Créé à l’origine par
Jason Netherton après son départ de
Dying Fetus en compagnie des autres ex membres du groupe, laissant John Gallagher monter un tout nouveau line-up autour de lui,
Misery Index a vite imposé son style sans lorgner sur les plates-bandes de son glorieux ainé. Le combo de Baltimore évolue en effet dès ses débuts dans un style plus Hardcore, moins technique, moins brutal Death et davantage axé sur la puissance que l’exécution rapide, même si on y retrouve des ambiances et des sons présents chez DF.
Passés de Relapse à Season Of
Mist, Kloeppel, Jarvis et Netherton avaient semblé baisser le pied avec
The Killing Gods (2014) sur lequel l’historique guitariste Sparky Voyles avait cédé sa place à Darin Morris, proposant un
Misery Index plus mid tempo, plus mélodique, en un mot plus sage.
Cela va sans dire que les fans de la première heure attendaient un sursaut sur
Rituals of Power (2019) et espéraient y trouver une énergie et une inspiration dignes de
Retaliate (2003) ou Heirs of Thievery (2010), ce n’est pas totalement ce qu’ils vont obtenir…
Misery Index est fidèle à sa tradition de morceau d’ouverture mid tempo suivi d’un titre direct, mais là où
Retaliate,
Theocracy ou Fed to the Wolves emportaient tout sur leur passage,
Decline and
Fall n’arrive pas vraiment à lâcher les chevaux. Pire, certains morceaux comme
The Choir Invisible sonnent presque comme du Metalcore à la
Chimaira, et cette facette est encore plus marquée sur Hammering the
Nails ou
Rituals of Power, on sent qu’ils ne sont pas loin de basculer du côté obscur…
Alors certes c’est puissant (Erik Rutan a enregistré la batterie au Mana, forcément…), les parties Mosh sont correctes, mais on perd en route le côté in « your face » et DIY si cher à cette scène.
Quelques fulgurances viennent mettre le doute de temps à autre, notamment sur un
New Salem sans fioriture et doté d’un solo sympathique, ou encore sur le diptyque final
I Disavow / Naysawer, sans doute les titres les plus proches du
Misery Index violent, conquérant et invincible d’auparavant, le court Naysawer délivre une paire de riffs imparables comme au bon vieux temps. C’est malgré tout un sentiment de frustration qui prédomine, comme si on attendait tout du long ce petit rien supplémentaire qui pourrait faire décoller le tout, et qui finalement se pointe sur les deux derniers morceaux quand c’est déjà presque fini.
A noter que la version boxed set de Season Of
Mist (très soignée comme toujours chez eux, à l’image de celles du Antiliv de
Tsjuder ou du
Infernus de
Hate Eternal) contient deux bonnes reprises et
Nailbomb et MOD qui atténuent un peu la frustration…
Rituals of Power n’est pas un mauvais disque, mais
Misery Index a mis de l’eau dans son vin et avance désormais en père tranquille, la hargne et le côté revendicatif qui caractérise cette scène du Maryland et caractérisait ce groupe en particulier y étant un peu en sourdine. Il est normal pour un groupe d’essayer de ne pas tourner en rond et de renouveler son catalogue, à condition que le résultat lui donne raison, ce dont chacun sera juge ici.
Sans doute cette nouvelle orientation déjà palpable sur
The Killing Gods apportera-t-elle des nouveaux fans, en attendant certains anciens risquent de déserter tout doucement mais sûrement.
BG
Merci pour le papier, j'ai personnellement lâché Misery Index avec le précédent et les quelques titres de ce petit dernier écoutés sur le net ne m'ont pas donné envi de le prendre. Quel dommage!
Quoi qu'il en soit, ça fait plaisir de lire un texte causant de Misery Index où l'étiquette Death/Grind n'est pas balancée en long, en large et en travers.
Oui, bien que ce groupe soit étiquetté Death / Grind sur l'encyclopédie de SOM, je considère qu'on a davantage à faire à un groupe de Death Metal aux larges influences Hardcore qu'un véritable mélange Death / Grind.
Effectivement, ce groupe n'a rien de grind, sauf si l'on prend une définition très basique du grind comme mix de death et de hardcore, sauf que là, c'est bien de death et de hardcore metal modernes dont il s'agit, donc pas grand chose à voir avec le grind a priori.
J'avais jeté une oreille rapide à cet album, puis étais passé rapidement à autre chose. Moins percutant que les premiers, il se laisse écouter gentiment sans en rajouter non plus. La compil' "Coffin up the nails" consituée de reprises est beaucoup plus percutante déjà, et c'est un plaisir d'écouter, comme Dying Fetus avait pu le faire, ce groupe que j'apprécie particulièrement reprendre quelques classiques de nos chevelus préféres!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire