Le moins qu'on puisse dire, c'est que Dopi et ses potes ne se prennent pas la tête à faire de la musique compliquée. Foin de la technicité,
Carne de Cementerio est un monument de brutalité, et de rien d'autre! Issu de la riche scène death/grind espagnole (songeons à
Haemorrhage,
Fermento,
Gruesome Stuff Relish et bien d'autres),
Machetazo paye son tribut aux "forefathers" hispaniques de
Denak, mais affiche sans complexe sa proximité avec l'écurie texane de
Razorback.
C'est du moins ce que l'on comprend immédiatement quand on appuie sur play, puisque quasiment chaque chanson est introduite par un extrait de film de bon goût (comme
Evil Dead 2 en intro de Todos Somos Alimentos des los Gusanos - remarquable titre par ailleurs). On remarque également que la production ne trompe pas : saturation abusive, notamment sur la basse qui est propulsée devant les grattes, batterie sèche et claire et un peu à l'écart. En gros, une prod' "Tout Devant" qui sied particulièrement à ce genre de musique grasseyante et dégoulinante.
Point de morosité pourtant chez
Machetazo ! Des chansons comme La Cara Mazada a Golpes ou la reprise de
Suicide Fuck (quel titre !!!) respirent la joie de vivre, et leur tempo enlevé donne une furieuse envie de faire la fête. Contrat rempli sur ce point-là, l'album compte ses chansons de "grind joyeux" (systématique aussi chez leurs compatriotes d'
Haemorrhage).
A l'opposé viennent la déjà citée Todos Somos Alimentos del los Gusanos et la superbe El Ataque de
King Ghidorah. Soyons clairs : faire des riffs d'une si affligeante stupidité serait à la limite du tolérable, si ce n'était pas dans un esprit totalement bourrin. Dans le monde du death/grind, le son fait tout.
Il y a de la diversité dans cet album, puisqu'à la folie grind de Humillado... répond la doomesque Obecede a Tu Demonio Interior. Un mot également sur les vocaux, purement gutturaux et sales. Rien de nouveau sous le soleil, du growl, du cri, du chant grind, avec parfois un doublage bienvenu.
Un album d'une brutalité débridée, donc, qui réjouira tous les fans des groupes
Razorback. Comparé à
Ghoul,
Machetazo s'affiche comme un peu plus sale, un peu plus sauvage, un peu moins carcassien et groovy, mais aussi moins grind que (par exemple)
Gruesome Stuff Relish. En définitive, un album typique d'un death basique matiné de grind et fait dans un esprit solidement ancré dans le second degré et le rock'n'roll.
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