En 1983, paraissait Passionwork, le 7ème album studio du groupe Américain
Heart et le premier à amorcer un virage FM,
AOR, laissant ainsi de côté son folk et Rock des seventies qui subsistait encore sur son prédécesseur, le dispensable et moyen
Private Audition.
Passionwork, sera aussi le premier album sans Michael DeRosier et Steve Fossen, (batteur et bassiste depuis 1977), qui après 6 ans de bons et loyaux services quitteront le groupe après l'enregistrement de
Private Audition. Ils seront aussitôt remplacés par l'ex-
Montrose,
Sammy Hagar Gamma, Denny Carmassi à la batterie et Mark Andes à la basse, ne restant plus que les sœurs
Wilson, Ann (Chant) et Nancy, (chant, guitare) et Howard Leese (guitare, claviers, mandolines) comme membres fondateurs de
Heart.
Malheureusement le succès n'est toujours pas au rendez-vous ! Il faut dire que lorsque l'on se penche de plus près sur le contenu de Passionwork, on s'aperçoit qu'il manque cruellement de titres forts et de variété. En effet, car mis à part l'entraînant "How Can I refuse" (qui sera d'ailleurs le seul tube retenu pour les radios), le reste ne sera que chansons mièvres et convenues. Donc à des années-lumière des tubes de groupes pionniers du genre tels que
Foreigner,
Journey,
Boston et
Survivor entre autres.
Le groupe refait donc surface le 6 juillet 1985, avec un nouvel album studio au titre éponyme, qui pour notre grand plaisir, se distinguera par une impressionnante collection de tubes
Hard FM,
AOR aux claviers rutilants, abandonnant ainsi son image de groupe rock, folk hippie des années 70. Des tubes à foison, qui pour moitié seront coécrits par des auteurs compositeurs producteurs œuvrant dans l'
AOR, la Pop et le cinéma tels que Holy Knight (
Pat Benatar,
Device USA,
Kix, etc.), Bernie Taupin (Elton John, Rod Stewart
Alice Cooper) entre autres.
Quant à la production, elle sera l'œuvre de Ron Nevison, réputé pour avoir travaillé auprès de groupes aussi talentueux et connus qu'Europe,
UFO,
Thin Lizzy,
Survivor, etc, pour un résultat en phase avec son époque et le style proposé. Un son très cristallin qui évidemment, mettra en valeur le chant divin puissant et mélodieux d'Ann
Wilson, ainsi que des claviers savamment dosés afin de laisser s'exprimer librement les guitares majestueuses de Nancy
Wilson et Howard Leese.
C'est donc sur un entraînant "
If Looks Could Kill" au refrain hyper efficace, paré de claviers harmonieux, soutenu de dynamiques et étincelantes guitares que débute l'opus. Une chanson, qui pour info, sera reprise en 1986 par Pamela Stanley (une illustre inconnue de la scène Pop américaine), pour la bande originale du film d'action Le Contrat, avec Arnold Schwarzenegger, mais dans une version plus édulcorée, donc sans grand intérêt !
Des morceaux aussi dynamiques et réussis, l'album en recèlera plusieurs, à commencer par le rocker "The
Wolf", et son chant félin au timbre plus rauque, le direct et classique "All
Eyes", ou alors "
Shell Shock" (la pièce maîtresse de l'opus), elle mettra en évidence une rythmique entraînante ainsi qu'un refrain imparable relevé d'éclatantes guitares effilées. Un formidable morceau qui d'ailleurs se retrouvera en bonne place sur la setlist des futurs concerts de
Heart, mais aussi sur "Rock the House" le deuxième live officiel du groupe paru en 1991.
Bien entendu, le groupe sait jouer également sur les alternances de couplets calmes et de refrains plus musclés mais toujours aussi entraînants, "
Nothin' at All", voire groovy ,"Had Enough", ou très mélodieux avec l'envoûtante "
What About Love" (la reprise du groupe canadien
Toronto), revue et corrigée dans une version plus dynamique.
La mélodie ayant toujours eu une grande importance dans la musique du groupe, les amateurs d'
AOR seront comblés par la délicate "
Never", mais aussi la ballade "Nobody
Home" au chant très mélodieux et langoureux. Quant à la deuxième ballade, "We He Don't Know" ainsi que "
These Dreams", au rythme lent, malgré un chant très soigné, feront partie des chansons les plus redondantes, et moins réussies de l'opus.
Alors que de nombreuses formations se sont totalement plantées en tentant de faire prendre un virage FM à leur musique,
Heart réussit sa mutation avec talent et enthousiasme. Alors, même si on peut lui reprocher quelques petites fausses notes, ce huitième opus aux allures d'usine à tubes permettra au groupe de se retrouver au sommet de sa créativité et des charts Us en 1985. Il sera aussi considéré par beaucoup de fans comme l'un des meilleurs album du groupe, ainsi qu'un incontournable du genre
Hard FM des années 80.
Pour moi un album fabuleux....
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