L’histoire musicale des Parisiens de
Hangman’s Chair prend naissance en 2007 quand la majeure partie des membres du groupe de Es La
Guerrilla décident de monter un projet musical parallèle plus enclin à sentir le béton chaud, le vieil alcool de supérette et le tabac froid. Bien évidemment, à la lecture de ce rapide et léger descriptif vous aurez facilement reconnu les influences musicales auxquelles je faisais allusion…. Non, me dites-vous ?? Très bien, je vais vous en dire plus sur ce nouveau combo parisien.
A la base, simple projet parallèle, le groupe finit par se rendre compte qu’ils ont la possibilité de proposer une musique bien à elle et qui se cogne des étiquettes que l’on pourra mettre sur la jaquette du Cd… Les Parisiens veulent sonner comme du
Down, pas de soucis, le chanteur Keo Nackphouminh possède le gros grain de voix d’un Phil Anselmo au meilleur de sa forme (l’accent français en plus), mais bon ça c’est un détail et le groupe s’en fiche royalement. Serais-je assez fou pour dire que cela ajoute une singularité en plus à ce (A
Lament for…) the Addicts? Oui je le suis. En plus de ce côté bien stoner, le groupe nous enfonce encore plus dans la lourdeur, tel un
Paris en période de pollution avec son côté doom des plus écrasants. La basse de Bernard « Renard » Quarante marque les grosses lignes rythmiques de cet album supportées et renforcées à la fois par le son de batterie de Mehdi Thépegnier.
La musique du combo, bien que lorgnant violemment entre un doom stoner des plus classiques et le grunge d’un
Alice In Chains voire
Life of
Agony, propose une atmosphère très mélancolique et obsédante, comme en témoigne la ballade bluesy « The Snow is Back in Town » qui, à mes yeux, montre une certaine tristesse tout en voulant jouer les gros durs. On plonge tout droit dans une ambiance torturée, sinistre, dans laquelle il n’y a pas d’issue. En même temps, à la lecture des différents titres de l’album, on se rend bien compte que le groupe nous propose un voyage bien sombre. On visite les coins les plus mal famés de la capitale, là où se côtoient les âmes que l’on n’aurait pas envie de rencontrer au détour d’une ruelle en fin de soirée !
Si cette excursion musicale commence à vous étouffer et si un certain mal-être commence à vous envahir, le groupe a eu la fâcheuse idée à mes yeux de proposer deux interludes Neurotic
Disorder pour aérer leur propos. Je trouve cette démarche dommage car on perd une certaine continuité par rapport à l’enchaînement des autres titres. Finalement, on a du mal à complètement se laisser embarquer dans ce que nous propose le groupe. Ceci dit, ici encore
Hangman’s Chair s’en fiche éperdument: tu écoutes et tu la fermes.
Les riffs s’enchaînent et leur doom stoner assez lourd laisse émerger, derrière cette noirceur, une mélancolie plus lumineuse et aérienne sans en avoir le côté cul cul la praline. Finalement, on retrouve dans ce premier album des éléments qui feront dans les autres disques du groupe un de leurs points forts. Même si les différentes influences des Parisiens sont plus que présentes dans ce premier effort, elles ont le mérite de ne pas nous avoir été balancées comme ça en pleine figure. Tout ceci résulte d’une lente assimilation et digestion afin de n’en tirer que la substantifique moelle.
Ce premier effort des Parisiens est déjà une œuvre pleinement assumée au niveau des influences qui en ressortent, mais au-delà de ça, le groupe pose le premier jalon d’un style musical qui leur est propre et qui ne va pas cesser d’évoluer et de s’embellir au fil des années.
Par contre les noms de groupes c'est pas en majuscule sur SoM ...
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