Dark Tranquillity fête cette année ses vingt-sept ans de carrière et s'affiche alors comme l'un des plus vieux combos de death mélodique. Montrant une constance à toute épreuve, avec un line-up rarement modifié et des sorties d'albums tous les deux-trois ans, ce combo suédois pionnier du son de Göteborg, n'a plus à prouver sa solidité et son statut de petit chouchou des amateurs de death mélodique. Avec le temps, il a su faire preuve de renouveau et d'évolution. Mais contrairement à ses comparses d'
In Flames, qui ont opté pour le moderne typé -core,
Dark Tranquillity s'est laissé entraîner vers des compos à claviers plus atmosphériques et mélancoliques, guidées par le chant clair de Mikael Stranne avec "
Construct" sorti en 2013. C'est dans cette même logique que revient la bande avec son nouveau rejeton "
Atoma".
Si une vingtaine de chansons étaient prêtes à l'emploi, les musiciens ont réduit le nombre à douze après des heures de travail pour ne garder que le meilleur. On y retrouve à la fois le death mélodique efficace et accrocheur que chérissent tant les fans, mais aussi les atmosphères et les émotions qui nous avaient touchés sur "
Construct".
Dark Tranquillity fait dans la dualité en proposant un alliage de pistes optimistes et pessimistes, lumineuses et ténèbres, agressives et posées. La progression et l'intensité grandissent à mesure qu'on écoute l'album, avec une alternance growls rageurs / chants clairs accompagnés de riffs aussi puissants que doux, qui font des merveilles aussi bien dans la rythmique que dans le lead. Il suffit de se pencher sur un "Encircled" ou un "Neutrality" pour en avoir le coeur net avec cette force incroyable et ce côté sombre qui fait toute la différence. Un "Neutrality" qui ne laissera personne de marbre avec sa vélocité, ses mélodies catchy et surtout son côté hypnotique lors de l'interlude, un vrai régal.
La majeure partie des titres est assez convenue mais il se dégage tout de même un petit côté frais et entêtant qui nous embarque finalement jusqu'à la fin. On passe de la douceur ("Faithless by
Default") à la brutalité ("When the World Screams") sans problème et avec finesse, ce qui permet à l'auditeur de maintenir son attention. Les soli sont toujours très justes et inspirés et les claviers jamais trop poussés, ce qui est parfait.
Il arrive souvent que les éditions deluxes n'apportent rien de spécial, mais il serait dommage de passer à côté de celle-ci.
Dark Tranquillity nous propose deux titres complètement irréels, hors propos, mais carrément envoûtants. "
The Absolute" et "Time
Out of Place" se tournent davantage du côté du shoegaze à la
Alcest : son distordu, chant clair du début à la fin, ambiance de malade, reverb poussé au paroxysme, guitares émotives...un clair/obscur de toute beauté !
Même si
Dark Tranquillity n'apporte en soi rien de nouveau, il reste fidèle à lui-même avec des titres qui rappellent ses anciens opus. Ceci dit, les plans atmosphériques et shoegaze apportent un réel plus à la musique des Suédois, un mélange que l'on ne retrouve pas assez dans le death mélodique actuel, trop moderne, -core ou électro. Le quintet prouve donc qu'il peut encore se renouveler après vingt-sept ans d'activité, chapeau !
Le coté positif se retrouve beaucoup sur le morceau Atoma (que ce soit les paroles ou les lignes de guitare épiques du pré-refrain).
D'ailleurs Matai tu as en quelque sorte visé juste car Mikael a lui-même dit dans une interview qu'il a cherché à écrire quelque chose de plus positif pour cet album par rapport aux sorties précédentes. Je serais pas capable de retrouver l'interview, mais il me semble que c'était sur un site français...
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