S'attaquer à la chronique d'un album, lorsque l'on ne connaît que celui ci dans la discographie d'un groupe, n'est pas chose aisée. Ce n'est donc pas sans appréhension que j'aborde cette chronique de
Awake de l'
Arc En Ciel. Laissons de côté la pochette ridicule, mettant en avant les quatre membres du groupe dans un découpage grossier et qui a très certainement inspiré Tokyo Hotel (là ça fait mal!!!) et concentrons nous sur l'essentiel : la musique. A peine entamés les premiers accords de
New World, on se sent happé par un vent d'optimisme, le genre de truc qui fait appuyer sur l'accélérateur de sa voiture, les cheveux au vent un après midi estival. Une rythmique Punk, un chant enjoué avec un arrière goût de générique de manga (le groupe en est coutumier) pas désagréable du tout, un petit chorus de basse en prime, histoire de montrer qu'ils ne sont pas des manches, bref tout se présente sous les meilleurs auspices. Puis dès que
Lost Heaven débute, ses accords, presque Funk, réverbérés et accompagnés de délicieuses notes de piano aux accents New Wave, on sent que le groupe maîtrise son sujet.
Car aucune note, aucun break de batterie, aucune mélodie ne semblent être laissés au hasard alors que, paradoxalement, tout ceci donne l'impression de couler de source. Ni totalement
Metal, ni totalement Rock, ni vraiment Pop le groupe se plaît à serpenter au milieu de ces genres pour en retirer l'essentiel et servir au mieux ses chansons. Les musiciens de Visual Kei aiment à dire qu'ils ne s'attachent pas à une étiquette en particulier afin de privilégier l'émotion qui se dégagera de leur musique. Autant vous dire tout de suite que dans le cas présent, le contrat est parfaitement rempli.
Jonglant entre les styles, l'
Arc En Ciel alterne intelligemment entre morceaux énergiques et compositions plus calmes pour nous faire traverser toutes sortes d'émotions. De Ophelia qui prend des accents de tragédie avec son piano et son saxophone désabusés, à As One et son intro dont n'aurait pas à rougir Slipknot en passant par les superbes ballades mélancoliques que sont Jyojyoushi et My Dear. Le passage d'un style ou d'une émotion à l'autre est parfaitement géré par le groupe, dont le talent de composition lui permet de garder une cohérence bluffante. La performance de
Hyde au micro est tout simplement impressionante, capable de coller avec tous les sentiments proposés par la musique tout en restant à chaque fois parfaitement identifiable. Vous l'aurez compris,
Awake est un très bon album d'un groupe phare de la scène japonaise. En une écoute le groupe est capable de conforter le néophyte (votre serviteur en l'occurrence) dans tous les éloges qu'il a pu entendre du groupe avant d'en avoir entendu la moindre note. La marque des grands? Certainement...
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