveau. De plus, il est toujours délicat pour un groupe de produire un album aussi soigné que le précédent, d’autant plus lorsque celui-ci survient peu de temps après. C’est donc le défi principal qu’avait à relever
Amberian Dawn pour prouver qu’il incarne une valeur sûre. Seulement un an et demi après un «
End of Eden » relativement satisfaisant, les six musiciens nous proposent aujourd’hui de nous plonger dans l’écoute de «
Circus Black », leur quatrième opus…
Le monde du cirque est un bien vaste domaine, empli de mystères et d’énigmes. Ses artistes sont capables de nous faire rire comme de hanter nos rêves les plus sombres… Leur métier est rude et très difficile à exercer. Faire semblant, faire croire que… Mais qui peut se cacher derrière ces sourires factices ou ces costumes ridicules ? Cette question devrait pourtant éveiller notre curiosité, nous pousser à rencontrer ces hommes de l’ombre et du voyage… Au lieu de cela, nous les marginalisons, nous les considérons comme des étrangers. Etrange paradoxe, n’est-ce pas ? Laissez donc le cirque
Amberian Dawn vous faire découvrir son chapiteau… Regardez, vous pouvez même remettre votre manteau à ce charmant monsieur… Faites vite, le spectacle va commencer…
Amberian Dawn nous propose une entrée en matière alliant douceur et dynamisme. Les premiers riffs de «
Circus Black » sont bien vite remplacés par la voix pure et aérienne d’
Heidi Parviainen. L’atmosphère du morceau, tantôt inquiétante, tantôt sereine, est très travaillée et met en évidence le savoir-faire musical du groupe, qui a fait le choix d’enregistrer le titre suivant avec un système de « guest » (qui de nos jours tend à se populariser). Ainsi, Timo
Kotipelto, chanteur du groupe
Stratovarius, géant de power mélodique, vient apporter son timbre de voix à celui d’
Heidi, pour chanter «
Cold Kiss », s’enchaînant dans une optique similaire au morceau précédent, sans toutefois le côté inquiétant de «
Circus Black ».
On appréciera également la virtuosité des musiciens dans « Crimson Flower ». La voix d’
Heidi, plus consistante dans le registre medium, rappelle par moments celle de la chanteuse finlandaise
Tarja Turunen. D’autre part, on ne pourra que saluer la performance de Kimmo Korhonen, qui expose avec brio sa maitrise de la guitare dans un solo utilisant toute la tessiture de l’instrument. Enfin, on retiendra les contrechants de violons de « Charnel’s Ball », certes extrêmement courts, mais permettant une transition fine et souple vers un autre couplet.
Amberian Dawn ne néglige rien, et ça se ressent.
Mais, un album ne se résume pas à quatre chansons. Après une excellente première partie, le groupe peine à trouver l’inspiration et la créativité nécessaires pour produire une suite de qualité. Si la technicité est toujours présente, l’inventivité quant à elle ne l’est plus. Les schémas musicaux sont identiques et perdent toute originalité. Les morceaux, bien trop structurés, s’aplatissent inexorablement. Le groupe tombe dans le piège de l’académisme. Aucun contrechant, aucune reprise d’un thème dans une tonalité différente ne vient surprendre notre oreille et retenir notre attention. Les nuances sont inexistantes. « I Share with You This
Dream », avec son chant polyharmonique, est la seule chanson qui fasse exception à la règle. «
Rivalry Between Good and
Evil » marque quant à elle le fond du trou dans lequel est tombé
Amberian Dawn. Le morceau ne paraît pas achevé. Les deux thèmes musicaux ne font que se succéder, sans que l’un déborde ou prenne le dessus sur l’autre. On tombe dans de la récitation pure et dure, voire dans du remplissage. Il manque encore à
Amberian Dawn cet éclat ainsi qu’un certain panache qui font la personnalité et le succès d’un groupe.
Amberian Dawn, en voulant gravir les échelons trop rapidement, n’aura su que tomber de l’échelle qui aurait pu le mener au sommet de son art. Que dire de «
Circus Black », si ce n’est qu’il est hétérogène, prématuré et gâché par un manque de réflexion. Certes, l’album n’est pas mauvais, et la critique peut paraître sévère. Mais de la part d’un groupe prétendant à rejoindre les plus grands, on en attend plus. Beaucoup plus…
12/20
Mais ce groupe a vraiment enchaîné ses albums beaucoup trop vite par la suite, on a l'impression d'entendre un peu toujours la même chose et peu de titres se détachent vraiment... La musique reste assez peu créative, à quelques exceptions près, et le chant d'Heidi est tellement linéaire qu'au bout d'un moment je me lasse vraiment de l'entendre! Si elle pouvait chanter de façon moins lisse et impersonnelle... Sur ce point là, je reconnais qu'elle commence à progresser sur "Circus black", sa voix me saôule moins qu'avant^^
Mais je pense que le groupe a tout intéret de se poser un peu avant de refaire un album...
Sinon bonne critique je suis plutôt d'accord.
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