Le retour d'une légende est comme qui dirait assez difficile à digérer. Quand on dit ce terme, le retour d'une légende, c'est, dans l'univers musical, tous genres confondus, un retour après une grande déception. Mais la déception est quelque chose qui se doit d'être, rien n'est parfait, tout est mélangé et confus, dans les deux sens. La confusion se prête à la déception, qui elle même est une sorte de source du retour. Mais certains retours se font après une longue et triste absence. Le retour de
Stratovarius après pas moins de quatre ans, a été troublant. Le départ de
Timo Tolkki en 2008 avait fait perdre l'âme même de
Stratovarius. La légende s'était éteinte, et l'était sans doute déjà depuis longtemps. Souvenez-vous, en 2005.
Stratovarius sortait l'album éponyme, et sans doute également l'album le plus mauvais des Finlandais, sans compter le premier album
Fright Night. Cet album offrait une musique bâclée à deux sous, sortant du genre
Stratovarius, avec seulement trois morceaux qui sortaient la tête du champ de maïs (l'album même aurait du y rester !). Mais voilà.
Stratovarius est de retour en cette année 2009. Avec un nouveau guitariste, le jeune et talentueux Matias Kupiainen, qui risque bien de les sauver de la noyade. Le nouvel album album quant à lui, se nomme
Polaris, l'étoile où pourrait bien résider une certaine Reine... Un si beau nom montrant une pochette splendide, laissant parler du futur du groupe, leur nouvel air, un nouveau départ...
Un nouveau départ ? C'est le terme le plus adéquat. Le groupe est presque déformé en cette année 2009, et doit rechercher le chemin à prendre. Dans le
Labyrinthe qui a toujours hanté
Stratovarius, la lumière se laisse apercevoir au loin, une belle lumière blanche, la lumière d'un ange. Car un ange est bien passé chez
Stratovarius. Le groupe parvient à s'en sortir, et trouve le moyen d'offrir un album d'une qualité presque miraculeuse. Miracle ? Non, presque. On ne peut pas vraiment parler de miracle, même si ça frôle la perfection, presque à croire qu'avec
Timo Tolkki encore présent dans les rangs, cela aurait mal tourné et tombé en catastrophe. Il y a une sorte d'appel dans cet album. Il y a un petit quelque chose qui rend une émotion en charmante et agréable sensation. Mais quel est cet effet qui nous accroche et nous emporte loin, très loin? Le tout ne fait pas dans l'originalité... mais un charme en fait un moment magique...
Le voyage commence...
Dans le profond inconnu...
C'est un scénario d'apocalypse...
N'oubliez pas de trouver la lumière...
Une introduction presque sombre aux claviers, un démarrage presque symphonique, une musique presque grande... Voilà ce que l'on pourra dire dès la première écoute du morceau ouvrant l'album,
Deep Unknown. Cette introduction parvient déjà à faire voyager l'auditeur, avec des sonorités assez étranges, assez inconnues... mais ce morceau reste un
Stratovarius de haut niveau. Le refrain explose après un pré-refrain sublime et entêtant. Et quel refrain ! Le tout se veut mélancolique et profond, avec une batterie tout à fait énorme, montrant bien la monstruosité de la production titanesque effectuée sur
Polaris. On peut facilement identifier le talent de Matias Kupiainen offrant un solo de toute beauté, allant à un tempo peu rapide jusqu'à avoir une vitesse habituelle chez
Stratovarius. Le refrain repart de plus belle, et on ne peut s'empêcher de le fredonner. Un très bon morceau accrocheur finalisé par un dernier solo de Matias qui, très proche de
Timo Tolkki, parvient à envoûter l'auditeur avec une facilité déconcertante.
Le voyage continue...
Et sur notre chemin....
Nous voyons les ciels...
Les splendides ciels d'hivers...
On ne pourrait parler suffisamment d'une ballade splendide, une ballade comme n'en faisait plus
Stratovarius, une ballade marquante, touchante, et simplement superbe. Débutant par des claviers hivernaux,
Winter Skies continue son chemin avec la batterie et une corde de basse, sans oublier le maître de la parole, Monsieur Timo
Kotipelto. Son chant est tout à fait splendide, ne sortant pas de son contexte de voix si particulier. Le refrain est magnifique, sensible, et qui pourra faire verser une larme sur notre joue fragile. Cette mélodie est superbe et le tout est enfoncé avec un break à tomber par terre. Les notes de piano de Jens donnent un effet de folie, une pure extasie de notes magnifiques et surprenantes. Le tempo s'accélère et place au jeune Kupiainen pour un solo juste épique, gravé dans la mémoire de chacun. A pleurer. Le refrain revient pour rajouter une couche, puis le morceau s'arrête, comme il avait commencé. Un sentiment s'empare de nous. On ne veut pas que le morceau s'arrête, on veut qu'il continue, et qu'il laisse encore un peu de lui-même. Une ballade marquante et absolument divine.
Durant notre voyage...
Nous avons rencontré...
Un morceau en deux parties..
Un morceau épique et splendide...
Dix minutes de bonheur se trouvent dans un morceau en deux parties nommé Emancipation Suite. Ce bonheur se veut épique, accrocheur, tant de mots peuvent définir ces deux parties qui forment un seul et même morceau. Le commencement est coléreux et la mélodie à une ambiance orientale très accrocheuse qui laisse entrevoir une patte artistique sous son sombre manteau. Le calme arrive. Timo
Kotipelto chante merveilleusement bien sur un fond sonore totalement fou. L'atmosphère se veut sombre et mélodique, jusqu'à un pré-refrain laissant apercevoir une once de gaieté dans cet ensemble presque malsain, mais le refrain accrocheur et très lourd vient écraser le sentiment suprême de la joie. Le tout est jouissif et incroyable. Place après à un long solo tout à fait magique, c'est vraiment incroyable ! Matias est un véritable guitariste ! L'ambiance redevient sombre dans un passage aux claviers et à la guitare oppressant, puis revient la beauté du solo de guitare avec un magnifique accompagnement de clavier... Puis le tambour s'arrête et tout redevient calme dans une deuxième partie de morceau riche en émotion... L'atmosphère est plus belle, servie par un
Kotipelto magistral. La batterie vient rajouter une beauté avec la basse, la mélodie aux claviers est divine, et la guitare de Matias vient rajouter une couche à cet océan de beauté. C'est un solo incroyable qu'il montre là, un pur moment de magie. La fin d'un morceau en deux temps juste céleste...
Dans ce voyage, nous avons également vu...
Des passages rapides très dignes à la musique jouée...
Rétrospective sur un très beau voyage variant les plaisirs...
Dans
Polaris, l'obligation veut qu'il y ait des véritables morceaux speed à la
Stratovarius. La règle est respectée avec brio. Le plus marquant reste avant tout Forever Is Today et son intro à la guitare côté très rythmique, une batterie maltraitée par la soif de sang de la bête qu'est notre Jörg, un chant mené avec brio, et un refrain très accrocheur faisant penser à
Glory Of The World, présent sur
Infinite. Le solo obligatoire de Matias est très beau et fait ressortir la grâce et le talent qu'a ce jeune « génie » Un morceau classique, très bien construit. Simplement beau.
Blind quant à lui commence calmement par une introduction mystérieuse aux claviers.... et une baffe bien méchante vient claquer notre joue innocente. C'est l'explosion de batterie comme jamais ! Le chant de
Kotipelto est un peu, même très peu différent de la normale. Il est limite agressif, mais toujours très beau. Le refrain est très catchy et pourrait très bien servir d'hymne national du groupe. C'est un très bon morceau.
Stratovarius renaît de ses cendres. En passant, le fond musical de claviers sur le refrain final est superbe...
Terminons notre récit...
En parlant des morceaux...
Qui font défaut à l'album...
Les morceaux qui font défaut à l'album sont les suivants : Higher We Go et Falling Star. Ces deux titres sont responsables de la note finale. Bien sûr, ces morceaux ne sont pas du tout mauvais, mais on regrettera une certaine simplicité et un manque de « punch », surtout sur Falling Star, dont le refrain fait assez mou du genou. Higher We Go est beaucoup plus catchy, ce refrain est excellent, mais le morceau demeure moyen. C'est un défaut dans tous les domaines !
Conclusion ?
Polaris est une très belle renaissance, et j'ai décidé de faire une plus longue chronique que les autres pour montrer que l'album m'a vraiment beaucoup touché et que le petit Matias est un très bon guitariste. Le phénix s'envole vers un nouveau destin...
Un album certes lent (mou du cul diront certains) mais plus mur et musical, et très beau.
Tolkki a fait un retour à Episode je pense, et la puissance orchestrale du dernier Revolution Renaissance m'a bluffé, je ne m'attendais clairement pas à ça...
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