Zonaria fait partie de ces petits groupes qui se démarquent largement de la scène death mélodique, très saturée et surtout remplie de copies plus ou moins conformes. Depuis ses débuts en 2007 avec «
Infamy and the Breed », les Suédois ont réussi à imposer leur patte dans un pays où le Death
Metal est roi, et ce grâce à la mise en place d'un melo-death lourd aux consonances black et aux relents apocalyptiques. Si «
The Cancer Empire » entamait une orientation musicale plus moderne, «
Arrival of the Red Sun » la confirme.
Le quatuor, qui se sera au préalable séparé de son bassiste, est de nouveau rentré aux célèbres
Abyss Studios sous la houlette de
Jonas Kjellgren (
Scar Symmetry) pour l'enregistrement de son nouvel opus, qui sort tout de même quatre ans après le précédent.
Zonaria aura mis du temps et il faut dire qu'ils ont profité de ce précieux temps pour peaufiner leur compositions, affirmer leur style mais aussi leur position. En effet, ces gars d'Umea font certainement partie de la nouvelle vague death mélodique suédoise, ce qui change largement des groupes aux trop forts relents core.
«
Arrival of the Red Sun », de manière conceptuelle, semble être une parfaite suite logique puisque les thématiques sentent bon l'apocalypse, car ici ce « soleil rouge » est le principal responsable de l'holocauste.
Pas de retour en arrière possible, tout est censé brûler à en croire la pochette rougeoyante. Si le concept atteint ici son paroxysme, les titres en eux-mêmes se teintent eux aussi d'une aura noire et dense, certes déjà présente sur les opus précédents, mais relevées par la présence de claviers symphoniques. Par conséquent, il va falloir s'habituer à une nouvelle influence notable dans l'appréhension des parties orchestrales :
Dimmu Borgir.
La fusion
Hypocrisy/
Behemoth ne sera donc plus la seule à être détectée.
Zonaria a toujours su mettre à profit ses influences afin de ne pas tomber dans la copie facile, mêlant les mélodies et les atmosphères de l'un avec l'agressivité et la lourdeur de l'autre tout en ajoutant une patte bien particulière qui fait la différence. Sur cet opus, ils ne dérogent pas à la règle puisque des titres comme «
Arrival of the Red Sun » ou « Liberation
Zero » rappellent leurs confrères deathsters. Mais désormais, il faut ajouter à cela des touches symphoniques bien présentes, propulsant
Zonaria dans la cour des groupes de death/black mélodique symphonique, avec des arrangements dignes d'un « In Sorte
Diaboli » ou d'un « Abrahadabra ».
Concept pessimiste oblige, les claviers apportent donc beaucoup aux ambiances en installant des touches plus ou moins grandiloquentes au sein d'un melo death bien burné. Si la première moitié de l'opus montrait un
Zonaria plus traditionnel, plus fidèle à ses anciennes chansons, avec des claviers posant purement et simplement une atmosphère sombre et étouffante («
Arrival of the Red Sun »), la seconde moitié, elle, dirige
Zonaria vers un ensemble plus moderne et plus proche de la mode du moment (c'est à dire, le death symphonique). Le trio « Full Spectrum
Dominance », « My
Vengeance Remains » et « Face My
Justice » montrent irrémédiablement de quoi les Suédois sont capables. Les riffs tranchants se mêlent à une voix hargneuse et à du sympho souvent imposant, parfois inquiétant et quelques fois épiques et mystérieux. Les mélodies zonarienne à la guitare s'accompagnent de mélodies typiquement dimmuborgiriennes aux claviers, alternant les passages aux riffs tronçonneurs et les passages plus pompeux. Impossible d'échapper aux choeurs sombres. Ceci dit, c'est réussi.
Avec une production un poil plus propre et un nouveau label,
Zonaria s'embarque pour de bon vers une orientation musicale plus accessible et plus tape à l'oreille (si je puis dire). Cependant, sans être révolutionnaires, ils savent varier leur propos et équilibrer le tout sans en faire de trop, sans être trop niais ou trop simpliste, ce qui fait de cet «
Arrival of the Red Sun » une des meilleurs sorties de melo-death suédois depuis des années.
Après il est suffisamment varié pour que ça passe quand même (merci les claviers).
En dessous du précédent,mais très efficace tout de même.Certes,les influences sont très marqués,mais ça n’empêche pas Zonaria de nous avoir pondu un bon album.
Je sent mieux le précédent album.
Plus de tripes, une prod dynamique (même si imparfaite).
Je n'aime pas la prod du dernier, car c'est trop lisse.
Tellement lisse que j'ai du mal à entendre les guitares...un comble pour du death.
Et surtout trop d'efficacité, pas assez de folie et de liberté dans la composition.
Si celui-ci ne vous plait pas, essayez le précédent ;)
Mais je comprend aussi ceux qui préfèrent le dernier.
Très bon sens de la mélodie, bonne maîtrise technique, des refrains imparables, et je ne trouve pas que ce soit cloné sur Hypocrisy personnellement. On retrouve l'aspect Death sympho/apocalyptique, l'aspect à la fois lourd et aérien de la bande à Tägtgren, mais les vocaux de Zonaria sont (je trouve) plus growlisants et moins hurlisants que ceux de P.Tägtgren. Je placerais Zonaria à mi-chemin entre Hypocrisy époque album éponyme et Dimmu Borgir époque Enthrone Darkness, avec une bonne couche de personnalisation qui font qu'on reconnait quand même Zonaria (qui pour moi va devenir, si ils continuent sur la lancée, un groupe marquant dans le genre).
En bref, ça fait du bien dans mes oreilles, avec une mention spéciale pour la chanson Desert Storm, qui me reste en tête des heures durant (même si perso je ne jetterais aucun morceau de cet album).
Et merci pour la chronique :)
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