Déjà quatre chroniques. J’avoue que je m’y suis un peu tard pour me procurer cet album (honte à moi !) mais il m’est impossible de ne pas en parler.
Quatrième album des landais de
Gojira, la baffe que procure cet album est très violente, bien plus que tous ce à quoi je pouvais m’attendre.
Complètement différent de son prédécesseur déjà culte "
From Mars to Sirius", "
The Way of All Flesh" est un grand bain de noirceur, de mélancolie et de violence.
Et quand je dis de noirceur, c’est une véritable noirceur qu’il s’agit ! Une ambiance torturée et maladive emplit cet album désespéré et belliqueux.
"Oroborus" reste un exemple frappant. Il est étrange de remarquer que ce titre débute exactement comme "Global Warming" (dernier morceau de FMTS), créant ainsi une suite évidente et logique avec l’album précédent, même si les ressemblances sont au final peu nombreuses, hormis la patte inimitable de
Gojira. Une intro au tapping donc, une atmosphère hypnotique, avant un premier riff rythmique absolument monstrueux de puissance et d’épaisseur, ainsi qu’un Joe transfiguré, hurlant comme jamais il ne l’avait fait jusqu’alors, d’une façon bien plus noire et malsaine.
Une autre chose choque de prime avec ce morceau, la production de Logan Mader (ex-
Machine Head) ! Car si on entend un peu partout que le son est parfait, on ne dit pas qu’il est complètement différent de celui de FMTS.
Ce dernier avait un son touffu, avec énormément d’aura, et pour cause, il traitait du vide et du cosmos. Mais ici, plus aucune aura, rien qu’un son beaucoup plus rugueux et brut et au début, la déception est de mise. Il faut quelques écoutes avant de l’appréhender mais finalement, encore une fois, le concept étant la mort, il est normal d’avoir un son plus terre à terre et agressif, notamment au niveau de la batterie qui n’avait jamais été mise tant en avant (quel batteur que ce Mario, impressionnant à tous les étages).
A l’écoute d’un titre comme "Toxic Garbage
Island", on ne peut qu’être rêveur devant le niveau technique et musical qu’à acquis
Gojira. Croisé avec un Messhugah (les cassures de rythmes, la batterie en contre temps !) enragé, ce morceau dévoile également la facette la plus violente de Joe, hurlant comme un damné son message écologique mais ne semblant même plus y croire, comme désabusé devant tant de bêtise humaine ("PLASTIC, bag in the sea !!"). Les émotions sont si intenses que l’on sent nos tripes se retourner, sans compter la force textuelle du message. Un très grand morceau.
Tout comme la triplette "The Art of
Dying"-"
Esoteric Surgery"-"Vacuity", se suivant d’une traite pour trois morceaux anthologiques à garder dans les futures annales du métal.
Le premier, long de dix minutes, est l’exemple le plus parfait de la montée en puissance musicale. Débutant dans une ambiance mystique et ténébreuse sur un mantra tibétain, plusieurs éléments arrivent tour à tour avant que l’on sente la pression montée (vous savez, ce petit bruit de fond qui monte, qui monte…) et la batterie venir tout défoncer sur son passage. Les guitares de ce titre seront très hachés, et la chant finalement peu présent, pour un final instrumental hypnotique de plus de quatre minutes pour débouler sur…"
Esoteric Surgery" ! Et là, je suis le gars le plus heureux du monde, putain, quelle claque.
L’intro est typique de
Gojira, un riff puissant qui tourne sur lui-même, puis l’originalité du morceau devient abondante. D’abord dans la partie de batterie, totalement imprévisible, puis dans les placements vocaux (la première apparition de Joe est très inhabituelle car on dirait que ce n’est pas le début, comme si des parties antérieures avaient été effacées, le résultat est saisissant et troublant !), sombre (ésotérique ?) et lourd, tranchant comme des lames de rasoir. Sans oublier cette basse d’un Jean-Michel qui n’avait jamais été aussi audible avant de finir dans une ambiance très black metal avec ses riffs hypnotiques et tournant dans une valse sans fin et morbide.
Puis finir avec "Vacuity", peut-être la plus lourde qu’il m’est été donné d’écouter. Le riff et surtout la batterie de Mario, pachydermique. Incroyable, il faut réellement l’entendre pour le croire. Même les riffs…ils sont très étranges, ils semblent se diluer dans l’espace, comme se déchirer dans l’esprit de l’auditeur pour l’attendre encore plus loin en lui. Sans doute le titre m’ayant le plus surpris.
TWOAF est un album exceptionnel, un bloc froid et compact que l’on écoute, savoure, déguste et reçois de plein fouet avec le plus grand des bonheurs (bande de sado-maso que nous sommes !). Mais il ne faut pas croire que l’intérêt retombe après plusieurs écoutes, la richesse de "A Sight To Behold" par exemple est énorme, outre les claviers électro surprenants, les effets sur la voix et surtout les passages assez inhabituels à la double saccadés sont des instants à écouter encore et encore.
Tout comme l’ahurissant blast beat de "Yam’s Messengers". Je dois dire que je n’avais jamais rien entendu de tel, un blast certes très rapide, mais pas cru comme d’habitude, avec une impression une nouvelle fois étrange d’une roue, comme si ça tournait (ce sont mes impressions, je suis peut-être pas normal…) dans une boucle infinie et surtout avec une cassure en plein milieu par un petit beat de caisse claire, ce qui est incroyablement dur à jouer. Un batteur définitivement hors du commun pour un groupe à part signant non pas leur album phare mais simplement l’opus de la consécration ! A posséder absolument !!
j'adore ce groupe ! et ce qu'ils font est super !!
Continuez ainsi les gars !!
17/20
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