Il était temps, 8 longues années que les fans d’
Absu attendaient le successeur du terrible
Tara. Entre sa participation à
Melechesh, son intégration ratée dans
Slayer et ses expérimentations dans
Equimanthorn, on pouvait penser que Russley Randell Givens (alias
Proscriptor McGovern) avait définitivement abandonné l’idée de sortir un nouvel album de
Absu. Heureusement, il n’en était rien et enfin le groupe texan est de retour avec ce cinquième album éponyme (2009).
Cette fois-ci,
Equitant et Shaftiel, les deux compères historiques du batteur / chanteur ne font plus partie de l’aventure, remplacés par Zawicizus et Aethyris, et comme un changement n’arrive jamais seul, les pourvoyeurs du "Mythological
Occult Metal" ont quitté
Osmose Productions pour rejoindre les rangs de Candlelight Records.
Quoi qu’il en soit les 8 années d’inactivité n’ont pas émoussé l’envie des américains, Between the
Absu of Eridu & Erech (et oui il faut toujours maîtriser magicien 2ème langue pour comprendre
Absu…) débute en effet sans la moindre intro sur le Black / Thrash qu’ils savent si bien pratiquer, démontrant au passage une régularité et une vitesse plus que respectable de
Proscriptor à la double-pédale. Si on retrouve dans les compositions les ingrédients des anciens albums de
Absu, notamment au niveau des riffs et du jeu de batterie, les ambiances atmosphériques de
The Sun of Tiphareth ou celtiques si présentes sur
The Third Storm of Cythraul et
Tara ont été quasiment rayées de la carte.
Absu propose en effet un album épuré et finalement très accrocheur, tel Amy et son imparable mid –tempo de départ, sur ce titre épique le parallèle avec Deströyer
666 est évident.
Absu est de plus suffisamment varié pour maintenir l’auditeur en éveil jusqu’au bout : 13 Globes montre le combo plus brutal que jamais avec des blast-beats furieux sur fond de guitares frénétiques, tandis que sur un …Of the
Dead Who
Never Rest… à tiroirs, on retrouve un peu ce côté mystique du combo entre deux riffs à la
Kreator. Ces ambiances, bien que moins présentes, reviennent malgré tout ponctuellement, comme sur Those of the
Void Will Re-Enter, doté au passage dans sa partie finale d’un jouissif solo distordu et débridé façon
Slayer.
L’apogée de ce disque est sans conteste le majestueux Magic(k) Square
Cypher sur lequel
Proscriptor et ses sbires sont au sommet de leur art musical, réussissant brillamment une improbable osmose entre les côtés brutaux et épiques.
Si vous n’en étiez pas convaincu, sachez que In the Name of Auebothiabathabaiththobeuee (il faudrait taper ça sur google pour voir) vous démontrera que
Proscriptor est l’un des meilleurs cogneurs dans le milieu du Black
Metal, en tout cas le plus polyvalent. Même si ce disque est relativement long, on s'en délecte chaque seconde, à l’image d’un Ye Uttuku Spells final qui fait mouche à chaque riff.
Et « last but not least » c’est encore une fois le talentueux Kris Verwimp qui s’est chargé de l’illustration de la pochette qui est comme d’habitude parfaite et collant au mieux à l’esprit ésotérique et mystérieux des paroles du groupe.
Aucune faute de goût n’est à déplorer sur ce disque éponyme qui s’imposera sans doute dans les disques Black
Metal marquants de cette année 2009. Celle-ci démarre d’ailleurs sur les chapeaux de roues avec entre autres le nouveau
Archgoat. S’il n’atteint pas l’intensité d’un
Tara ni la force mystique de
The Sun of Tiphareth,
Absu tire son épingle du jeu dans un style plus direct et a le mérite de renouveler le répertoire des texans qui n’ont pas sombré dans la facilité ne proposant pas un
Tara bis.
Voici donc un retour très attendu qui ne déçoit pas, on attend désormais que cela dure sur la longueur et que
Absu nous propose sans tarder un album monumental après cette remise en route déjà fort réussie.
BG
Honnêtement si il faut choisir un album de Black / Thrash cette année je choisit largement Absu plutôt que le Defiance de Deströyer 666.
Hélas, trop long et on se lasse avant la fin de l'écoute, n'appréciant plus les pourtant bons morceaux de la fin.
J'apprécie tout les Absu, malgré les baisses de régime, parfois... Evidemment, après 'Tara', c'était dur de proposer encore mieux, tant le disque est magistral, selon moi. Mais ce 'Absu' d'Absu s'écoute sans aucun problème, encore et toujours! Et la pochette est vraiment super, c'est clair. Tout à fait d'accord avec la chronique, donc.
P.S: J'ai tapé 'Auebothiabathabaiththobeuee' sur Google. Un seul résultat sort, et c'est cette chronique ;)
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