Vacuité infinie, un néant de matière et de vie. Aucun espoir, aucun son, aucune lueur, un vide d’une noirceur totale, embrumé dans une conception du temps et de l’espace distordu. Puis là, le créateur décida de donner un sens à l’univers. Il décida de créer, d’inventer, d’expérimenter. Il décida de donner naissance à un monde riche et hétéroclite. L’univers se peupla alors d’une infinité de planètes aussi diverses que variées, qui, elles même, virent apparaitre la vie sur certaines d’entre elles.
Dieu ayant fini sa création décida alors de se faire observateur, voir comment le monde qu’il a créé allait évoluer et se modifier.
God Is an Astronaut, groupe irlandais, a lui aussi décidé de jouer au créateur d’univers. Créer de la musique étonnante, variée, tentant de procurer diverses sensations au fil des écoutes. Les trois lascars formant le groupe ont décidé eux aussi d’expérimenter, essayé d’offrir un univers totalement nouveau, loin des carcans habituels qui caractérisent chaque genre.
En 2002 sort leur premier album, intitulé «
The End of the Beginning ». Dès la première écoute, on sait que l’on n’a pas affaire un groupe de metal typique. Non, on se dirige plutôt vers un rock expérimental et uniquement instrumental. Teinté de diverses influences psychédéliques, le groupe nous offre un voyage unique, voyage ayant l’ambition de nous faire découvrir un univers inconnu.
Projet grandiose que de nous faire, au travers de chaque musique, transparaitre des éléments à chaque fois nouveaux. Pourtant le constant est flagrant, l’univers n’est pas aussi idyllique qu’il pourrait l’être au premier abord.
Ici ne transparait qu’un côté froid aseptisé, sans réelle nuance. De la tristesse, des mondes mornes et froids à perte de vue.
Vision bien triste qui va vite trouver des limites. D’un point de vue musical uniquement, le projet se trouve être déjà bien trop ambitieux. Le talent à beau être certes présent, on ressent vite une certaine limite. Les schémas des musiques sont très linéaires, trop prévisibles, par moments l’expérimental prend trop de place «
Coda ».
Le côté uniquement instrumental va tout d’abord faire croire que le groupe possède un tel talent technique que leurs musiques n'ont nul besoin d’être enrichies par quelques paroles que ce fut. Pourtant cette envie de ne pas utiliser de textes va rendre l’album assez difficilement accessible. Se rajoutant au côté expérimental, on obtient là un album qui se digère très mal au fil des écoutes.
Les instruments bien que d’une qualité indéniable vont aussi rapidement atteindre une certaine limite. Au fil des pistes et au fur et à mesure que l’on réécoute l’album on va quelque peu se lasser de cette batterie, ne faisant que très peu metal et de tout cet arrangement au synthé trop lourd car par moments mal distillé. La basse quant à elle est de bonne facture même si certaines pistes auraient nécessité un plus grand apport de sa part.
La guitare est quant à elle assez discrète sur le début des pistes mais intervient de manière discrète et assez classieuse.
Les rythmiques n’évoluant que très peu au fil de la musique finissent par être lassantes, tout comme la répétition inlassable des mêmes notes « From
Dust To The
Beyond ».
Le gros point positif est la production. Excellente à tous les niveaux, elle permet au groupe d’atteindre un minimum son objectif. Les émotions et l’idée que l’on se fait de l’univers du groupe, bien que au final peu varié, sont néanmoins à chaque fois bien rendues.
Le groupe arrive grâce à des effets sonores bien sentis à nous immerger dans leur monde. Bien entendu, pour cela, il faut néanmoins arriver à accepter l’idée que, au bout de quelques pistes, il ne reste malheureusement plus de grosses surprises.
Au final, l’album, bien qu'agréable, se montre assez vite d’une qualité assez faible. Le côté expérimental parfois mal géré et des instruments ne changeant pas vraiment de piste en piste finissent par quelque peu lasser l’auditeur.
L’atmosphère pourra néanmoins se montrer envoûtante pour peu que l’on veuille véritablement se pencher sur le groupe et sur leur univers aux couleurs si froides.
God Is an Astronaut n’aura finalement pas réussi son pari de création d’un univers totalement nouveau ; malgré de bons côtés, ces passages-ci se révèlent finalement trop peu nombreux. Par la suite, le groupe réussira à faire évoluer son univers de manière bien plus que positive. Il aboutira ainsi à son but suprême : nous faire voyager de planète inconnue en planète inconnue, nous faisant découvrir des terres inexplorées attisant constamment notre curiosité insatiable.
Un vrai halo de lumière à chaque écoute.
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