Ce "
Mark of the Blade" met fin à cette trilogie groovy made
Whitechapel. Bien sûr, ce n'est pas une véritable trilogie revendiquée par le groupe, mais j'y vois néanmoins un lien, à la fois de par leurs pochettes, avec le logo qui revient sur chacune d'entre elles et qui y a une place centrale, et par le style adopté, qui marque ici un nouveau palier avec les trois premiers albums.
Cet opus est plus complexe qu'il n'y parait. Si on reste sur le style groovy des précédents, avec les 3 premiers très bons titres, dont l'exceptionnel "Elitist Ones", comportant un génialissime refrain fédérateur,
Whitechapel y apporte toutefois certaines nouveautés, comme le chant clair sur "Bring Me
Home". Cette chanson ouvre une nouvelle porte, déjà de par son influence faisant écho à
Tool, et au regard de son style complétement différent, presque rock alt prog avec un solo de guitare oscillant entre hard rock et heavy alternatif.
Passé ce palier, le côté deathcore disparaît complétement de l'opus... "
Tremors", qui devrait reprendre les rênes, nous plonge plutôt dans un djent noir, comme sur "
Tormented " ; si ces morceaux se font groovy et écrasants, c'est bien l'obscurité qui prend le pas. Heureusement, "A Killing Industry" qui s'y intercale, permet de sortir de cette noirceur un instant avec ses résonances très ''Fear factoriennes''.
"Brotherhood", un instrumental typé death metal mélodique fait office de nouvelle fenêtre, car les deux morceaux qui suivent se veulent plus techniques : "Dwell in the Shadows" et "Venomous", deux titres très riches, avec des aspects prog, où le talent des musiciens est mis à l'honneur. L'album se clôture sur un morceau planant, "Decennium", comme une sorte de combinaison de l'ensemble de ce "
Mark of the Blade".
Un opus a plusieurs dimensions se dessine, en terrain connu, premièrement, avec un côté immédiat et efficace. Puis, plus tortueux, sombre, comme un cauchemar, un bad trip, une sensation de dépression ressort de ce chapitre ; exemple sur ce passage sur "
Tremors" à 2.10 min, de même sur "
Tormented". Au début, on pourrait croire que "A Killing Industry" dénote au milieu, mais elle incarne bel et bien la folie avec ce break à 2.10min (aussi) qui aboutit à ce riff délirant. Tandis que les notes de piano de "Brotherhood" finissent d'enlever les restes de joie qui traînaient sur notre visage, la 3e partie commence, plus complexe ; ces titres vous demanderont plus d'attention.
Il y a une multitude d'univers dans ce "
Mark of the Blade" ; il est un peu inégal, et son côté dépressif n'est pas si facile à aborder. Dans son ensemble, c'est néanmoins un bon album, qui s'écoute de bout en bout, sans compter la qualité des musiciens, tout bonnement bluffante.
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