Amon Sethis est un jeune groupe français de la région de Grenoble. Formés en 2007, ils viennent juste de sortir leur tout premier album en autoprod qui s’intitule
The Prophecy. Au vu de leur patronyme et de la pochette de l’album, inutile de tourner autour du pot plus longtemps, tout comme le port-salut, c’est écrit dessus. A l’instar d’Iron Maiden et de son Powerslave ou encore des chinoiseries de
Nile, l’Egypte ancienne est à nouveau à l’honneur dans le
Metal qui aime y puiser des références.
Néanmoins ici, pas question de Heavy
Metal façon vierge de fer ou délires technico-ésotériques Death
Metal comme les pratique la bande à Sanders.
Amon Sethis se veut un groupe de
Metal Prog et nous sert donc douze chansons relativement hétéroclites.
Metal Prog, vous en conviendrez, c’est un peu un terme fourre-tout, parce qu’en dépit de l’appellation commune, peu de choses au final unissent des groupes comme
Tool,
Mastodon ou
Cynic. J’insisterai lourdement sur ce « hétéroclite » car malheureusement, selon moi, c’est une des choses qui desservent le plus cet album un poil trop ambitieux.
On part sur un titre qui s’apparente plus à du
Power Metal comme Pyramidion avec quasi un refrain pop, un autre,
Amon Sethis justement, qui avec son growler en guest-star sonne plus comme du
Deathcore qui aurait mangé du
Helloween. On peut aussi citer The Wait avec des sonorités qui font un peu Queensryche. Etc, etc.
Je ne vous cacherai pas non plus qu’il y a aussi quelques interludes autour du concept et pléthore d'invités, que ce soit des chanteurs typés Death
Metal ou plus oriental avec un chant en arabe (?) ainsi que des musiciens. Le clavier nous offre toute la gamme des instruments que l’on associe traditionnellement à l’Egypte, pas de surprises ici.
Tout ceci ne serait pas en soi un problème si on n’avait pas ce sentiment persistent que trop c’est trop. A force de vouloir trop bien faire et d’impressionner ses auditeurs,
Amon Sethis finit par les perdre. Comme on le dit : l’enfer est pavé de bonnes intentions et
The Prophecy a les défauts de ses qualités (ou est-ce le contraire ?). En voulant marquer d’une pierre blanche sa première sortie,
Amon Sethis tombe dans des écueils de grandiloquence qui pourront, j’en conviens, plaire à ceux qui aiment les plaisirs outranciers mais qui au final laisseront de côté les autres. La durée de l’album, au-dessus d’une heure, n’aide pas non plus à empêcher cette dispersion. Ce qui est particulièrement dommageable au disque, vu que les meilleurs morceaux, Horus ou l’éponyme, sont justement parmi les derniers.
Amon Sethis est un groupe qui a du potentiel. Beaucoup même. Il leur reste cependant à le canaliser pour véritablement captiver leur public.
The Prophecy montre trop de choses simultanément et on a, à la fin du disque, la désagréable impression de se sentir comme une oie avant Noël.
Merci pour la découverte (une fois de plus).
Groupe que je conseille à voir en live, ne serait-ce que pour voir le petit ju', le chanteur, s'égosillait superbement !!! Plein de potentiel et je leur souhaite de continuer dans cette voie !!!
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