Le beau temps qui revient, j'ai décidé de me taper une petite chronique sur ma terrasse confortablement installé dans un transat plus que confortable. Bien sûr, la chaleur ne m'a pas donné envie de me taper un album scandinave bien froid mais plutôt quelque chose rentrant plus dans le contexte dans lequel je me trouve. Une chronique de
Nile s'avère donc être à la hauteur. Etonnement, alors que leur dernier opus vient tout juste d'être pondu, j'ai décidé de me rabattre sur leur avant-dernière production qui n'est autre que "
Annihilation of the Wicked". La tâche s'avère difficile lorsque l'on parle de
Nile, car le groupe est désormais un poids de la scène death américaine et est de nos jours reconnu mondialement.
Ceux qui ne connaissent pas
Nile doivent se demander pourquoi ce groupe rentre dans le contexte où je me trouve. Et bien sachez que
Nile est un élève à part dans le monde du death metal, faisant preuve d'une grande originalité. En effet, les membres du groupe étant passionnés par l'Égypte ancienne, ils décidèrent d'orienter leur musique vers ce sujet. Assez inédit et incongru me direz-vous !
Nile a alors créé son style propre, à son image : le egyptian death metal. Son nom n'en est pas moins révélateur, car il signifie tout simplement Nil, ce fameux fleuve qui a apporté la prospérité aux égyptiens pendant des décennies. Mais si on y regarde de plus près, Chuck Schuldiner créait des riffs assez orientaux sur certains morceaux, et ce depuis ses débuts ; l'album "
Symbolic" en reste la meilleure démonstration. Cependant,
Nile ne tourne pas qu'autour de riffs orientaux ; les lyrics ainsi que les quelques samples et clavier sont très orientés vers la mythologie égyptienne.
Lorsqu'on analyse un peu, le nom de
Nile était vraiment bien choisi, car ce fleuve est adulé par ses habitants depuis des siècles, mais surtout c'est un fleuve extrêmement dangereux recensant énormément de pièges et qui a su préserver sa faune et sa flore sauvage. Mais on n’est pas ici pour parler géographie. Musicalement,
Nile c'est donc un son à l'état sauvage ; il se dégage une atmosphère étouffante et lancinante de part sa puissance et sa lourdeur. Car
Nile fait preuve d'une énorme brutalité au travers de ses morceaux, ne délaissant pas malgré tout une certaine technicité. Et quelle technicité !
Nile est littéralement impressionnant, arrivant à la cheville des plus grosses pointures. Au fil des années on a vraiment pu observer une progression du groupe.
Et servir au fan une production à la hauteur de ses prédécesseurs s'avérait particulièrement difficile après un "
Black Seeds of Vengeance" nommé meilleur album de l'année 2000 par
Terrorizer, et un "In Their Darknened Shires" qui a défrayé toutes les chroniques en 2002. Cependant, "
Annihilation of the Wicked" semble répondre aux attentes malgré que l'on puisse observer un tournant assez conséquent musicalement. Déjà, l'arrivée d'un nouveau batteur faisait un peu peur après le départ de Tony Laureano, excellentissime. Mais d'après ce que j'ai entendu, c'est un gros fouteur de merde, et
George Kollias montre qu'il est tout à fait à la hauteur. Et au niveau des compos, on s'aperçoit que le son est un chouille meilleur que sur "In Their Darknened" (écoutez "
Legacy of the Catacombs", la compilation sortie quelques jours avant vous verrez la différence) et que les chansons sont beaucoup plus longues, certaines atteignant les 8 minutes, apportant à l'œuvre une touche limite prog. J'oserais nommer les 2 pièces maîtresses (pour ma part) que sont "User~
Maat~Re" et "
Von Unaussprechlichten Kulten". "User~
Maat~Re" démontre l'art de
Nile par excellence : brutalité, gros riffs à l'inspiration orientale, soli hypersonique et distordus à l'extrême. Et "
Von Unaussprechlichten Kulten", d'une extrême jouissance, clôturant l'album sur une orchestration gigantesque et des vocaux exprimant la colère d'un dieu s'abattant sur les terres ensablées d'une Egypte ancienne rongée par les malédictions et l'esclavagisme d'un peuple tout entier.
Pour résumer le tout s'en trop s'attarder sur les détails,
Nile signe un album à la hauteur de sa renommée et marquant avec cela un tournant musical dans sa carrière plus ou moins prononcé si l'on y fait attention. Je ne me lasse pas d'écouter leur metal plus que personnel et original avec cet "
Annihilation of the Wicked". En attendant que je me procure leur dernier opus qui à l'air d'avoir été plutôt bien accueilli...
A écouter : "User~
Maat~Re", "
Von Unaussprechlichten Kulten", "Lashed To The Slave Sticks"...
Note : 18/20
A mon sens le parfait équilibre entre bourrin, mélodie, ambiance, et accroche immédiate. Une symbiose rarement atteinte. Et j'allais aussi oublier la technique, tout simplement hallucinante.
Tant qu'on est dans les corrections et que je suis un peu taquin, on dit "The Burning Pits of the Duat", pas "The burning pit ot the duat" hé hé hé...
Voici 1 bien belle chronique de Beergrinder pour un monument pharaonique de Death.
J' avais achete cet album tardivement car qlq coquins estimaient que Nile pantouflait sur cet album et je m'etais laissé influencer....que neni! Magistral album ou le groupe maintient l' effort du precedent opus, effet de surprise en moins.
Pour ma part je suis conquis...cela fait plusieurs ecoutes ces jours ci de Annihiliation of the wicked et je suis toujours autant charmé par la puissance du Groupe et sa technicité.
Kolias est divin.
J espere les revoir en live....
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