Trouver un angle particulier afin d'évoquer ce
Cherry Pie, deuxième album des américains de
Warrant, peut s'avérer éminemment délicat tant
Jani Lane et ses complices seront parvenus ici à instaurer une parfaite continuité au regard de leur première œuvre. Toujours très enclin à défendre ce
Hard Sleaze Glam Rock, que l'on pourrait résumer s'agissant de cette formation par l'appellation
Hard US, et ceci en une expression où la simplicité et l'efficacité prime, et où l'esprit festif d'une musique entrainante au groove caractéristique est prégnant, les cinq californiens vont, en effet, confirmer les excellentes premières impressions laissées par un séduisant
Dirty Rotten Filthy Stinking Rich paru un an plus tôt.
Néanmoins, non content de s'inscrire dans le prolongement de cette excellence initiale,
Warrant va hausser ses intentions forçant ainsi son talent. De ce fait, les compositions constituant cet opus apparaissent comme des constructions plus mature où le groupe affirme davantage son identité propre en délaissant quelques peu les influences les plus évidentes qui avaient laissés quelques traces visible sur un premier pas pourtant remarquable. Il y parvient tant et si bien d'ailleurs qu'il n'a aucune peine à nous captiver fort de titres aussi pleinement réussis que sont les superbes
Cherry Pie, Bed of Roses, un Sure Feels Good To me vif et entrainant, ou que, par exemple, le très Boogie Rock Love in Stereo.
Même l'écueil trop souvent fatal de la ballade, exercice qui fait souvent lamentablement chuter nombre de ses camarades, n'effraie pas nos californiens. En témoigne un
I Saw Red au joli refrain et au final superbe, ou, par exemple, un Song and Dance Man intelligemment échafaudé avec ses passages plus exaltés.
Ajoutant encore de l'excellence à un album qui n'en avait pas davantage besoin, quelques éléments plus Folk Southern viennent, de surcroit, délicieusement enrichir ce
Cherry Pie (le très bon
Uncle Tom's Cabin ou encore Train Train, reprise de
Blackfoot).
Pour clore ce pamphlet à la gloire de ce monument pâtissier, impossible de ne pas aborder le cas du morceau
Ode to Tipper
Gore apparaissant sur la version américaine de ce disque. Le titre rassemble une succession de grossièretés proférées en public par
Jani Lane à l'encontre de l'ex femme d'Al
Gore. Ce titre est donc un vibrant hommage à celle qui fut l'une des plus ferventes défenderesses de la pruderie américaine face à la dépravation de certains artistes subversifs (Blackie
Lawless et son
WASP furent notamment l'une de ces cibles privilégiés). Cette activiste convaincue alla même jusqu'à créer une institution, le PMRC (Parents Music Resource Center), dont le rôle était de protéger les jeunes contre l'évocation du sexe, de la violence, du satanisme dans les textes et dans l'imagerie des groupes visés. Et qui tentait aussi de lutter contre l'utilisation d'alcools et de drogues dans l'univers de la musique. Si ces objectifs semblaient louables, le discours et les procédés utilisés, quant à eux, étaient plus discutables et pas nécessairement efficaces puisque, par exemple, rien n'indique que l'ajout d'autocollants portant la mention: "
Parental Advisory Explicit Content", dont ce groupe de pression fut l'instigateur, ait eue un quelconque bienfait.
Plus aboutie que son prédécesseur, ce
Cherry Pie, deuxième véritable album de ces natifs d'Hollywood, confirme sans peine, en cette période bénie pour le genre, toutes les excellentes intentions d'un premier album prometteur.
Merci pour la chro.
Pour une fois, je suis un peu en désaccord avec ton ressenti. Je n'accroche pas trop à ce disque qui m'a toujours paru "fade" par rapport à son prédécesseur.
Mis à part le titre éponyme, je n'en retiens hélas pas grand chose à chaque écoute.
La reprise de Blackfoot me déplait même carrément.
Et les ballades me parlent moins que les pourtant bien gnagnans "Sometimes She Cries" et "Heaven".
Le 1er Warrant à une énergie brute que je ne retrouve plus ici.
Ca me fait un peu pareil, à un degré moindre, avec les 2 premiers Poison. Un premier opus tout foufou avec 3 accords maxi par titre mais l'ensemble arrache tout et des compos plus travaillés (c'est pas du prog non plus!) sur le suivant.
pour les fans de ce disque, je vous propose le titre "thin disguise", face B du single "cherry pie" vraiment excellent dont je ne comprend pas l'absence sur l'album à l'époque (la réédition semble l'intégrer).
Un 2e album dans la lignée du 1er, un peu moins "mordant"
J'aime bien: Uncle Tom's Cabin et la ballade Blind Faith
16/20
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