En s'intéressant de plus près à ce quatrième opus des Allemands de
Squealer, d'emblée, on ne pourra s'empêcher de se faire la remarque suivante: le remplacement de Tobias Exxel à la basse par Michael Kaspar aura, à minima, l'avantage de lever l'ambigüité quant à une éventuelle consanguinité entre la formation d'Andy "Henner" Allendörfer et celle de Tobias Sammet. Une idée saugrenue que, dans le doute, certains auront pourtant eu à cœur de laisser planer afin de donner un peu plus d'exposition à ce troisième effort de ces natifs d'Essen.
En revanche il n'est pas certain que l'arrivé de Mike Terrana soit de nature à offrir toute la sérénité nécessaire à un album qui, pourtant, après un
The Prophecy vendu sur un postulat de départ un peu trompeur, l'aurait grandement mérité. Le batteur au curriculum vitae impressionnant n'est, en effet, pas forcément le plus indiqué pour peu que vous souhaitiez ne pas trop attirer l'attention médiatique tant son aura le précède, l'accompagne et le suit de près. Bref, passons.
Musicalement, le groupe aura décidé de poursuivre son chemin sur les routes pavées de bonnes intentions d'un mélange entre Heavy
Metal et Thrash Mélodique là où, autrefois, avant le fatidique
The Prophecy, il avait plutôt tendance à s'exprimer plus franchement dans ce style si cher aux
Kreator, Sodom et autres
Angel Dust du temps, béni diront certains, d'Into the
Dark Past et de
To Dust You
Will Decay. Faire le parallèle entre
Squealer et
Angel Dust n'est d'ailleurs pas totalement stupide tant il y a quelque chose de commun dans la trajectoire de ces deux entités qui ont abandonné, au fil du temps, leur facette la plus âpre au profit d'une autre plus mélodique. Bref, passons encore.
Globalement, ce disque, à la musicalité plus fluide que celle heurtée de son immédiat prédécesseur, est plus homogène. Il nous donne moins à entendre ces volutes insolites dont
Squealer savait parsemer son travail et qu'il allait chercher, au gré de son inspiration, dans d'autres mouvances (Gothique, Black...). Autant dire que si le résultat se tient mieux, il aura cependant perdu en originalité. Peu de titres parviennent donc à s'extraire d'un ensemble certes attachant mais pas transcendant. Citons le belliqueux The
Eternity of a Day aux chants incroyables alternant entre suraigus Thrash et gutturaux Death et aux refrains superbes, le lourd et inquiétant Show me the Way que seuls ses chorus vient illuminer ou encore le très vif
Free your Mind où, là encore, Andy "Henner" Allendörfer fait un travail vocal splendide.
S'agissant des choses négatives concernant ce disque, il y aura ce People Are People sur lequel il nous faudra dire quelques mots tant cette piste, aux accents Pop inexplicables et aux chants clairs sans intérêt, est complètement dispensable et cette ballade Hellcome in
Heaven dont on a du mal à saisir ce qu'elle fait là, et ce même si elle n'est pas totalement ratée. Pour continue sur le sujet des déceptions, parlons aussi de cet artwork et de ses couleurs étranges aux messages proprement abscons qu'on devine plus qu'on ne comprend.
Ce nouvel opus est donc moins enclin à nous offrir de cet éclectisme qui avait quelque peu illuminé
The Prophecy. En un sens, il est donc plus réussi. Sauf si, comme moi, vous êtes un adepte convaincu de cet argument consistant à défendre l'idée que nourrir son imaginaire a des sources diverses et variées, et même antinomiques, est salutaire à sa propre créativité.
People are people, c'est pas la reprise de depeche mode ?
"People Are People" est en effet une reprise de Depeche Mode.
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