Tenter de nous vendre
Morbid Jester comme un groupe de Heavy Speed
Metal dans la droite lignée du
Helloween et du premier Keepers of the
Seventh Keys (sorti 10 ans avant tout de même), relève du tour de magie digne des plus grands illusionnistes, ou, peut-être, digne des professionnels du marketing, ceux-là même qui vous accolent de jolis autocollants sur toutes sortes d'œuvres diverses et variées afin de vous en vanter quelques mérites illusoires, d'attirer votre attention sur la présence de tel ou tel célébrité sur le retour voire même de vous promettre un quelconque gain substantiel. Le plus souvent, bien évidemment, l'escroquerie pure et simple n'est pas loin.
Ce qui, malheureusement, est aussi le cas ici pour ce
Gates to Valhalla car si, indéniablement, on sent que Kai Hansen et ses comparses ne sont pas tout à fait étranger à cette brusque, et soudaine, volonté de la part de
Morbid Jester d'abandonner son Heavy
Metal sans grande prétention, et sans grand intérêt, qui était le sien autrefois au profit de quelques chose d'un peu plus enthousiasmant, il n'y a tout de même pas ici matière à louer les qualités d'une œuvre injustement méconnue et qui serait le troisième chapitre du diptyque le plus illustres du
Power Metal européen moderne. On en est même loin. Les quelques moments à la vivacité plus marquée (l'excellent
Gates to Vahalla au break et aux refrains convaincants,
Armageddon aux accélérations sympathiques...), et à l'inspiration exacerbée (
Stallion of Steel, sans doute l'une des pistes les plus séduisantes de ce plaidoyer), ne seront pas légion et le plus souvent la formation allemande retombera dans ses travers les plus mornes (
Fallen Angel malgré ces changements de rythme intéressants, From
Dusk 'til
Dawn, Dancin' on
Fire, In the
Sign of
Evil...).
Un des autres soucis de ce disque réside dans le fait qu'il n'a pas vraiment passé l'épreuve du temps et qu'il nous offre une expression à allure terriblement surannée. Des rides marquées qui ne sont pas rédhibitoires mais terriblement gênantes et qui sont mis en exergue, notamment, par cette production qui nous offre d'évoluer dans un champ aux sonorités un peu trop aigues.
Notons aussi, au passage, un détail assez amusant, révélateur diront certains, dans ce changement de chanteur et dans le départ de Matthias Georg remplacé par un Stefan Scholl à la voix légèrement plus âpre, plus brut et plus écorchée que celle de son prédécesseur. Là encore on peut y voir une coïncidence, pour peu, néanmoins, qu'on soit totalement dénué de cynisme.
Une production un peu datée et un groupe qui n'arrive pas vraiment à se décider quant à la direction artistique qu'il doit prendre, à savoir continuer à s'inspirer de son passé ou regarder vers l'avenir que ces autres ont redéfinis, un groupe qui, de surcroit, n'a jamais été capable de faire preuve d'une inspiration incroyable, voilà, en substance, ce que nous offre ce
Gates to Valhalla, ultime témoignage de
Morbid Jester.
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