Le précédent album des Américains de
WASP,
Helldorado, fut un désastre. Son propos bien trop ancré dans une expression
Hard Rock Boogie à l'australienne, ses titres interchangeables, son inspiration créative proche du néant et ses thèmes immatures en firent une amère déception pour tous ceux qui avaient, autrefois, approché l'univers d'un Blackie
Lawless génial. Cet opus fut un drame. Il fut une tragédie. Il fut le seul album de
WASP de cette décennie dont l'idée directrice première, celle qui consistait à rassurer les adeptes en leur proposant une musique moins complexe et plus convenu après un KFD déconcertant, fut à l'évidence une erreur. Car en une expression sans âme, l'artiste y dévoyait son art. Il y mutilait, de surcroît, sa créature en piétinant sans scrupule une partie de ce travail subtil accomplis jusqu'alors. Ce même labeur réfléchi qui pourtant avaient conduit
WASP à devenir une entité mûre exprimant des convictions alarmistes adultes au cœur d'œuvre aussi passionnantes que
The Headless Children ou
The Crimson Idol. Bien évidemment
Still Not Black Enough fut moins aboutis et KFD bien trop insolite pour les adeptes réfractaires aux évolutions. Pourtant l'ensemble des plaidoyers de cette décade pouvait s'enorgueillir d'être le résultat d'une volonté artistique hors du commun. Si ces albums ne furent pas tous séduisant, ils furent, en somme, bâtis sur le socle d'une pensée attrayante.
Pas Helldorado.
Défiguré et agonisant,
WASP ne pouvait se résoudre à pousser son dernier soupir. Blessé et moribond, la créativité d'un Blackie
Lawless atteint ne pouvait se résoudre au silence. Deux ans après le naufrage sort donc ce
Unholy Terror.
Tout d'abord il convient de noter que sans tout à fait renier l'esprit Boogie Rock du précédent opus (esprit que l'on retrouve çà et là, subrepticement, au détour de quelques notes d'un solo, de quelques impressions succinctement ressenties fort d'une mélodie adéquate),
WASP est de retour en ses terres conquises. Définitivement plus, Heavy que le navrant
Helldorado, ce
Unholy Terror s'inscrit donc d'emblée comme la promesse d'un moment clairement plus séduisant que ceux passés à l'écoute de certaines autres œuvres du groupe. Revenus en des temps que nous imaginions définitivement révolus, Blackie
Lawless et les siens nous propose de poursuivre sur le chemin tracé par
Still Not Black Enough. L'engagement tacite est audacieux tant ce dernier, à dire vrai, ne fut pas tout à fait une réussite. Toutefois si, soyons franc, les morceaux de ce nouvel effort ne parviennent pas à nous faire oublier l'excellence disparus de ceux des meilleurs albums de
WASP, il constitue, néanmoins, un tableau clairement plus attractif que celui peint par
Still Not Black Enough. Ainsi des titres tels que Let It Roar,
Hate to Love Me,
Loco Motive Man ou encore, par exemple,
Raven Heart, parviennent tout de même à nous rassurer quant à la capacité de ces américains à nous convaincre.
De plus il y a également sur cette œuvre quelques délicieux reliquats inspirés par les méandres malsains d'un KFD tourmenté. Citons, en premier lieu,
Unholy Terror et son tourbillon hypnotique anxiogène né de ces riffs sombres entêtants conjugués à cette voix narrée ténébreuse et enivrante. Ce titre constitue le parfait préambule d'un excellent
Charisma s'inscrivant dans le même schéma pesant, accablant, obscurs et délectables.
Si cet album peut s'enorgueillir de certaines qualités, il ne peut, malheureusement, pas occulté certains de ses défauts. De telles sortes qu'il est difficilement réfutable qu'il souffre aussi, au-delà de ces vertus, d'un certain manque d'originalité et que parfois l'auditeur aguerri se surprend à trouver quelques similitudes avec d'autres morceaux déjà écrits par Blackie. Evoquons, pour étayer cette affirmation, le cas d'Evermore. Cette ballade intimiste, plutôt réussie, ne pourra cependant pas dissimuler longtemps son évident lien de parenté avec
Forever Free (
The Headless Children).
Quoi qu'il en soit, après la débâcle engendrée par l'affligeant
Helldorado, ce
Unholy Terror constitue une source de satisfaction suffisante pour envisager sereinement cette rédemption nécessaire.
Le dernier excellent album de Blackie datait de 9 ans et depuis ???
Un "Still Not Black Enough" pas mal mais inégal dans l'ensemble, bien loin d'égaler le quasi-parfait "Crimson Idol"... Un KFD surprenant auquel je n'adhère pas du tout... Et un "Helldorado" bien médiocre dans son ensemble.
Bref, 9 ans d'attente pour retrouver le vrai WASP... Avec ce Unholy Terror, j'ai vraiment été conquis, dés sa sortie.
Le début d'une nouvelle ére en ce qui me concerne.
Merci pour le texte ;-)
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