Parkway Drive fait partie des seuls groupes qui ont réussi à surmonter les épreuves, les clichés et les dures lois de la redondante scène Metalcore. Deux ans après le split avec
I Killed The Prom Queen, le groupe sortait son premier album,
Killing with a Smile. Un album puissant et bien orchestré qui ne présageait que le meilleur pour le jeune groupe. Puis vint alors
Horizons qui allait tout chambouler, celui qui allait revendiquer sa place de leader sur la scène parmi les piliers du genre comme
As I Lay Dying,
Killswitch Engage,
All That Remains et compagnie. Pour conforter cette suprématie, la bande de
Bayron Bay en profite pour sortir
Deep Blue, un disque plus agressif et moins mélodieux qui suivait toujours la ligne tracée par
Horizons. Le groupe va cependant s’éloigner de cette ligne avec un tout nouvel album intitulé
Atlas. Décoré par un artwork singulier, en rapport avec le titre, on a immédiatement envie de se plonger dans la musique.
Et ça démarre doucement de la même manière que sur les précédents opus avec l‘intro Sparks. On y entend une fine guitare acoustique qui va s’électrifier soudainement sans brusquer l’auditeur. Winston entre ensuite en jeu et commence à nous montrer ce qu’il a dans les tripes en beuglant de toutes ses forces. Sa voix n’a guère changé depuis
Horizon et on constate qu’il est toujours au top vocalement produisant de superbes hurlements d’outre-tombe qui alourdissent encore plus l’atmosphère sombre et pesante de certains breakdowns. Chez
Parkway Drive pas besoin de chant clair salement mielleux. Non, le groupe joue sur sa rythmique de premier choix et ses riffs mélodiques de toute beauté pour accrocher sans problème l’auditeur et le faire headbanger jusqu’à ce que mort s’ensuive. Tout au long de l’album les guitaristes resteront au maximum de leurs performances alternant facilement méchants riffs Metalcore/Death Mélo, beatdowns et mélodies à couper le souffle.
Parkway Drive sur ce disque varie les plaisirs en donnant tout d’abord à l’auditeur ce qu’il a toujours attendu de sa part c’est-à-dire un
Metal Hardcore violent et écrasant, propice au moshpart. Et sur la première partie de l‘album, on est déjà rassuré,
Parkway Drive reste égal à lui-même, envoyant la sauce à coup de riffs sauvages et déchaînés de la même manière que sur
Deep Blue. Toutefois on remarque de la part des Australiens un petit manque d’originalité sur le riffing et particulièrement celui de
Old Ghost/New Regret. Mais pas d’inquiétude, le groupe revient en force et retrouve tout son génie sur
Wild Eyes, un titre taillé pour le
Live à l’intro bien Hardcore et au beatdown de concassage, ou encore sur le tubesque et dorénavant culte
Dark Days, un titre empli de violence et d‘une ambiance légèrement dérangeante. Avec un solo simple mais chargé en émotions le single n’en est que meilleur. Dans la seconde partie de l’album, seul Swing arrivera à redonner de la puissance et de l’importance à la musique brutale du groupe. Cette dernière réussie alors à bien secouer l’auditeur avec son rythme effréné qui va certainement faire mouche en concert dans des moshparts totalement fous et anarchiques.
Cependant, arrivée la seconde partie de l’album, l’auditeur peut commencer à être déconfit car
Parkway Drive change totalement de registre. On enchaîne donc sur
The River et à cet instant on ressent un changement de rythme très contrastant avec le titre précédent ; ça ralentit un peu trop soudainement. Le titre joue uniquement sur la mélodie et l’atmosphère avec un chœur féminin pour se démarquer des autres et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est assez bien exécuté. La chanson est reposante dévoilant la facette d’un
Parkway Drive étonnamment calme. Toutefois le phénomène se propagera aussi étrange soit-il, contaminant les prochaines pistes en commençant par
Drive The
Slow Surrender avec en introduction un jeu de basse très lent suivi par la suite d’un rythme industriel très carré. Puis
Atlas (étrangement proche du S&N de
Metallica) ne changera pas le tempo et présentera à la place un jeu acoustique accompagné par des violons dans un univers merveilleux cette fois-ci tourné vers l’espoir. Pour finir, il y a les pistes intermédiaires c'est-à-dire celles qui possèdent la hargne originel du groupe combinée avec un jeu plus atmosphérique tel que Sleight Of
Hand, qui possède une ambiance malsaine et dérangeante tout gardant une bonne part d'agressivité, ou encore Blue
And The
Grey, une piste à combustion lente (rappelant la chanson-titre sur
Horizons) nous gratifiant même d'un excellent solo prolongé.
L’opus nous présente en fin de compte deux personnalités très différentes. Une première déjà connue et fortement appréciée par le public pour sa violence écrasante, son efficacité et son sens de la mélodie hors du commun. Et une autre qui n’en est qu’au stade expérimental et inconnue au bataillon mais cette dernière révèle une délicatesse amplifiée et des atmosphères uniques qui émerveillent et surprennent. Néanmoins, le changement est trop contrastant et la surprise trop grande pour que l’on puisse apprécier pleinement l’opus dans son ensemble. Les surfeur de
Bayron Bay ont proposé du neuf mais encore aurait-il fallu que les trop nombreux morceaux atmosphériques s’incèrent parfaitement avec les autres. Espérons qu’il canalise un peu plus leur désir de délicatesse pour le prochain album…
Personnellement je trouve cet album vraiment pas mal , certes il ressemble aux précédents mais ils ont quand même fait l'effort d'apporter d'autres nouveautés plus moins bien trouvées ( le passage avec la platine sur The slow surrender laisse un peu à désirer ...).
Mais bon au final c'est un album rempli d'énergie et surtout vraiment entrainant , du Parkway Drive quoi !
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