L'avidité qu'avait fait naître en nous
Forged in Ruins, premier album des américains d'Abdicate, était un sentiment dévorant qui hantait chacune des fibres de nos esprits habités par d'obscurs désirs artistiques malsains. Il nous fallait absolument assouvir encore cette inextinguible soif de barbarie, de voix superbement gutturales, d'imagerie cruelle et de Death brutal qu'un premier méfait tel que celui-ci avait certes remarquablement comblé mais qui avait considérablement aiguisé nos appétits. Pour satisfaire nos désirs macabres, la promesse d'une nouvelle exaction sanguinolente par le biais d'un nouvel album dans lequel la férocité de ces musiciens se révélerait encore, était indispensable. Voilà nos faims voraces en passe d'être repu avec le nouveau forfait de ces musiciens baptisé
Transcend trough
Sacrifice.
1. L'album est-il de nature à pouvoir combler nos attentes?
Indiscutablement il est armé pour nous satisfaire.
Tout d'abord musicalement, puisque la démarche conceptuelle avec laquelle les monstres sanguinaires auront composé ce nouvel opus demeure, peu ou prou, inchangé. De telle sorte que ce Death brutal d'obédience américaine dans lequel la lourdeur de break gras et pesant transcende un propos par une alternance bienvenue, est toujours la séduisante signature dont ils usent. (Personnal Introspection,
Beyond your Grasp, Troughtiest
Rapture superbement amené par un excellent préambule, Ressurection Of
Ancient War, dans lequel des guitares acoustiques viennent nous offrir la douceur d'une jolie mélodie derrière laquelle on peut entendre des hurlements féminins, ou encore, par exemple,
Dark Hands et
Hymn of
Lament).
Ensuite visuellement, puisque l'imagerie développé ici aura, elle aussi, peu évolué. Et ce même si on découvre, tout de même ici, une certaine retenue dans une nouvelle pochette moins immédiatement provocante. Une retenue, somme toute, très relative puisqu'en lieu et place du massacre perpétré sur
Forged in Ruin,
Transcend Through Sacrifice nous propose la vison cauchemardesque d'un sanguinolent cadavre dépecé déposé sur un autel sacrificiel.
2. L'album est-il de nature à pouvoir décevoir nos attentes?
Indiscutablement il est alourdi par la force de certaines mutations dont le résultat est suffisant à faire naitre, de prime abord, une certaine contrariété.
Ce désagréable bouleversement, dont aura à souffrir ce
Transcend Through Sacrifice concerne les chants dont il est affublé. Alors qu'autrefois Abdicate avait bénéficié des éructations délicieusement graves et gutturales d'un Yeti, il aura désormais à vomir ses mots par l'intermédiaire de la voix de Juan. Si ce dernier a suffisamment de qualité pour que ses travaux ne soient pas réellement remis en cause ici, on pourra tout de même déplorer l'aspect un peu plus académique de son chant par rapport à celui de son prédécesseur.
Au-delà de cette déception concernant des voix moins marquantes et moins empreintes d'exception, force est de constater que ce
Transcend Through Sacrifice, deuxième véritable album des américains d'Abdicate, demeure un excellent produit de Death brutal aux passages lourds Il faudra donc ne pas se laisser submerger par les coups de poignards de premières impressions mitigés et donner à cet album une chance de se défendre fort des excellentes vertus qui en font une œuvre certes moins séduisante que ne le fut son précurseur mais qui demeure, néanmoins, de grande valeur.
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