Souvent on me demande comment je fais pour endurer la médiocrité de certaines sorties confidentielles issues de ces territoires improbables où, manifestement, le solfège, la justesse et certains autres de ces concepts artistiques essentiels au confinement de cette folie qui nous guettent tous, n’ont pas encore été découverts. Comment, et surtout pourquoi. C’est alors que, la main sur le cœur, j’invoque des valeurs aussi cruciales que l’abnégation, le devoir du chroniqueur consciencieux et deux ou trois autres trucs tout aussi pédants et tout aussi inexacts. En fait, pour dire la vérité vraie, je ne sais pas vraiment comment j’y parvient. En revanche j’ai une petite idée du pourquoi. Sans doute pour donner davantage de poids à mes notes et à mes arguments lorsque je déniche un groupe ou un disque qui en vaut la peine. Histoire d’établir une échelle de valeur qui a un minimum de sens en somme.
Ce petit laïus, à l’intérêt plutôt discutable j’en conviens, avait pour objectif principal de vous préparer à ma nouvelle découverte, Sareptah. Cette formation originaire du Brésil démarre sa carrière en
2012. Ses membres, de fervents catholiques, ont pour but de propager la sainte parole de Jésus Christ au travers de chansons et d’un
Power Metal Européen, finalement, assez classique dans sa construction et mâtiné de quelques touches Gothique parfois. Un premier album sort en décembre 2013,
Laços Mortais, bientôt suivi d’un EP, Fruitless
War, en novembre 2015. Deux œuvres, soyons francs, assez anecdotiques. La troisième,
Kingdom of Heaven, paraît en 2016 et c'est sur celle-ci que nous allons nous attarder (nous acharner?).
Ne faisons pas trop long sur la production de ces 8 pistes si ce n’est pour en dire qu’elle est nettement insuffisante et que le résultat est loin d’être exempt de défaut. Très loin même. Elle ne sera cependant pas suffisamment mauvaise pour nous gâcher totalement l’écoute.
Au-delà de ce constat, il nous faudra en faire un autre.
Pas constamment mais assez régulièrement pour que ce soit évoqué ici, l’équilibre de l’ensemble semble être mis à mal tantôt par une fausse note de cette chanteuse, tantôt par certains de ces musiciens qui ne parviennent pas toujours à se caler parfaitement sur le tempo imposé par ce batteur, Alejandro Williams, tantôt par ces claviers anémiques, tantôt par cette basse qui disparaît subitement pour réapparaître tout aussi soudainement, tantôt par l’harmonie pas toujours irréprochable s’agissant de la justesse des ces duels de voix masculines féminines et tantôt par tout à la fois et par tant d’autres choses aussi.
Malgré tout ces écueils on trouve tout de même ici, au détour de quelques chemins chaotiques et crispants, quelques moments de grâce pas tout à fait désagréables (le final de Fruitless
War, le break de
The Answer, The Holy si l’on oublie, encore une fois, les quelques soucis de justesse qu’y rencontre
Deborah Thomazone ou, par exemple,
Heaven or
Hell et ses accents gothiques nous évoquant le premier
Karelia).
L’infinie sagesse n’étant pas mienne, bien au contraire, je peine à saisir l’intérêt de ces chansons et à y trouver quelques vertus. Mais après tout, ne dit-on pas que les voies du Seigneur sont impénétrables ?
Plus que jamais...plus que jamais...
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