TONIO
Depuis 1999, on peut dire que nos belges préférés n'ont pas chaumé ! Une démo, deux E.P., et aujourd'hui un cinquième album, le bien nommé "
Slaughter & Apparatus, A methodical Overture".
Tous les fans de gore death technique ne peuvent que se limer les crocs à la vue de cette nouvelle offrande...
Tout d'abord, côté line-up, sachez que sur cet album Olivia ne tient plus la basse, un certain Peter goemaere occupe à présent ce poste, et le batteur Gilles (GRONIBARDS) s'en est allé pour de sombres raisons financières. Le poste de batteur n'est pas une mince affaire au sein d'un groupe de la carrure de ABORTED et le remplacent de Gilles est David
Halley, batteur de cession et membre du groupe de death métal australien PSYCROPTIC. Ce dernier a enregistré ses parties de batterie depuis son propre studio... en Tasmanie ! Côté enregistrement, nous retrouvons à nouveau Tue Madsen, déjà responsable de leur précédente sortie et de productions comme GOREFEST, MNEMIC, THE HAUNTED, SICK OF IT ALL... Le résultat est bien sur énorme, parfait équilibre entre mur de guitares, batterie atomique et chant épileptique. A propos de chant, Jeff Walker (CARCASS), vient épauler Sven sur deux titres, "A Methodical Overture" et "
Odious Emanation". Sa présence n'apporte rien de particulier aux titres en question, mais que c'est agréable de l' entendre vociférer de sa voix inimitable, vicieuse et rocailleuse !
ABORTED a démarré sa carrière avec un grind death hyper violent et original, période qui a atteint son apogée avec le génialisime album Goremageddon en 2003. En 2006 est sorti
The Archaic Abattoir, album beaucoup plus travaillé au niveau de la prod' et qui proposait une approche plus mélodique et plus variée de leur style, tout en restant très brutal. Sans réelle surprise, "
Slaughter & Apparatus", leur nouvelle réalisation, s'inscrit dans la même ligne de conduite, à savoir un death métal absolument redoutable, gorgé de blast, de solos mélodiques sublimes et de vocaux surpuissants. Le groupe possède l'expérience et la technique qu'il faut pour torcher des titres efficaces et parfaitement équilibrés, les breaks sont calculés au millimètre, les accélérations toujours habiles, du beau travail bien calibré. Ma préférence va aux morceaux "The Chondrin
Enigma" et "
Underneath Rorulent Soil" pour leurs admirables parties mélodiques (quels solos !), "
And Carnage Basked In Its Ebullience" pour ses étonnantes lignes de synthé qui donnent à ce titre une atmosphère oppressante, et surtout "Avenious" et "Ingenuity In Génocide" pour leurs excellents riffs mid-tempo qui feront des ravages en concert. Alors oui, c'est un très bon album, mais où est donc passé le fun dans tout ça ? Beaucoup de parties, voir même de morceaux, m'on paru tellement quelconques, comme si à certains moment ABORTED ne savait plus trop où mettre les pieds et faisait du blast pour faire du blast, sans réellement chercher à peaufiner ses riffs. En signant chez
Century Media, le groupe, il ne s'en cache pas, cherche clairement à conquérir le marché américain et je me demande si les musiciens n'ont pas voulu offrir là un produit propre et lisse, au détriment de leur inspiration. Oui, je suis légèrement déçu du résultat car je ne retrouve pas toujours le groupe qui m'a estomaqué avec leur deux précédentes sorties (surtout Goremageddon).
Slaughter & Apparatus reste néanmoins un album puissant, compact et varié, qui pourra largement séduire les amateur de brutal death technique. Mais peut-être pas les fans de la première heure, habitués à plus d'excentricité...
Après une dizaine d'écoute, je pense sincèrement avoir fait le tour de cette réalisation, convaincante mais un peu trop propre à mon goût. Clair que si je devais faire découvrir ABORTED à quelqu'un, je ne choisirais pas cet album mais plutôt Goremageddon qui reste à ce jour l'œuvre incontournable du groupe. Vivement la suite quand même !
Aborted respire plus, se veut plus organique et moins monolithique.
L'arrivée de nombreux solos et de synthés est également bienvenue je pense...bref, loin de faciliter sa musique, il la rend juste plus riche.
Intelligent non?
Slaughter & Apparatus, sans renverser des montagnes, reste toutefois un bon album de transition, reprenant plus ou moins les codes du très bon Archaic Abattoir, notamment sur le dyptique Carnage Basked & Foul Nucleus très réussi.
Quant à Goremageddon, il représente la quintessence du groupe à mes yeux, m’ayant conquis dès la toute première écoute de son titre Meticulous Invagination, sur le sampler de Metallian de décembre 2002. C’est un album particulièrement brutal, mais tout aussi subtil, distillant de surcroît ces touches "Carcassiennes" délicieuses. Rarement un album deathmetal des années 2000 aura autant fait l’unanimité chez les deathsters.
Fabien.
Quoi qu'il en soit, en mettant de côté les attentes qu'on peut avoir vis-à-vis d'une telle formation, Strychnine reste une production honnête, sans toutefois réussir à convaincre de ses nouvelles orientations, à mon sens, car malgré quelques passages plaisants, l'ensemble est finalement assez convenu.
Par contre, si l'on peut effectivement ne pas adhérer aux orientations que prend l'album, je ne comprends pas l'emploi du qualificatif "pompeux" de ta part Fabien. Il s'agit ni plus ni moins de touches typiquement melodeath dont nous "gratifie" ici le groupe, je trouve.
Bref, afin de se recentrer sur le sujet, je dirais que mon avis concernant Slaughter And Apparatus est globalement le même que le tiens, si ce n'est que je trouve la production un chouïa brouillonne.
En tout cas, je ne suis pas mécontent que Sven ait su faire un bon clear de son line-up, pour revenir en force et la tête à nouveau bien vissée sur les épaules, car je considère le groupe comme étant l'une des formations les plus en forme du moment depuis l'excellent Global Flatline. J'oserais même dire qu'ils n'ont jamais été aussi bons qu'aujourd'hui...
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