Carolus Rex

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17/20
Nom du groupe Sabaton
Nom de l'album Carolus Rex
Type Album
Date de parution Mai 2012
Labels Nuclear Blast
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album250

Tracklist

ENGLISH EDITION
1. Dominium Maris Baltici
2. The Lion from the North
3. Gott Mit Uns
4. A Lifetime of War
5. 1 6 4 8
6. The Carolean’s Prayer
7. Carolus Rex
8. Killing Ground
9. Poltava
10. Long Live the King
11. Ruina Imperii
SWEDISH EDITION
1. Dominium Maris Baltici
2. Lejonet från Norden
3. Gott Mit Uns
4. En Livstid i Krig
5. 1 6 4 8
6. Karolinens Bön
7. Carolus Rex
8. Ett Slag Färgat Rött
9. Poltava
10. Konungens Likfärd
11. Ruina Imperii
Bonustrack (Limited Mailorder Edition)
12. Twilight of the Thunder God (Amon Amarth Cover)
13. In the Army Now (Status Quo Cover)
14. Feuer frei! (Rammstein Cover)

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Sabaton


Chronique @ FreeEddy

03 Juin 2012

Sabaton a simplement grandi.

Pas facile de se démarquer de la masse de groupes heavy/power qui pullulent depuis la fin des 90s, impatients de reprendre le flambeau des Iron Maiden, Helloween ou autres Blind Guardian. Parmi ces jeunes loups avares de succès, Sabaton a réussi à briller avec le très bon Primo Victoria, un album efficace, reposant sur des morceaux simples et immédiats appuyés par le chant baryton de Joakim Brodén. Fort de ce succès, les suédois ont multiplié les sorties (cinq albums en cinq ans !) et malgré la présence d’un certains nombres de hits, on pouvait déplorer la redondance des travaux du groupe, utilisant toujours les mêmes recettes sur fond de nanar historique. Si The Art of War pouvait briller grâce à des titres comme Ghost Division ou l’excellent Panzerkammpf, l’album suivant, Coat of Arms, se montrait beaucoup trop prévisible, peu inspiré voir même énervant tant le groupe s’auto pompe à tous les niveaux (orchestrations, riffs, refrains et même les textes). C’est donc avec appréhension que j’accueillais la nouvelle offrande répondant au doux nom de Carolus Rex.

Autant le dire d’entrée (de toute façon, vu la note vous savez à quoi vous attendre), cet album est une réussite. Le premier point fort de ce Carolus Rex était annoncé par son titre. En effet, exit l’histoire Wikipédia des précédents albums, fini les textes sans intérêts sur des faits connus de tous et traités de façon bien plus convaincante par des légions de groupes, Sabaton se pointe avec un vrai concept, un vrai travail intellectuel dû notamment à la contribution de l’historien Bengt Liljegren. On quitte donc la Seconde Guerre Mondiale pour nous intéresser à la période militariste et conquérante de l’Empire de Suède avec l’histoire de Charles XII, Carolus Rex, le plus fin stratège mais aussi l’un des plus brillants politiciens qu’a connu l’Europe. Cet album présente des qualités de songwritting insoupçonnées jusque lors, moins instantané mais clairement plus riche.

Après une intro parfaitement inutile car beaucoup trop courte (autant l’annexer au premier titre), Sabaton commence à nous narrer« the tale of a lion» avec The Lion from the North. Rythmique typiquement speed metal soutenue par de discrètes notes de claviers et des chœurs imposants, la recette ne semble pas avoir changé à première vue. Et pourtant, on se rend compte dès ce premier titre que Sabaton a fait évoluer son propos, les chœurs et les claviers sont bien moins pompeux, surfaits et kitsch. Le chant de Joakim se montre plus contenu, maitrisé avec un pré-refrain ravageur. L’atout principal de ce titre réside sur les chœurs, masculins et épiques sur le refrain et féminins sur le pont conférant ainsi au titre une dimension quasi religieuse. C’est donc émerveillé par la maitrise d’un titre pourtant conventionnel dans sa structure que nous accueillons la présentation du Lion of the North, le fondateur de l’empire Suédois, Gustav II Adolf (décidément, ils ne peuvent pas s’empêcher de faire une allusion à un Adolf dans leurs albums). Et toute la première partie de l’album est du même acabit. Gott Mit Uns se montre plus coloré avec une intro assez folk et une guitare pouvant faire penser au Rock of Cashel de Edguy, aussi bien au niveau du riff que du solo. C’est encore une fois avec une voix chargée d’émotion que Joakim nous vend l’histoire de son pays (From the north, reaching for !) avant de déboucher sur le solennel A Lifetime of War, power ballad émouvante avec un très beau riff soutenu par une nappe de clavier et donnant un digne successeur à The Final Solution du précédent album (une des rares trouvailles de Coat of Arms). Mais inutile de sortir les mouchoirs puisque débaroule 1648, LE titre speed de Sabaton. En effet, en plus de flatter l’égo de votre serviteur en traitant d’un sujet qu’il connait bien à savoir la Guerre de Trente-Ans et sa conclusion par les traités de Westphalie de 1648, cette cavalcade mélodique vous fera sévèrement taper du pied. Démarrant par un très court drum solo, Sabaton nous envoie un excellent riff à la Stratovarius période Infinite (notamment par cette superposition claviers/guitares) avant de détruire nos cervicales grâce à la ligne de chant la plus inspirée et la plus épique que j’ai eu l’occasion d’entendre sur un album des suédois. Ce titre n’est pas spécialement innovant, il est simplement un parfait archétype power metal.

Passé cette tuerie, le niveau redescend légèrement. The Caroleans Prayer s’intéresse aux soldats de Charles XI et XII, les « karoliner ». Et là Sabaton retourne quelques peu dans les clichés avec cet intro à l’orgue pas franchement inspirée et surtout pas franchement pertinente, on sent qu’elle a été placée là parce que « prayer » dit forcément « religion » dit forcément « orgue ». Néanmoins le riff est bien senti, le refrain est excellent, du bon mid tempo heavy comme on l’aime avec un final assez intéressant. Le premier single, Carolus Rex, se montre bien plus convaincant, introduisant l’ascension du principal protagoniste de l’album. Sabaton prouve avec ce titre sa maturité en créant une véritable atmosphère appuyée par un riff lourd et des orchestrations raffinées avant de déboucher sur une phrase qui deviendra assurément le moment clé des futurs concerts du groupe. En effet, pour sûr que l’on gueulera tous « I was chosen by heaven ! » sur la prochaine tournée. Avec Killing Ground et Poltava, Sabaton se montre un peu moins inspiré même si le premier arrive encore une fois à sortir du lot grâce à ses lignes de chants et son refrain presque mélancolique et ce malgré un riff un peu trop commun.

On arrive dans la dernière ligne droite de ce Carolus Rex, la conclusion du règne de Charles XII, sa mort au champ de bataille et son corps transporté par ses fidèles caroleans. Long Live the King est l’antithèse de 1648 et constitue le point d’orgue de cet album. Avec ce titre l’émotion atteint son paroxysme. Le riff est une pure trouvaille, heavy à souhait, décomplexé et rapidement rejoint par des cuivres pour créer une ambiance délectable. La voix de Joakim est transcendée, le suédois est véritablement possédé par ses paroles, les chœurs sont impériaux et le refrain est simplement magistral. A noter également l’excellent solo de ce titre (pas forcément le point fort de Sabaton), à la fois mélodique, plein de feeling et technique (une très courte mais intense déferlante de notes à la fin). Ce titre illumine de sa majesté ce Carolus Rex et nous aurions pu nous arrêter là. Mais Sabaton ne souhaite pas terminer sur une note si mélancolique et après une rapide introduction symphonique, les suédois nous ressortent leur clavier cheap habituels ! Alors en temps normal, en sachant qu’on aurait entendu ces sonorités 80s pendant tout l’album, on serait en droit de râler. Cependant, au vu de la magnificence du titre précédent et du haut niveau global de l’album, on pardonnera à Sabaton de s’être lâché sur ce dernier titre, Ruina Imperi. Ce mid tempo, exclusivement chanté en suédois, nous dépeint la fin de la Grande Guerre du Nord, la « Carolean Death March » et le chute de l’Empire suédois.

Avec Carolus Rex, les suédois ne change pas de style, n’innove pas particulièrement et n’invente rien. Sabaton a simplement grandi, leur musique a gagné en profondeur, en raffinement et en intelligence. Ces gars nous racontent une histoire qui leur tient à cœur à travers un putain d’album !

"Broken dreams so grand sing of his final stand long live Carolus
Brought by soldiers hand back to the Fatherland long live Carolus Rex."

13 Commentaires

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RocknRolf - 08 Juin 2012: Bonne chronique, excellent album au passage! à voir le 30sept. !
wunsch - 16 Juin 2012: Bonne chro merci, j'adore la version en suèdois que je passe souvent dupuis que je l'ai. Cet album est vraiment agréable à écouter.
Aegis413 - 07 Novembre 2012: Vu hier a Dublin et franchement l'album passse tranquille en live et s'installe parfaitement entre le classique primo Victoria ou d'autres chansons de Art of War.
La qualite scenique du groupe est indeniable par contre oui sur Cd ca devient un peu lassant a la longue mais bon, personnellement j'ai la meme reaction avec d'autres groupes de Power donc...
angus107 - 24 Juillet 2024:

Je ne sais pas si c'est leur meilleur album, je ne suis pas spécialiste du groupe, mais c'est l'album que je préfère ( depuis leur début, donc 6 albums ) Je dois encore écouter les suivants.

18/20

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Chronique @ Eternalis

04 Juin 2012

Sabaton ne change absolument rien à sa recette.

La bataille prit fin alors que le combat venait à peine de s’engager. Assiéger sur le champ de bataille de toutes parts, mais habitués à ce type de joutes, les soldats suédois partaient avec une longueur d’avance non négligeable. Mais l’équipe implosa de manière incompréhensible et brutale, se séparant comme une étoile aurait brulé. Cependant, la lutte continue. L’armée Sabaton n’est pas encore détruite, elle est simplement affaiblie. "Carolus Rex", leur dernier effort utilisant comme support le roi suédois Charles XII, figure de proue de l’époque militariste et conquérante de la Scandinavie du XVIIe siècle.
Quoiqu’on en dise, la surprise n’est que de petite taille puisque Sabaton nous a habitué depuis toujours à des concepts lyriques sur la guerre et plus spécifiquement la stratégie militaire, notamment avec l’excellent "The Art of War" qui nous plongeait dans les règles de guerre les plus ancestraux jamais écrits dans l’empire de Chine du VI siècle avant JC.

En soi, les révolutions sont donc absentes du concept de ce nouvel album. Le split quasi intégral du groupe, laissant Joakim Brodén (chant) et Pär Sundström (bassiste et principal compositeur) seuls comme des idiots en pleine promotion de l’album, est en soi assez exceptionnel pour être mentionné, et témoigne probablement d’un malaise de longue date, et d’une conception d’album n’ayant surement pas été des plus saines. Cependant, "The Lion from the North" n’en laisse rien paraitre et débute sur les chapeaux de roue avec l’ensemble des éléments connus de Sabaton.
Le phrasé guerrier et si particulier de Joakim, des chœurs à foison, des claviers aux sonorités toujours aussi grandiloquentes tout en étant clairement synthétiques et répétitives, et des riffs purement power metal et speed qui feront des ravages sur les planches. Le groupe ayant très rapidement atteint un fort niveau technique et d’interprétation, il est aujourd’hui difficile de déceler une évolution dans un jeu très carré et relativement avare en nouveautés et en excentricités. "Got Mint Uts" se montre presque folklorique, malgré des vocaux que l’on rapprochera plus volontiers d’Hammerfall. Sabaton maitrise parfaitement son sujet, mais un curieux manque d’ambiance et d’âme se dégage toujours autant de la musique des suédois depuis "The Art of War" (entendez plutôt depuis "Coat of Arms"). Le fait d’avoir engagé le redoutable Peter Tagtgrën pour la production n’a pas changé grand-chose puisque le son se retrouve très similaire aux précédents albums, le talentueux chanteur et guitariste d’Hypocrisy et Pain n’ayant pas insufflé le souffle si destructeur que l’on était en droit de s’attendre.

"A Lifetime of War" est une jolie preuve de cet état de fait. L’aspect synthétique de la musique se montre presque déplaisant sur ces paysages mélancoliques et narratifs, où le clavier manque cruellement d’arguments et de chaleur pour faire voyager l’auditeur. Pourtant, c’est ici Joakim qui impressionne dans la maitrise de son timbre, et dans la force qu’il parvient à insuffler dans ses lignes vocales bien plus lentes et troublantes qu’à l’accoutumé. Cependant, inutile d’espérer plus longtemps car Sabaton retombe dans ses travers dès "1648". Sans que cela soit à aucun mauvais, on se retrouve avec un groupe en complet pilotage automatique, sortant ce genre de morceaux comme il pourrait en composer dix à la douzaine. Riff rapide, claviers très en avant (et toujours les mêmes gammes qui plus est…), double pédale à fond (quoique l’intensité se fait moins forte) et la voix de Joakim, portant pour beaucoup dans le caractère « personnel » de la musique. Certes, on pourra évoquer le pont, ces chœurs renforçant une dimension épique plus présente mais il serait réducteur d’excuser ce passéisme grâce uniquement à eux. Le solo, technique et superbe, donne le sourire même si la raison fera que les grands Helloween ou Iron Maiden (chacun dans leur genre) ne sont jamais loin.

Ambitieux, le titre-track rappelle dans une moindre mesure la dimension grandiloquente de "The Art of War" (le morceau) avec les claviers omniprésents, la ligne de chant prenant une très grande place dans le corps de la composition et une assisse rythmique très traditionnelle servant de tremplin au reste. Les fans seront clairement aux anges mais les plus sceptiques quant à la possibilité d’évolution du groupe le resteront tout autant, puisque Sabaton ne change absolument rien à sa recette, si ce n’est des passages légèrement plus émotionnels et délicats. L’augmentation de morceaux mid-tempo, liés à l’envie de coller au mieux au concept, n’est également pas un facteur en leur faveur puisque les suédois ont la fâcheuse tendance à mettre les guitares en retrait dès qu’ils baissent le tempo.

Le très positif "Killing Ground" rappellera l’école allemande dans ses riffs, tandis qu’à l’inverse totale, "Long Live the King" signe un hommage, la mort au combat et la fin des affrontements pour ce monarque guerrier. La texture des chœurs, ici superbe, forme un grand moment musical même si l’on regrettera tout de même que le groupe ne cherche pas à étendre ses atmosphères afin de sortir de ce schéma sclérosé empêchant les morceaux de vivre plus de cinq minutes. Un solo de claviers aérien et un Joakim bouleversant termine de faire de cette chanson l’un des moments phares de l’album.

Certes, "Carolus Rex" est intrinsèquement bon mais Sabaton fait tellement peu d’efforts pour évoluer ou tenter des choses, que ce soit dans le son ou la composition, qu’il se veut au final plus frustrant que réellement plaisant à écouter. Cette sensation que le groupe propose constamment le même album nous taraude (à quelques détails près) et empêche de croire au potentiel futur de Sabaton, qui vient de plus de vivre une crise interne non négligeable (même si trois nouveaux membres sont d’ores et déjà annoncés). Il est peu probable que "Carolus Rex" marque la scène ou le public heavy metal actuel. Il comblera les fans de Sabaton mais les plus réticents y trouveront toujours les mêmes choses à redire. Sans doute certains commenceront même à se lasser de cette persistante recette devenant de plus en plus aigre-douce.

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Darksaucisse - 04 Juin 2012: Je suis tout à fait d'accord ! je trouve cet album dur à écouter ! C'est ni plus ni moins que du Sabaton, sans aucune once d'originalité ou de quelconques innovations. Tout les titres me paraissent bien trop similaire, dur à différencier les uns des autres !
Un album de Sabaton sans aucune sustance nouvelle, qui s'écoute d'une demi oreille pour finir au placard...
Fonghuet - 05 Juin 2012: Il y a un autre proverbe qui dit que si tu n'avance pas tu recules. Et reculer c'est mourir
Bref au final on en pense ce qu'on veut bien en penser, mais quand ça ne fait pas de travail pour sortir des sentiers battus c'est lourd à la longue
 
Azebianco_Smith - 06 Décembre 2012: Bof, le coup de la déchéance meme si Sabaton peut donner l'impression d'etre en roue libre. Cet album n'est certes ni une révolution musicale(est ce que c'est vraiment ce que l'on attend d'eux ?), ni le plus accrocheur à la première écoute d'une oreille qu'ils aient produit, mais probablement le plus profond et épique de la discographie. A classer aux cotés de Primo Victoria et The Art of War.
metalpsychokiller - 13 Janvier 2014: Deux chroniques, deux opinions...La vérité est ailleurs comme le suggérait une défunte série tv. Disons que celui adepte des suédois s'y retrouvera haut la main avec un épique grandiloquent titre éponyme à l'opus par exemple.. Pour les autres forcément.. (-;
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