Oui, je suis éclectique, pour ceux qui n'auraient pas remarqué. Voici venir
Hacride, probable nouveau fleuron de la scène death française.
Bon, sérieusement, qu'est-ce qu'il y a là-dedans? Du death moderne si j'ose dire, teinté de hardcore et somme toute assez progressif. Le groupe a bouffé du
Gojira au déjeuner, et du Messhugah au dessert (voir le début de Vision Of
Hate qui, s'il n'est pas un copié-collé du groupe sus-cité, sent bon les riffs des suédois). Ca s'entend, bien évidemment, mais les petits d'
Hacride fait aussi preuve d'une originalité bien à eux. Quelques incursions accoustiques, des envolées de chant mi-claires un peu planantes, une alternance de rythmes syncopés et d'autres plus liés, et surtout une belle volonté progressive dans l'album.
Parce que les morceaux ne se ressemblent pas, et cela pourrait être l'un des principaux atouts du disque. Après des débuts très syncopés, et trois premières chansons qui font penser que l'album part vers une continuité peut-être lassante à la longue, le groupe nous livre Zambra, un morceau étrange et complètement en décalage avec les précédents, en réalité une reprise du groupe Ojos de Brujo, ce qui montre clairement que le groupe n'est pas limité à ses mentors et s'ouvre avec plaisir à d'autres perspectives musicales. L'objet est étonnant et franchement réussi. Suit Liquid, qui s'avère être une petite orchestrale ambiante, qui à nouveau surprend l'auditeur par une ligne mélodique acoustique à la recherche d'une expression élémentaire (l'eau, pour ceux qui n'auraient pas compris), étonnante de justesse (pour un peu on imaginerait bien une flying whale sur cette mélodie, comme quoi
Gojira est toujours dans le coin... Bon, pardon, c'était pathétique, je sais, je sais, la porte est derrière, je sors, je sors). Quand à
Cycle, c'est un retour aux premiers titres... Mais seulement en apparence. Le morceau se veut plus progressif (d'ailleurs,
Opeth s'est sans doute un peu glissé dans leurs influences), pioche plus allègrement dans l'ambiant, et se construit avec pas mal de science le long de ses sept minutes.
Quant à Deprived of Soul, c'est un peu un titre multiple, qui repioche dans tous les courants des titres précédents et en fait une synthèse judicieuse.
Le reste de l'album oscille constamment entre passages ambiants et gros métal, pour finalement s'achever sur un riff presque sériel et entêtant, sur la fin d'On the
Threshold Of
Death.
Bon. Vous l'aurez compris, le contenu de ce disque est bon.
Pas basique pour un sou, sous influences mais pas emprisonné par elles,
Hacride montre un sacré potentiel. Mais. Oui, forcément, il y a un mais, sinon j'aurais mis plus de 15. C'est que si chaque titre est très bon pris à part... Eh bien, à force de rechercher l'originalité,
Hacride s'est un peu emmêlé les pinceaux sur la construction de l'album. Son organisation se révèle parfois un peu maladroite, et les titres ne s'enchainent pas franchement bien entre eux. Je prendrai pour cela l'exemple le plus flagrant, j'ai nommé Zambra. Le morceau en lui-même, je l'ai déjà dit, est excellent. Seulement voilà, avec tous les autres morceaux du disque, il fait un peu tache, dénote, jure, bref, il n'est pas dans l'ambiance générale, même s'il s'en approche. Le concept en lui-même aurait mérité d'être développé sur un disque entier, je pense, mais ici, cela fait un peu pensée embryonnaire, morceau qui nuit à la cohésion de l'ensemble malgré son intérêt certain. C'est la le principal problème d'
Amoeba: au final, il manque de cohésion.
Si cela parvient à être gommé sur leurs prochains albums, je pense sincèrement qu'on aura affaire à quelques petits chefs-d'oeuvre. En attendant, on a un cd plaisant et intéressant même s'il n'est pas transcendant. A suivre.
-Y'en a!!!
-Excellent
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