Après 38 ans de carrière les Américains de
Fates Warning continuent de tracer leur sillon en matière de Heavy Progressif alambiqué, riche en émotions. Et avec ce 13e album studio, le groupe frappe encore fort! En effet cinq ans après l'excellent Théorie of Flight qui avait remis sérieusement la formation sur les rails,
Long Day Good Night, le premier distribué par
Metal Blades Records (qui fut son label d'origine entre 1984 et 1992), voit enfin le jour!
Une nouvelle réalisation que je situerais dans la continuité de son prédécesseur, avec quelques soupçons d’
Inside Out (
1994) ou
Parallels (1991), surtout au niveau du son puissant et Heavy des guitares, ce qui dans son ensemble lui apporte une certaine densité et force permettant au groupe de jouer sur les atmosphères et contrastes qui caractérise si bien sa musique. Les guitares de
Jim Matheos secondé par Mike Abdow (le jeune guitariste live du groupe) sur trois titres, seront toujours aussi tranchantes et mises en avant que sur
Theories of Flight. Quant à la section rythmique, elle se trouve être tout aussi fluide et dynamique et disons le résolument plus Heavy que par le passé, normal me direz-vous avec un batteur de la trempe de Bobby Jarzombeck.
Un album de grande qualité certes, qui malheureusement n'est pas exempt de défauts, à commencer par sa longueur 72:22 minutes, mais aussi des morceaux qui manquent d'accroche et de substance "The Last Song" ou "Begin
Again" (heureusement sauvés par un riffing tranchant et inspiré), en seront les meilleurs exemples.
Côté production,
Jim Matheos n'aura pas lésiné sur les moyens pour mettre en son et mixer les 11 pistes qui parcourent l'opus. Pour ce faire le guitariste, s'adjoindra les services de Joe Barresi (
Queens Of The Stone Age,
Coheed And Cambria,
Tool). Autant dire que le résultat s'avère être tout à fait à la hauteur des dernières réalisations des deux hommes et donc de nos attentes.
Comme sur son prédécesseur,
Long Day Good Night débute par "The Destination
Onward" une longue pièce à tiroirs s'étirant sur plus de 8 minutes qui mettra en lumière le chant et surtout des passages de guitare à la fois incandescente et mélodieuse accompagné de subtiles notes de claviers (Fender Rhodes). Emboîtant le pas de ce premier extrait, "Shuttered World" se fait encore plus dynamique et Heavy en proposant un riffing tranchant, entrelacé de leads mélodieux, le tout pourfendu par un solo inspiré et lumineux de
Jim Matheos.
Dans un registre similaire, n'omettons pas "
Liar" au jeu de batterie tout en polyrythmie et fulgurantes accélérations, le galopant "
Glass Houses" aux guitares ciselées et tranchantes empruntées au genre
Power Mélodique rappelant par moments un certain
Evergrey, l'étrange et très dynamique "Scars" au chant paré de nombreux effets et boucles électro bien senties.
Quant à l'imposant "The Longest
Shadow of the Day" (mon morceau préféré) , il se distinguera par une lente et mélodieuse progression aux motifs atmosphériques, bâti autour d'un son et jeu de basse (Fretless) addictive et groovy, suivi par une incroyable et redoutable rythmique, au swing de batterie jazzy, le tout propulsé par des leads de guitares affutées et véloces, interrompu par une étonnante partie centrale constituée d'un chant mélancolique, orné de petites notes de claviers fantomatiques et de guitares aériennes, qui apporteront modernité et originalité à ce splendide morceau.
Mention spéciale au long et mélodieux "The Way
Home" doté d'un chant à la fois mélancolique et prenant, entrecoupé d'énergisants breaks de batterie et d'éclatants arpèges de guitares atmosphériques dont un court solo gorgé de feeling signé
Jim Matheos. Parmi les titres de même acabit, "When Snow
Fall" propose également des envolées progressives aux atmosphères sombres, vaporeuses et lumineuses à la fois. Un magnifique morceau qui pour l'occasion sera joué à la batterie par l'inégalable Gavin Harrison (
Porcupine Tree, OSI,
Steven Wilson, etc.), en tant qu'invité de marque.
Parmi les morceaux les plus intenses et mélodieux n'omettons pas non plus la ballade "Under the Sun" au chant agrémenté de subtiles et légères notes de violons (une première chez
Fates Warning).
Malgré quelques impairs sans grande importance, dus notamment à sa longueur (plus de 70 minutes) ce treizième manifeste de
Metal Progressif mêle avec succès toutes les facettes de
Fates Warning.
Long Day Good Night est donc un disque épatant, d’une fraîcheur rare pour un groupe accusant presque 40 ans au compteur, ce qui le situe parmi ses meilleures œuvres parues depuis 2013.
En précommande!!
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