2 ans à peine après le sympathique «
Waters Rising » qui marquait le retour d'un
Lillian Axe « nouvelle formule » à l'avenir prometteur, «
Sad Day on Planet Earth » débarque dans nos bacs avec pas moins de 15 titres pour une durée totale 80 minutes ! Cela paraît long comme ça, et pourtant …
Bon, que les choses soient claires :
Lillian Axe, je connais par cœur et cela a été pendant pas mal d'années un de mes groupes fétiches, surtout à l'époque de «
Psychoschizophrenia » qui reste pour moi un album extraordinaire. J'ai bien un peu honte d'avouer que j'ai sans doute fait parti de ceux qui ont vite enterrés le combo en apprenant le départ de Ron Taylor mais fort heureusement, la performance de Derrick Lefevre sur «
Waters Rising » m'a permis d'admettre mon erreur ! C'est donc avec une certaine impatience, mais aussi une certaine crainte que j'attendais ce nouvel album.
«
Sad Day on Planet Earth » reprend là où s'est arrêté «
Waters Rising ». Malgré le fait que le style général reste le même, il y a ce petit quelque chose en plus qui fait que
Lillian Axe sonne plus comme une entité à part entière plutôt qu'un projet mené par Steve
Blaze et ça, cela fait une sacrée différence !
Derrick Lefevre s'est parfaitement intégré et marque son territoire sur chacun des titres. Même s'il ne m'a pas encore fait oublier Ron Taylor, il est juste d'avouer que son timbre plus agressif permet aux titres pêchus de monter un cran au dessus (« Megaslowfade », « ignite ») et d'être encore plus percutants ; son côté mélancolique, d'où ressort ce sentiment de mal-être, donne une couleur sombre aux chansons plus mélodiques sans effacer ce côté poétique cher à
Lillian Axe («
Sad Day on Planet Earth », « Within Your Reach »). Bref, du bon boulot !
Comment décrire celui de Steve
Blaze pour ne rien lui enlever... Le guitare héros n'a rien perdu de son panache et exécute ici un travail d'orfèvre : bien évidement, « Monsieur » est à l'origine de toutes les compositions ; toujours à la recherche de la mélodie parfaite, l'inspiration transpire de ses doigts : les parties de guitares sont légion, les solos dantesques, les détails soignés, les phrasés magiques, … rien à redire si ce n'est qu'encore une fois, son jeu frôle la perfection. D'accord, je suis fan du gars, mais il serait injuste de ne pas avouer que la qualité est au rendez-vous !
Musicalement parlant, et ce depuis leur second album (« Love + war »), Lilian
Axe possède sa propre identité et il est impossible de ne pas les reconnaître tant leurs mélodies sont particulières. Cette fois-ci encore, la tradition est respectée et le duo
Blaze/Lefevre emporte tout sur son passage.
Comme sur «
Waters Rising », on retrouve cette même ambiance sombre, mélancolique : la preuve avec « Divine » ou «
Down below the ocean » qui ont ce petit quelque chose dont
Alice In Chains détient le secret. Par rapport à son prédécesseur, «
Sad Day on Planet Earth » est plus diversifié et paraît moins linéaire. Il faut bien admettre que le coup de fouet du départ donné par « Megaslowfade » et «
Ignite » tombe assez rapidement au profit de chansons plus middle-tempo et de power-balades, domaine de prédilection de
Lillian Axe. La magie opère rapidement et une fois le premier titre enclenché, on laisse voguer nos émotions au fil des mélodies enivrantes, des breaks incessants et des envolées musicales inimitables.
Certains risquent de trouver le temps long, pourtant, quand on écoute la qualité du travail fourni par les musiciens agrémentée d'arrangements aux petits oignons, on ne peut qu'en redemander !
Steve
Blaze s'est également occupé de la production. Cette fois-ci, il a radicalement changé le son du groupe en se tournant vers quelque chose de bien plus brut, moins métal que d'habitude. Si l'on peut trouver cela dérangeant lors des premières écoutes, il s'avère que ce choix est finalement judicieux car il accentue ce côté sombre aujourd'hui omniprésent et laisse la part belle aux compositions en leur ôtant toutes les fioritures inutiles.
Avec «
Sad Day on Planet Earth »,
Lillian Axe franchit un nouveau cap et montre aux jeunes groupes que la passion et l'inspiration restent les secrets de la longévité. Bravo !
Allez, un dernier p'tit coup de « Jesus Wept » avant d'aller au lit !
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