Gothic

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Paradise Lost
Nom de l'album Gothic
Type Album
Date de parution Mars 1991
Enregistré à Academy Music Studios
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album368

Tracklist

1.
 Gothic
 04:43
2.
 Dead Emotion
 04:33
3.
 Shattered
 03:58
4.
 Rapture
 05:09
5.
 Eternal
 03:46
6.
 Falling Forever
 03:27
7.
 Angel Tears
 02:36
8.
 Silent
 04:36
9.
 The Painless
 03:58
10.
 Desolate
 01:50

Durée totale : 38:36

Acheter cet album

 $26.98  129,00 €  27,99 €  £7.99  $15.13  11,99 €  32,99 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Paradise Lost


Chronique @ eulmatt

02 Fevrier 2008
Un an après avoir ouvert (timidement) la voie du doom/death, Gothic sort ce qui va devenir son premier disque culte. Les Anglais vont encore plus loin dans leur exploration et vont au bout de certaines idées entrevues timidement sur Lost Paradise.

Gothic, l’album, c’est d’abord et avant tout Gothic, le morceau inaugural. Ce seul titre est le symbole, la force et le coup d’éclat de Gothic, qui le propulse au rang de groupe culte.

Impossible de ne pas connaître cette lourde mélodie, empreinte d’une force mélancolique et envoûtante, cette alternance de riffs oscillant au gré des growls de Nick Holmes et d’une voix féminine qui occupe cette fois une place prépondérante. La magie monte d’un cran dans la dernière minute, où les claviers achèvent un peu plus une œuvre magique qui est résolument fondatrice.

En moins de cinq minutes, Gothic franchit un palier incroyable par rapport au death/doom hésitant de Lost Paradise. Ce morceau constitue surtout la brillante démonstration qu’il est possible d’associer l’obscurité et l’âpreté du death metal avec un esthétisme mélodique raffiné, pour en faire un tout cohérent, à l’atmosphère incroyablement envoûtante, quasi-mystique.

Le dithyrambe s’achève ici. Car si le titre éponyme constitue indubitablement l’essence et le prestige de l’album, il demeure paradoxalement son talon d’Achille. En effet, les sommets émotionnels atteints dès le début du disque sont éphémères, et le reste du disque souffre de la comparaison. Attention, il serait profondément injuste de ne pas mettre en exergue les progrès évidents affichés tout au long de l’album. Le doom / death des Anglais a largement gagné en homogénéité et en équilibre. Les morceaux sont mieux construits, notamment dans l’alternance entre les passages aux rythmiques lourdes et austères, et les aspirations plus mélodiques de Greg Mackintosh.
On trouve aussi désormais d’évidentes preuves du talent, certes encore brut, de Gothic. Par exemple dans sa capacité à trouver la mélodie qui fait mouche et à bâtir des atmosphères pleines d’émotions. C’est le cas sur quelques morceaux comme par exemple The Painless (avec encore une fois un chant féminin opportun), voire Rapture, et plus ponctuellement à d’autres moments, au gré de l’album. On est encore loin d’Icon, il faut bien l’admettre.
A noter d’autre part l’apport désormais plus conséquent des claviers, comment en témoigne par exemple Eternal, et son thème principal. A défaut d’être utilisé avec la plus grande pertinence, cet apport démontre bien la volonté d’évoluer vers de nouvelles sphères.
Pour le reste, il demeure encore l’austérité et la rudesse du doom teinté de death qui constitue toujours le squelette des compositions, de ce style rugueux qui peut écorcher les ouïes fines et délicates de ceux qui aiment d’abord PL pour l’accessibilité et l’esthétique de son Gothic metal. Et le verdict est à peu de choses près le même que pour Lost Paradise : victime d’un son souffreteux, d’un manque de puissance certain et d’une rythmique hésitante, ces longs passages manquent considérablement d’impact, tout en parvenant à conserver une certaine noirceur et une atmosphère singulière. Ces limites empêchent définitivement le disque de décoller, sans toutefois lui enlever ce charme monolithique et obscur que l’on néglige trop souvent.

Son coup de génie initial permet cependant à Gothic de se poser en initiateur du doom/death britannique, accompagné de My Dying Gothic et bientôt d’Anathema. Gothic en devient ainsi la pierre angulaire, la brillante démonstration que le metal le plus sombre peut cohabiter avec émotion et mélancolie. Il reste à Gothic à concrétiser à l’échelle d’un album pour véritablement révéler son potentiel. Une question d’années.

6 Commentaires

16 J'aime

Partager

eulmatt - 03 Fevrier 2008: amusant, vos parcours sur Paradise Lost se sont croisés sans se rencontrer. Vous aurez compris à ma chronique qu'on peut vivre sans connaître Gothic, même si je trouve dommage que certains fans de l'époque récente rejettent en bloc les trois premiers albums.
Et pour l'anecdote, je trouve très décevant que désormais en concert Nick Holmes chante Gothic en chant clair, qui pour le coup perd de sa force...cela révèle quand même que les growls participaient beaucoup à ce charme particulier des débuts de PL.
Leatherface59 - 23 Novembre 2014: Lorsque je lis la chronique et les commentaires, ça me rend malade quelque part... Lorsque Gothic est sorti, ça a été la claque magistrale. Mais bon, comme pour Metallica, les premiers albums semblent être la honte pour les "derniers" fans, ceux qui arrivent quand ces groupes font "autre chose", de la soupe quoi ^^
Bref 19/20, l'un des meilleurs album de Doom/Death. Avant sa parution, on avait eu la chance de se procurer le EP flexi de Mega Force : http://www.spirit-of-metal.com/album-groupe-Paradise_Lost-nom_album-Eternal-l-fr.html et la baffe magistrale à l'écoute de Eternal ! On n'en pouvait plus d'attendre la sortie de l'album complet et quand il fut enfin dans les bacs... Inoubliable !
eulmatt - 02 Décembre 2014: Faut pas se rendre malade pour ça...ni tomber dans la caricature en parlant des derniers fans dont je ne vois pas la trace par ici. Après il y a plusieurs manières de chroniquer ou noter un disque, visiblement pour toi c'est de l'émotion brute et de la nostalgie, et pas trop la nuance. Je pensais pourtant être un des rares défenseurs de Gothic avec une chronique pas assassine pour deux sous, et ma foi écrite avec honnêteté il me semble. Je ne te jette pas la pierre, j'ai mis 19/20 à des disques sur lesquels j'ai du mal à être lucide. Ce qui n'est pas le cas de Gothic, qui est un disque incontournable du doom-death, ce qui n'en fait pas nécessairement un chef d'oeuvre.
LeMoustre - 18 Juillet 2016: Cet album représente pour moi l'ouverture complète vers d'autres univers metalliques, après le dépucelage de Into The Pandemonium qui prouvait qu'on pouvait annexer au death/thrash des origines quelques sons peu enclins à priori à se mélanger avec, de façon judicieuse.

Les mélodies de l'album, souvent lumineuses, et la conviction des musiciens à défricher d'autres univers ont constitué à sa sortie un grand pas vers un éclectisme novateur.

Le flexi-disc de PL évoqué plus haut reste aussi un grand souvenir, heureux de voir que quelqu'un s'en rappelle aussi, tiens.

je considère Gothic, l'album, comme un bloc, ne voyant pas réellement de grosses différences qualitatives aux titres, contrairement au chroniqueur. Les leads, les growls expressifs et les interventions vocales féminines constituent autant de moments forts, à tel point que ce disque représente sans doute pour moi (avec Turn Loose The Swans) un de mes disques de chevet (rares) dans ce style que j'ai malgré tout vite délaissé, ce qui n'enlève rien à la qualité de cet album fondateur.

18/20, complètement subjectivement.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire