Les formations grunge venues d'
Europe se font de plus en plus rares, faute de quoi, mis à part les Anglais de
Bush s'imposant naturellement dans leur style pratiqué, peu de noms reviennent. Est-il seulement question de méconnaissance à l'égard des quelques groupes à tendance grunge existant dans cette partie du monde ? Nous parlerons ici des Norvégiens de
Tripod, officiant depuis 2002 dans un grunge surtout influencé par le rock alternatif des années 90' (même si le stoner metal revient fréquemment sur le premier album).
"Quatre pièces" - telle est la traduction de ce nouvel opus ("Four Coins") figurant sur le label du groupe, à savoir
Ghost Town Artist. Si l'on pouvait reprocher la longue durée de "Nevermind This Black Album" - son efficacité assez réduite et quelques maladresses généralement connues sur un premier album, toujours est-il que
Tripod nous produit cette-fois, quelque chose de bien différent par rapport à l'essai précédent, ne serait-ce qu'au niveau des durées de pistes, dont beaucoup ne dépassent pas les trois minutes.
La tracklist est évidemment très condensée, puisque certains morceaux auraient eu le mérite d'être plus poussés comme "Waiting" par exemple, en collaboration avec Tom
Acid livrant des passages screamés, frôlant parfois une atmosphère chaotique par ses riffs sombres et tailladés. Les compositions restent donc sur une base simple (et ce n'est pas un reproche) et de ce fait, d'autres pistes semblent avoir hérité des influences rock garage par leurs refrains courts ou répétitifs comme "Shiny Happy
Junkies" ou "Unwind" et de la volonté, de créer quelque chose de plus brute, tout en y intégrant, du rock alternatif et des consonances issues du punk.
Mais il n'empêche, qu'en allant droit à l'essentiel, la durée de cet opus se tient convenablement même si encore, un ou deux morceaux en moins auraient pu en augmenter l'intensité, "All the Time" en l'occurrence, qui reste assez dispensable malgré sa volonté d'exprimer de l'émotion (il aurait peut-être fallu allonger la durée du titre et qu'il soit plus démonstratif pour finir sur une bonne impression). Autre changement sur cet opus, les screams défilent et sont ajoutés à pratiquement toutes les sauces, que ce soit pour dynamiser la tracklist, ou pour appuyer sur des sonorités déchirées en se rapprochant davantage d'un son grunge comme "Go Away" - "Migraine" ou encore "Waiting" pour n'en citer que quelques-unes.
Il en va de même pour les sonorités hypnotiques, voire psychédéliques, données par le chant de
Knut Arne Lillestøl comme en témoignent certains passages de "Whatever" par exemple, ou encore, le single "Go Away" qui met en avant, une instrumentation plutôt puissante, efficace et rentre-dedans. Concernant la basse de Espen Bjørnholt, elle y est toujours suffisamment présente et semble même avoir pris de l'ampleur puisqu'un solo lui est même dédié sur "
Down" (cf. à 01:55) avec entre autres, des passages dans un esprit un peu power.
Quatre années se sont écoulées depuis "Nevermind This Black Album" et même si ce nouvel opus se veut plus efficace et suit dorénavant une ligne directrice, on reste cependant un peu sur notre faim (dans le sens où on attendait peut-être encore plus du groupe). La raison étant que ce "Four Coins" n'offre que très peu d'émotions comme on pouvait le connaître sur "Tomorrow" ou bien "Calm" et on a ainsi l'impression, que si
Tripod continue d'évoluer de manière positive en comblant ses quelques défauts, il perd néanmoins ce qui pouvait faire son charme sur le premier essai délivré en 2008.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire