Sur le réussi
Pandemonic Incantations,
Behemoth avait délaissé le
Pagan bancal et quelque peu niais de ses débuts pour délivrer un Black
Metal à tendance symphonique mais dans un esprit bien plus brutal que
Dimmu Borgir et consorts.
Satanica (1999) marque une cassure encore plus flagrante, tournant presque totalement le dos au Black
Metal au profit du Death.
Comme par hasard ce changement d’orientation musicale se produit au moment où la scène Black subie le même problème que le Death 5 ans plus tôt (surabondance et saturation) et où ce dernier commence à revenir en forme sous l’impulsion de groupes comme
Hate Eternal,
Nile ou
Anata. Pour plus de détails se référer à la chanson de Jacques Dutronc : l’opportuniste…
Quoi qu’il en soit les polonais décrochent un deal sur le label italien Avantgarde Music (
Monumentum,
Keep Of Kalessin,…) et vont surprendre tout le monde avec ce
Satanica, bien plus proche de
Deicide que de
Emperor. Après l’imagerie guerrière et païenne de
Grom, après les atmosphères occultes et solennels de
Pandemonic Incantations,
Nergal et ses acolytes se tournent conformément au nom de l’opus et à la pochette, vers le satanisme militant (comme la MAIF).Première surprise pour ceux qui en étaient resté au très bon album précédent : plus de clavier ici, Decade of
Therion envoie juste des riffs précis et taillant dans le vif avec
Inferno martelant à tout va derrière les fûts :
Behemoth vient d’emboîter de pas à
Vader dans la scène polonaise, d’ailleurs la production claire est assez typique du
Metal de la mort pratiqué dans ce coin du globe, même si niveau puissance c’est un cran en dessous du Back to the
Blind de la bande à Peter.
Comme
Nergal a oublié d’être con il varie intelligemment les plaisirs : faisant suite à
Ceremony of
Shiva mid tempo et Heavy, Of Sephirotic Transformation and
Carnality, propose des passages frénétiques et des guitares appuyées soutenues par les blast-beat de
Inferno dont le jeu se bonifie au fur et à mesure des réalisations. Lorsque l’on écoute
Sermon to the Hypocrites et son refrain imparable il apparaît nettement que ces nouveaux morceaux sont taillés pour la scène, ce que le trio prouvera largement par la suite.
Behemoth n’a pas encore totalement abandonné ses influences passées, les tracks LAM comporte notamment quelques très légères plages de clavier et la fin de The
Alchemist’s
Dream joue beaucoup sur le côté mélodique et les ambiances. Mais ce ne sont plus que des vestiges d’une époque révolue,
Behemoth axe maintenant sa musique sur l’impact et l’efficacité, à l’image du Chant for
Eschaton 2000 proposant des rythmiques imparables et hypnotiques au travers d’un titre empreint d’une modernité étonnante avec des touches Electro inattendues.
La reconversion de
Behemoth au Death
Metal est réussie bien que pas totalement achevée,
Satanica sera quoi qu’il en soit une très bonne base de travail pour l’album suivant.
Une production plus consistante ainsi que deux ou trois compositions plus marquantes qui servent d’hymnes auraient pu faire de
Satanica un grand disque, malgré cela cet opus reste de très bonne facture et pour la tuerie il faudra se référer au suivant
Thelema 6…
BG
Les fans absolues apprécieront peut-être tous les albums, mais ça ne doit pas empêcher de rester lucide. Bien sûr une note comporte toujours une part de subjectivité mais pas seulement, j'essaye de mon côté de prendre en compte le ressentie mais aussi le contexte, la portée du disque et bien sûr le plaisir pris à l'écoute, et niveau plaisir dans ce dernier cas le 14/20 suffit à mes oreilles, si le 16, le 12 ou le 17 conviennent à d'autres oreilles je n'y vois pas d'inconvénient.
Perso j'aime beaucoup Behemoth et je me range assez de ton coté quand tu dit qu'ils se cherchaient encore.
Evoluant aux fils des albums pour offrir des galettes de plus en plus talentueuses (cf demigod & evangelion)
Ce disque est au contraire composé d'une multitude de riffs tranchants (parfois à la Deicide), je ne comprends donc pas le sens de cette remarque.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire