Enfin, ils l'ont fait ! En 2015, CRADLE OF FILTH, une des entreprises Black
Metal les plus reconnues à travers le monde, officiant dans un Black Symphonique aux concepts gothiques, s'en est enfin sorti de sa longue traversée du désert. Car avec
Hammer of the Witches, la bande menée par Dani
Filth a prouvé que, tout compte fait, elle avait encore de longues et heureuses années devant elle. C'est sur
Midian que j'ai préféré arrêter de suivre CRADLE OF FILTH.
Midian est un superbe album et j'avais peur d'être déçu de l'image que j'avais du groupe en écoutant la suite moins unanime. Du coup, votre serviteur connaît assez mal
Hammer of the Witches, à part ce qu'a sortit CRADLE OF FILTH lorsqu'il était au plus bas de sa carrière.
Hammer of the Witches fut cependant une plutôt bonne surprise en 2015. Et lorsque j'ai appris qu'un nouvel album sortirait pour cette année, j'ai commencé à me demander si le groupe tiendrait le coup. C'est ainsi que Cryptoriana – The Seductiveness of
Decay aura été attendu de pied ferme par les fans du groupe.
Dani
Filth décrit cet album comme infusé de l'horreur gothique de l'époque victorienne. Et en regardant la pochette, ça se ressent. Nous sommes emmenés vers la crypte. On nous guide sur le chemin de l'aliénation de l'époque victorienne, du début jusqu'au cimetière. La seule issue pour vous sera la folie. On peut donc s'attendre à un opus faisant office de montagne russe émotionnelle. Qu'en est-il ?
Et bien, ça commence fort. L'intro n'est pas juste constituée de synthé. Il s'agit d'un morceau, court mais bon, donnant le ton de l'album. Par la suite, "
Heartbreak and Seance", à la compo théâtrale du début à la fin, continuera la lancée. La batterie blaste quand il le faut. La guitare, aux riffs souvent proches du Heavy
Metal d'un IRON MAIDEN, mais la plupart du temps aiguë comme dans le Black
Metal, participe grandement à la composition, pouvant nous offrir des envolées métalliques comme si il s'agissait d'un piano, d'un orgue ou d'un clavecin. Le clavier, enfin, arrive tantôt pour éclaircir le tableau, tantôt pour l'assombrir. Hélas, si vous aimez discerner tous les instruments de musique, la basse n'est pas souvent audible, contrairement à avant. Mais dans le Black
Metal, je le répète encore, ce n'est pas ce qui importe. Mieux vaut un groupe où on n'entend pas bien toutes les nuances mais avec une atmosphère, une aura mystique prenante, qu'un groupe où on entend bien tout mais qui donne un résultat moyen. Dani, parfois accompagné de la chanteuse claviériste Lindsay
Schoolcraft, a reprit goût à la querelle. Et ça se ressent dans sa manière de hurler. Aucun chanteur de Black
Metal n'a jamais eu sa voix et aucun autre n'aura sa voix.
"Achingly Beautiful" est un des meilleurs morceaux de l'album. Démarrant avec des sons de cordes percutantes, évoquant la musique asiatique, "Achingly Beautiful" continue avec des chœurs prenants au tripe comme ce n'est pas permit. Même sur
Midian, même dans mes albums de Black Symphonique préférés, je n'ai jamais entendu des chœurs ressemblant à ceux-là ! Et ces chœurs nous accompagneront sur d'autres titres de Cryptoriana ("Wester Vespertime" par exemple). Mais revenons à ce troisième titre. "Achingly Beautiful" nous propose également un genre de refrain (même si dans le Black
Metal, j'ai du mal à employer ce terme) accrocheur. Et lors de ce refrain, Dani hurle en même temps qu'on entend des chants clairs entonner le titre du morceau.
Le ventre de l'album se révèle, au fil des écoutes, un peu mou. Mais rien de grave. Il s'agit juste de "Wester Vespertime" et de "The Seductiveness of
Decay" qui sont en-dessous du reste de l'album. En réalité, ces deux titres, par l'apport des claviers, sont un peu plus lumineux que le reste. Donc, on aime ou on n'aime pas. "
Vengeful Spirit" relève très vite le niveau, avec la partie mémorable chantée par Lindsay
Schoolcraft.
La fin de l'album, quant à elle, nous marque d'une pierre noire obsidienne. Et c'est surtout "You
Will Know the
Lion by His Claw" qui nous marque parmi les deux titres proposés. Ce titre démarre sur un blast beat avant de nous emmener vers un passage évoquant à nouveau le Heavy
Metal. Par la suite, des chœurs se feront entendre, sublimés par la voix solennelle de Dani. Et des chœurs, dans ce titre, il y en aura à nouveau. Mais cette fois-ci, ils sont plus ténébreux que jamais sur l'album. Nous sentons l'arrivée de puissances maléfiques dans les lieux où on se retrouve alors qu'on écoute l'album. A noter la présence de deux solo de guitare sur ce titre. Enfin, "Death
And The Maiden" nous mènera vers le cimetière. Sous un ciel mauve rougeâtre menaçant, on contemple les morts-vivants sortir de leurs tombes. Sommes nous en train d'halluciner ? Sommes nous en train de devenir fou ? Pour sublimer cette impression, une guitare acoustique vient se joindre à la légion d'instruments utilisée pour la musique du groupe. Et ces chœurs, cette fois-ci, se montrent solennels. Ça y est, c'est la fin. Arrivés à la crypte, nous n'avons plus d'autres issues que la mort de notre raison, puis de nous-même. CRADLE OF FILTH a gagné.
Alors, oui, CRADLE OF FILTH est un vieux groupe des années 90. Oui, ils ont eut beaucoup de succès, jusqu'à devenir un des groupes de Black
Metal les plus reconnus dans les années 2000 (au niveau des ventes en tout cas). Et oui, ils ont eut une longue traversée du désert. Mais faites moi confiance, ils sont de retour. Cet album est l'un des meilleurs albums de Black Symphonique de cette année. Et je vous conseille de l'écouter en même temps que
Spectre Abysm de LIMBONIC ART, sorti cette année aussi. Cryptoriana serait-il encore meilleur que
Hammer of the Witches ? Je le pense bien. Bref, ne boudez pas votre plaisir.
bien produit avec des morceaux accrocheurs, ce cradle renoue avec l'esthetique de cruelty....
Tu as tout dis en une seule phrase!
Pour le morceau "The Seductiveness of Decay " je vais éviter de dire pompage ou influence mais plutôt employer le terme hommage. En effet, le riffing @2m14 c’est du pur « Hallowed Be Thy Name » de qui vous savez…
Riff que l’on retrouve plusieurs fois dans le morceau.
Hommage car c’est un morceau, Hallowed, repris par le groupe sur le version Jap de « Cruelty and the Beast »
Pareil, le début de « Death and The Maiden » est très proche de l’intro sur l’album… « Cruelty and the Beast » (ho surprise !) quand même.
Ceci étant, excellent album dans son ensemble.
Cradle joue du Cradle. Voilà 26 ans qu’ils sont là et reste fidèle à leur ligne de conduite malgré une discographie un peu en dent de scie.
Ah! Ce Cradle remet des lettres de noblesse, du très bon Cradle.
Leur meilleur album depuis Nymphetamine. Bourré d'excellents riffs, 8 compos de très bonnes qualités.
Merci pour la chro.
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