Il est des albums que les suivants n’arrivent pas à dépasser. «
Unleashed Memories » est de ceux-là. Après un premier album «
In a Reverie » en demie-teinte,
Lacuna Coil livre en 2001, à l’aube du XXI ème siècle, sa deuxième galette qui reste incontestablement -à mon goût- la meilleure du groupe à ce jour.
Contrairement aux autres albums, aucune chanson n’est dispensable dans cet opus dont les points forts sont multiples et tout d’abord au niveau de la voix. On le sait, l’une des spécificités de
Lacuna Coil est d’avoir deux chanteurs : un homme et une femme. Cristina Scabbia assure majoritairement les passages calmes et mélodieux tandis qu’Andrea Ferro s’occupe des passages plus énergiques, hurlements à l’appui (« When A
Dead Man Walks »). Dans «
Unleashed Memeories » chacun est dans le bon registre et aucun des deux n’en fait trop (contrairement à certaines chansons des autres albums). Cristina utilise les dédoublements de voix à bon escient et Andrea ne donne pas l’impression de trop forcer. Bien qu’on observe une certaine prééminence de Cristina qui assure entièrement «
Cold Heritage » et «
Lost Lullaby » et qu’Andrea ne s’occupe parfois que de l’accompagnement vocal (« Wave Of
Anguish »), le groupe trouve dans cet album la juste mesure dans la répartition des textes entre les deux chanteurs, l’un prenant en charge les couplets et l’autre les refrains (« To
Live Is To
Hide ») ou alors les deux chantant certains passages à l’unisson («
Distant Sun »).
Musicalement aussi l’équilibre se fait. Alternant tour à tour les morceaux énergiques tels « 1:19 » et « Wave Of
Anguish » et ceux plus calmes comme « Purify » et «
Cold Heritage »,
Lacuna Coil avance sans lasser. Au sein des chansons le rapport musique « brute » et musique mélodique est parfaitement équilibré et quelques soli, pas trop nombreux et judicieusement placés, viennent agrémenter l’ensemble (« 1:19 », « When A
Dead Man Walks »).
Enfin, le dernier point fort d’ »
Unleashed Memories » est la présence de « Senzafine », une chanson tout en italien, fait hautement appréciable qui permet d’entendre une autre langue que l’anglais –compréhensible par la majorité, certes- mais omniprésente dans la plus grande partie de la production musicale internationale. Cet essai sera réitéré dans les albums «
Comalies » et «
Karmacode » mais mélangé à de l’anglais.
En résumé, le charme opère, faisant de «
Unleashed Memories » l’album de
Lacuna Coil qu’il faut absolument posséder car il incarne la quintessence de ce que le groupe a fait de meilleur. «
Comalies » suivra honorablement la voie de son prédécesseur avant que «
Karmacode » n’amorce un virage dans la carrière des Italiens et inaugure une nouvelle ère dans la production de
Lacuna Coil.
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