Silverthorn

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17/20
Nom du groupe Kamelot
Nom de l'album Silverthorn
Type Album
Date de parution 24 Octobre 2012
Labels Steamhammer
SPV
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album172

Tracklist

Original Album
1.
 Manus Dei
 02:10
2.
 Sacrimony (Angel of Afterlife)
 04:39
3.
 Ashes to Ashes
 03:58
4.
 Torn
 03:51
5.
 Song for Jolee
 04:33
6.
 Veritas
 04:34
7.
 My Confession
 04:33
8.
 Silverthorn
 04:51
9.
 Falling Like the Fahrenheit
 05:06
10.
 Solitaire
 04:57
11.
 Prodigal Son
 08:52
12.
 Continuum
 04:17

Bonus
13.
 Leaving Too Soon (Japanese Bonustrack)
 03:51

Durée totale : 01:00:12



Limited Box Edition - Instrumental
1.
 Manus Dei
 02:10
2.
 Sacrimony (Angel of Afterlife)
 04:38
3.
 Kismet
 01:42
4.
 Ashes to Ashes
 03:56
5.
 Torn
 03:51
6.
 Song for Jolee
 04:32
7.
 Veritas
 04:34
8.
 My Confession
 04:33
9.
 Silverthorn
 04:51
10.
 Falling Like the Fahrenheit
 05:06
11.
 Solitaire
 04:57
12.
 Prodigal Son
 08:52
13.
 Continuum
 01:53

Bonus
14.
 Grace
 03:25

Durée totale : 59:00

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Kamelot


Chronique @ Eternalis

05 Novembre 2012

"Silverthorn", sans prendre complètement de risques, rassure et prouve toute la bonne santé du groupe.

Il y a parfois des hommes tellement impliqués dans une démarche créative et artistique que cette dernière devient inconcevable dès lors où l’un de ses principaux moteurs ne ferait plus partie de l’aventure.
C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de musique, et qu’un membre emblématique d’une entité précise quitte le navire pour diverses raisons. On se souvient, toutes époques confondues, des départs d’Ozzy Osbourne (ou plutôt du limogeage) dans Black Sabbath, de celui de Bruce Dickinson ou Rob Halford dans Iron Maiden et Judas Priest ou plus récemment de Tarja Turunen dans Nightwish ou de l’excentrique Timo Tolkki à la tête de Stratovarius. Dans la plupart des cas, s’ils n’étaient pas forcément les compositeurs principaux, ils étaient à la tête de ces combos, ils les représentaient et les portaient dans l’esprit du public et leur départ signe une réelle cassure, une mort symbolique dans le cœur et l’âme de l’entité.

Lorsque Roy Khan annonça son départ de Kamelot, le cataclysme fut égal à celui du départ de Tarja dans Nightwish auprès de la scène power actuelle. Comment un groupe, singulier en grande partie grâce au caractère absolument unique de son vocaliste, pourrait perdurer dans une voie similaire avec un autre chanteur à sa tête ? Comment cette patte que l’on appelait « romantique », cette vision pleine de sensibilité et de puissance (sans exceller dans la technique) pourrait-elle survivre avec un nouvel arrivant ?
Lorsque le nom de Tommy Karevik fut annoncé, hormis les fans de prog plus confidentiel (en l’occurrence Seventh Wonder), le public fut dans l’expectative. A l’écoute de sa voix, le style semblait tout de même bien différent, plus traditionnel dirions-nous, et ce n’était pas l’action d’avoir demandé à Fabio Lione de dépanner le groupe ponctuellement qui était en soi rassurant tant le génial Italien s’acclimatait difficilement au son de Kamelot.

Puis vinrent les premiers concerts et on comprit rapidement que Thomas Youngblood n’avait pas choisi Tommy par hasard. Outre certaines similitudes physiques (la carrure et la coupe de cheveux notamment), il fut au début troublant de l’entendre tant on avait la sensation d’entendre Roy, son esprit ressuscité dans le corps de Tommy, ce dernier allant même jusqu’à reprendre certaines poses du Norvégien (la façon de s’accroupir sur les retours par exemple). La réponse serait donnée sur l’album : réincarnation sans âme ni prise de risques ou véritable personnalité propre ?

"Silverthorn" est finalement un mélange de ces deux points, gardant le son et le style Kamelot inchangé et présentant son nouveau chanteur de façon très contrastée et logique, sans marquer de réelle scission entre "Poetry for the Poisoned" et "Silverthorn". Le groupe a également la « chance » que l’opus précédent ait été reçu comme une légère déception après les œuvres matures et d’une finesse incroyable que furent "The Black Halo" et "Ghost Opera". Ainsi, "Silverthorn" revient avec une inspiration et un souffle nouveau, comme porté par ce nouveau membre ayant insufflé une nouvelle énergie à Kamelot.
De l’artwork au concept en passant par la sublime édition limitée (comportant un artbook retraçant le concept, un deuxième disque, un poster et le digibook de l’album, on peut dire que SPV a bien fait les choses, et à petit prix), le groupe est fier de son disque et nous le montre. Et dès "Manus Dei", c’est un Kamelot très symphonique et grandiloquent que nous retrouvons, visiblement moins sombre et ésotérique que sur le dernier album. "Sacrimony (Angel of Afterlife)" déboule dans la veine typique des morceaux introducteurs du combo. Un tempo rapide, un refrain marquant et un invité jouant sur les contrastes. Clairement, les tics vocaux de Tommy se rapprochent de Roy, sa voix s’immisce complètement dans le paysage sonore du groupe et quelques intonations plus hargneuses marquent sa différence mais sur le refrain, on en viendrait à douter de la réelle identité du chanteur. Est-ce lui qui s’est fondu très vite dans le moule ou alors simule-t-il sa voix ? Difficile à dire. Toujours est-il que le refrain est une véritable tuerie et que dire de l’apparition d’Alissa White-Gluz (The Agonist) qui pose son timbre démoniaque comme Bjorn Strid ou Shagrath l’avaient fait avant elle ? De plus, on évolue sur une percée très impressionnante de cuivres et un break en soi sombre et puissant. Une double confrontation de guitare/claviers s’enchaîne ensuite pour que Tommy s’emballe sur un final très convaincant.

Et en soi, "Silverthorn", ensuite, ne déçoit que très rarement et ne souffre jamais du manque de souffle et de variété de son prédécesseur, en étant à la fois plus cohérent et fort dans ses compositions. La production, toujours signée par Sascha Paeth, est très proche des précédents efforts et porte la marque de Kamelot à chaque instant (même si on aimerait toujours que la batterie de Casey Grillo soit moins ronde et plus percutante). Le plus sombre et syncopé "Ashes to Ashes" évoque le terrible "The Human Stain" en posant un refrain imparable et surtout le feeling tout en émotion de Tommy à qui, pour un premier album de cette envergure, on pardonnera de ne pas complètement se lâcher et de rester encore cantonné à un style que l’on attend de lui. On peut, dans cette optique, penser aux débuts d’Edu Falashi dans Angra qui, avec "Rebirth", ne faisait que tâter le terrain avant le monstrueux "Temple of Shadows". D’ailleurs, il suffit d’écouter la véritable perle qu’est "Song for Jolee" pour se rendre compte que lorsque Tommy chante avec ses tripes, il peut proposer sa véritable identité et toucher l’auditeur par sa sincérité et la beauté de sa voix (la ligne vocale de cette ballade vocale n’a rien à voir avec ce qu’en aurait fait Roy s’il l’avait chantée).

De même, on pourra être surpris par le caractère très mélodique, presque sentencieux, du très réussi "My Confession" ou encore des symphonies grandioses et guerrières du morceau éponyme, véritable bande-son cinématographique dans un genre proche de Nightwish. Les chœurs sont plus impressionnants que jamais tandis que les riffs débitent de manière monolithique un rythme syncopé et tranchant. Tommy y est parfait dans ses multiples lignes vocales, démontrant toute sa versatilité, tandis que le break avec la chorale d’enfants n’est pas sans rappeler celui de "Rest Calm" sur "Imaginaerum" de vous-savez-qui. Il ne faut également pas oublier le long et ténébreux "Prodigal Son", divisé en quatre parties, mais restant très lent et solennel tout le long du morceau, conservant une aura mystique et religieuse sur l’intégralité de la composition. Les soli y sont poignants d’émotion.

"Silverthorn", sans prendre complètement de risques, rassure et prouve toute la bonne santé du groupe de Thomas Youngblood, désormais mentor exclusif du combo. Le cas de Tommy Karevik rassurera les fans qui pensaient que le départ de Roy serait irréparable par la ressemblance de registre tandis que ceux qui plaideront que le jeune Suédois ne chante pas honnêtement pourront se retourner sur des passages où ce dernier dévoile sa véritable personnalité. Ce dixième album est un opus de transition, et il est souvent de ceux qui annoncent un chef-d’œuvre (les successeurs de "Polaris", "Dark Passion Play" ou "Rebirth" ne furent-ils pas des œuvres mémorables ?) à venir. Le groupe va grandir avec ce nouveau line-up, disposant d’un opus suffisamment fort pour ne pas être oublié et d’un potentiel qui fera que nous les attendront réellement au tournant la prochaine fois, l’indulgence avec laquelle nous pouvons recevoir ce "Silverthorn" n’étant désormais plus. La balle sera entre leurs mains…le jugement entre les nôtres.

14 Commentaires

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TheTenth - 12 Novembre 2012: Je ne me suis jamais intéressé à Kamelot, ayant écouté des morceaux sur des compils ou chez un copain en fond sonore, ça me semblait très peu original.
L'écoute de cet album excellent (issime?) les fait remonter dans mon estime, pas sûr que j'achète d'autres albums car pas le temps et l'argent, mais content de la surprise.
 
karmastarac - 13 Novembre 2012: et bien tu devrais ecouter karma , epica et the black halo
 
Trinisy - 24 Novembre 2012: ... Et "The Fourth Legacy" bien sûr avec les excellentes 'Nights of Arabia' et 'Alexandria' ;)
edenswordrummer - 11 Juin 2013: Réussite totale à mes yeux. Du bon Kamelot avec des pointes de nouveauté, une atmosphère totalement nouvelle, et un chanteur qui se marie extrèmement bien avec l'esprit du groupe. Des merveilles : "Sacrimony", "ashes to ashes", "solitaire", "torn", toutes non ? Album un peu plus passe-partout que ses deux derniers cousins, que demander de plus ? Kamelot vivra!!
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