Toujours animés d'une passion viscérale pour le diable et les aspects les plus sombres de la sexualité, Helmuth et Sigurd reviennent sur le devant de la scène trois ans après le très bon "
Necrodaemon Terrosathan" afin d'offrir à leur fans en manque de blasphème et d'érotisme macabre un quatrième opus de qualité, utilisant leur fameux mélange Death/Black metal une nouvelle fois avec brio pour notre plus grand plaisir.
Cependant, la recette, bien qu'elle ne soit dénuée ni de charme ni de talent, pourrait paraître un petit peu fade pour les aficionados des deux précédents album à cause d'une production plus travaillée, faisant ressortir plus allégrement les différentes parties instrumentales et les mélodies générales, rendant le tout plus accessible au détriment d'une lourdeur et d'une noirceur plus amoindries que sur ce que ce qui se faisait précédemment. Néanmoins, cette venue de moyens plus conséquents grâce à leur arrivée chez
Napalm Records ne fait pas oublier à Helmuth ses convictions et ne dénature pas le charme des compositions dont l'homme a le secret, le tout restant hargneux, disposant de subtilités bien amenées et demeurant jouissif sur le long terme.
Il ne faudra que peu de temps à "The
Goatchrist" pour que celui-ci nous entraîne dans la dimension Luciférienne que le groupe générera durant la quarantaine de minutes d'écoute. Non content de nous faire profiter de la production talentueuse d'Alexander Krull (Chanteur d'
Atrocity), laissant la liberté d'expression à chacun des instruments, sans qu'aucun d'entre eux n'empiète sur les lignes de l'autre, créant alors une homogénéité efficace qui distille petit à petit toute l'atmosphère de l'album, ce premier titre donnera également un bon aperçu du contenu de l'album : une bonne prestation de la part de Barth (basse) et de
Torturer (Batterie), un riff tranchant, agressif et très prenant soutenu par la voix d'Helmuth qui ne manque pas de variations judicieusement placées, oscillantes entre un growl plus typée Death et un chant plus criard proche du Black.
À présent que nous sommes en terrain connu, un peu réaménagé, certes, il n'en faut pas plus au quatuor autrichien pour nous asséner de belles baffes hérétiques pourvues de mélodies assassines.
"
Diaboli Virtus In Lumbar Est" et sa rythmique imparable sont un bon exemple de cette beauté morbide capable de se cacher sous un élan de brutalité due aux blast savoureux de
Torturer et de la rapidité des guitares. Nul doute que ce break froid aux allures sinistres en séduira plus d'un, de même "Fukk The
Blood Of Christ" délivrera sous son titre poétique un refrain des plus envoûtant qui restera gravé longtemps dans votre mémoire. Les lignes de basse de Barth sont ici bien misent en avant et contribuent de fort belle manière à l'oppression exercée par le titre.
Bien entendu la notion de mélodie est toute relative, l'ensemble gardant la brutalité typique du groupe tout au long des titres et il suffit de se pencher un temps soit peu sur "
Demonic Staccato Erection" et sa vélocité redoutable ou encore le titre éponyme purement jouissif où chacun des musiciens envoie une réelle déferlante de ses capacités justifiant non seulement le titre de l'album, mais aussi l'étiquette Death/Black
Metal du groupe incluant un double pédalage énergique et des lignes de guitare/basse à la rapidité diabolique et au rythme accrocheur le tout soutenu par la voix si caractéristique d'Helmuth.
Un autre élément majeur lors de l'acquisition d'un album est bien entendu le livret. Sous l'illustration assez bien représentative du contenu de l'album, nous apprécierons l'étalage des goûts d'Helmuth qui pourraient être discutables, mais offrent néanmoins un bonus qui vaut le coup d'œil que ce soit pour le rire ou le rinçage de rétine. Si l'homme en question ne manque pas d'un certain franc-parler en interview, on appréciera le fait qu'il aille jusqu'au bout des choses en nous permettant d'admirer les différentes poses que les membres peuvent prendre, armé jusqu'aux dents offrant un semblant de divertissement pour quiconque est assez malin pour ne pas les imiter, mais également en partageant avec nous sa passion pour les nonnes qui ne sont pas blanches comme neige et qui semblent éprouver de l'affection entre elles. Une certaine Eva est également là pour nous démontrer qu'il y a d'autres manières d'aimer le christ que d'aller à l'église.
Alors que "Fleshrequiem 69" se termine et que nous goûtons par conséquent à la fin de l'album dans une atmosphère triste, on peut se dire que nous sommes en présence d'un bon
Belphegor, indéniablement. On pourra peut-être lui préférer l'opus précédent (non sans raisons) qui laissait imaginer une suite quelque peu différente ou encore les prochaines offrandes du groupe, ceci dit, le tout reste bien délectable et de bien mauvaise foi est celui qui peu le nier.
La profondeur supplémentaire donnée à la production offre un aspect plus profond aux compositions et se révèle de qualité, tandis que la prestation des musiciens, sans que ceux-ci fassent un étalage de technique stupéfiant, demeure très bonne.
Il ne reste plus qu'à espérer qu'après un dernier album usant l'âme du groupe,
Belphegor retrouve une seconde jeunesse, car ils sont capables de beaucoup et nous l'ont prouvé par le passé pour notre plus grand plaisir auditif.
Val'.
Une vraie machine de guerre!
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