Psygnosis

L’underground déborde de talents anonymes tous plus impressionnants les uns que les autres, et Psygnosis possède toutes les armes pour devenir le fer de lance de toute une scène en pleine construction. En liant les inverses, mixant les paradoxes, le groupe français est parvenu, avec son premier ep « Phrases », a déjà se créer une identité, exploit aussi rare que très prometteur. Varié et dérangeant, subtile alchimie de doom, de death et d’indus, de furie et de mélancolie, la musique, très visuelle, vous fait pénétrer des univers où la profondeur n’a d’égale que la noirceur. Entretien avec l’énigmatique et bavard M.Kekchoz (chant, guitare, programmation, composition) :

interview Psygnosis1 - Pour débuter cette interview, faisons simple et commence par nous présenter Psygnosis ?
Psygnosis est un projet que j'ai monté en 2008, pour pouvoir composer sans règles, sans limite, d'y intégrer tout ce que je voulais et tout ce que j'aimais, ce qui ne m'est pas toujours possible avec mes autres projet qui ont une ligne directrice bien précise. Psygnosis c'est un peu mon défouloir pour expérimenter tout et n'importe quoi. Je suis actuellement le seul compositeur, mais je n'empêche pas les autres membres de Psygnosis de composer, ça ne peut qu'être bénéfique pour Psygnosis et pour sa musique je pense.
Quand au nom, il vient de la société d'édition de jeux-vidéo du même nom, qui avait édité WipEout, Lemmings, Shadow of The Beast, Destruction Derby, etc. Nous avons sorti notre premier ep le 15 Juin de cette année en téléchargement gratuit, nous avons dépassé les 200 téléchargements, ca dépasse mes espérances ! Et les retours ont toujours été positifs jusqu'à présent ! Je suis donc un peu sur le cul. Pourvus que ça dure !


2 - Phrases, le premier ep de Psygnosis, est doté de très nombreux caractères, amalgames de plusieurs styles. Comment le vois-tu en tant que compositeur ?
Je vois ça comme un gros mélange de tout ce que j'écoute, ça va du death metal à l'idm en passant par le hardcore, le black metal et le trip-hop. Je n'arrive pas moi-même à caractériser la musique de Psygnosis. C'est à la fois ambiant et brutal, j'essai de rendre les parties métal plus groovy, de faire headbanguer les gens qui écouteront l'ep, et de les faire planer ensuite, ou les faire pleurer. J'essai de toucher un large panel d'émotions, et la seule manière que j'ai trouvé pour y arriver c'est de varier les styles. Alors comment je le vois en tant que compositeur ? Je ne sais pas trop. Certains le trouvent progressif, d'autres expérimental... Mais caractériser le style d'un groupe est parfois une barrière à la découverte, je préfère que l'auditeur se fasse lui-même son opinion là-dessus !

3 – Phrases déborde d’inspiration, de breaks, de créativité et d’émotions. Comment composes-tu ? Te mets-tu dans des conditions particulières ?
Pas vraiment, autant pour certains autres projets je me mets dans une ambiance particulière, comme pour Euphorya, avec lequel me met volontairement dans un mauvais état mental, mais pour Psygnosis je compose comme ça vient. Parfois à la suite d'un coup de blues, d'autres fois tout part d'une simple idée de riff et le reste suit sans que j'y réfléchisse, ou d'autre fois l'idée vient d'un sample. Je compose comme ça vient ! Alors des fois je compose un truc et quand je le réécoute deux jours plus tard je trouve ça nul à chier alors je jette, j'ai gardé 5 titres sur la vingtaine que j'avais composé.
C'est en tout cas de cette manière que j'ai composé pour Phrases. Peut-être qu'à l'avenir j'élaborerais un autre concept pour une autre sortie et je me mettrais dans un état d'esprit particulier, mais pour cette fois ce n'était pas le cas.


4 – On trouve, notamment sur Phrase 3, dans ton chant, la marque du Strapping Young Lad des débuts, dans la folie schizophrénique des vocaux saturés ainsi qu’une atmosphère très synthétique. Est-ce volontaire ? Que représente Devin Townsend pour toi ? Quels sont tes influences ?
Non ce n'était pas volontaire, j'aime beaucoup Strapping Young Lad mais je n'ai pas l'impression que je suis influencé par ça. C'est peut-être inconscient ! Après je respecte énormément le travail de Devin Townsend, j'aime beaucoup SYL comme je viens de le dire, mais ça s'arrête là, je n'aime pas vraiment ce qu'il fait en solo, ça ne me touche pas. Pour ce qui est de mes influences, il y a Gojira (c'est assez flagrant dans Psygnosis je pense), All Shall Perish, Meshuggah, Deftones, Hypno5e... Il y a peut-être un peu de Machine Head qui en ressort aussi. Et sinon pour les parties plus électroniques, Aphex Twin, Venetian Snares, Subheim et Ez3kiel. Je pense que dans les compositions futures on trouvera des éléments venant de Darkspace ou d'Origin vu que j'en ais pas mal bouffé depuis !

5 - Tu allie l’aspect organique des lignes de basses ou de guitares langoureuses à la vision mécanique des hurlements schizophréniques de haine et de la boite à rythme monolithique. Cette dualité est-elle naturelle ou volontaire ?
Non ce n'est pas vraiment volontaire. Mélanger les genres l'était mais je ne cherchais pas à créer cet effet. La dualité se trouve plutôt dans l'opposition des parties très calmes et de celles plus énervées je pense. Ca permet de ne pas tout se prendre dans la gueule d'un seul coup. Si j'avais fait un morceau complet dans l'esprit du début de la phrase 3, ça aurait été suffocant et ça aurait perdu toute sa valeur ! Le début de ce morceau, c'est comme un coup de colère, ça arrive d'un coup sans prévenir et quand ça pète ça fait mal. Avoir des passages plus calmes, ça permet d'aérer, de rendre le tout plus digeste et de ne pas instaurer de linéarité.

6- L’intro du ep est marqué par la narration de Neo, tiré de Matrix, et j’ai cru reconnaître la voix de Samuel L Jackson dans Phrase 2. Comment choisis-tu ses passages narratifs ? Et d’où sont-ils tirés ?
Je les choisis généralement pour la simple et bonne raison que je les aime beaucoup. Bien-sûr je ne vais pas mettre n'importe quel dialogue sous prétexte que je l'aime, il faut que ça puisse avoir un sens s'il est placé dans un morceau. Pour ceux de Phrases, ils viennent du premier Matrix, de Fight Club, Ouvre les Yeux (Abre los ojos en VO), Pulp Fiction, Silent Hill et Avalon. Il y a aussi deux extraits qui viennent de la série Dexter.

7 – Le concept lyrique tourne autour de la religion, de l’esprit, de l’asservissement des masses. Ce sont des sujets importants pour toi ?
Oui, très, ils le sont pour la plu
interview Psygnosispart d'entre-nous je pense, qu'on les rejette ou les adopte. Mais la religion ou la spiritualité sont, d'après moi, des choses qui devraient rester dans le cadre privé, ce sont des choses qui ne concernent que nous. Alors oui on peut arborer certains symboles en relation avec sa religion, ça fait partie de l'individu, ça fait partie de lui et de sa vie, mais en parler et en faire sa propagande au public me semble plus sujet à conflit qu'autre chose. Mais dans le cadre privé, ça me semble quelque chose d'important, qu'on suive les principes d'une religion ou ces propres principes, ça me semble important d'avoir des repères et de ne pas totalement se laisser aller en faisant tout et n'importe quoi, ça me semble destructeur pour soi-même.
Quant à l'asservissement des masses, dans l'absolu, bien-sûr que je suis contre, mais la société actuelle fait qu'on ne peut pas vivre autrement. On pourrait avoir des débats interminables là-dessus, mais c'est souvent plus proche de l'utopie que du concret, et si on veut s'en sortir, il faut du concret. Je souhaite à tout le monde de devenir autre chose qu'un outil ! Mais bon certains n'ont tout simplement pas envie et veulent une vie tranquille, ce qui est compréhensible, mais triste aussi, ils ne visent pas plus haut et c'est dommage.

8 – Je suppose que tu ne possède pas de très grands moyens, comment a été produit Phrases ? As-tu tenté des expériences avec des labels ?
J'ai enregistré le tout chez moi, avec mon PC portable. J'utilise les logiciels FL Studio, Sound Forge et Ableton Live pour tout ce qui est boite à rythme, programmation de la basse (puisque ce n'est pas une vraie basse sur Phrases), parties électroniques et mixage. Pour l'enregistrement de la guitare j'utilise un Pod XT Pro pour l'enregistrement en direct. Voilà, pour ce qui est des labels je n'ai pas encore tenté d'envoi. J'attends la parution de quelques chroniques pour pouvoir disposer d'un petit pressbook. Pour la suite, on verra bien !

9- Tu multiplie les projets, tes deux plus importants étant Psygnosis et Euphorya (Black Death). Y a-t-il une cohérence entre chaque groupe afin de créer un équilibre ou chacun sont-ils complètement différents, au gré de tes humeurs ?
Ils sont vraiment tous différents, j'ai besoin de tout ces projets car j'ai toujours envie de faire des choses différentes, je n'aime pas stagner ! Et puis, quand je suis de mauvaise humeur, je t'avoue que j'ai beaucoup plus de facilité à écrire du black que du brutal death. Idem quand je me sens mal, j'arrive plus facilement à faire du doom que du black. A part avec Psygnosis, je n'arrive pas à mettre tout ces mêmes sentiments dans un seul et même projet. Euphorya, par exemple, est bourré de sentiments négatif : la haine, la tristesse, le dégout. Je me mets toujours dans un état vraiment lamentable pour pouvoir composer pour Euphorya, parce que je veux faire des morceaux honnêtes dans lesquels se ressentent tous ces sentiments. Un vrai concentré de négativité.
Or pour Psygnosis, il y a quelque passage ou la haine se ressent (le début de la phrase 3, encore), mais ce ne doit pas être que ça. C'est pour ça que j'ai un projet metalcore pour juste envoyer le paté sans prise de tête, ou un projet brutal death/grind pour faire du chant guttural sur 30 minutes de disque en foutant des samples débiles en intros ! Et je ne peux pas rassembler tout ces « trips » différents en un seul et même projet.
Je ne sais pas si on retrouve ma patte dans chacun de ses projets, mais en ce qui me concerne, ce sont tous des projets très différents les uns des autres et il m'est difficile de faire un lien musical entre eux.


10 – Que penses-tu de la scène métal actuelle ? Quels sont les derniers groupes / albums sur lesquels tu as craqués ?
Et bien je ne fait partie de ceux qui disent que « c'était mieux avant », le trouve la scène actuelle ultra-riche et ultra-intéressante. Il y a ceux qui recyclent le passé mais le font d'une excellente manière, et ceux qui expérimentent de nouvelles choses. Bon évidemment y'en a qui se plantent dans les deux cas, et il y a la scène deathcore qui déborde avec un tas innombrable de clones (comme la scène metalcore et la scène néo avant elles ont débordés). Mais je trouve que la scène métal actuelle est la plus riche et la plus variée qui soit. A part peut-être dans le black metal ou j'ai l'impression que le nombre de groupes interessants se réduisent de jours en jours (attention, je n'ai pas dit qu'il n'y en avait plus !).
Pour ce qui est des derniers coups de coeur, il y a le side-project acoustique des mecs d'Hypno5e, A Backward Glance on a Travel Road, je suis vraiment fan de leur univers ! Il y a aussi le dernier Kickback ou le nouveau Gorod qui sont vraiment hallucinant ! J'ai beaucoup écouté le nouveau Sunn O))) également ces derniers temps, qui est, d'après moi, leur opus le plus réussi jusqu'à présent !


11 – Ta musique est toujours très indépendante de la masse, que représente pour toi l’avant-gardisme, ou tout du moins, l’anticonformisme ?
Ca représente l'inventivité, savoir créer au delà des règles pré-établies, aller plus loin que ce qui a déjà été fait. Quand la notion de création a vraiment un sens et qu'on ne se contente pas de recycler des schémas existants. Et dans ce sens, la musique avant-gardiste est difficile d'accès. Mais tu vois je n'ai pas l'impression de faire de la musique avant gardiste, je n’ai pas cette impression d'avoir créé quelque chose de nouveau, et je ne trouve pas que Psygnosis soit difficile d'accès. Oui j'essai de m'écarter de ce qui existe déjà, je pense avoir atteint mon objectif sur certains points, comme dans la structure des morceaux par exemple, mais dans le fond, tout ce que j'ai fait là existe déjà autre part d'une certaine manière, et je n'ai, de toute façon, pas envie de faire quelque chose d'avant-gardiste avec Psygnosis. Je ne pense pas avoir le talent nécessaire pour créer quelque chose de totalement nouveau.

12 – Psygnosis n’a p
interview Psygnosisour le moment pas encore eu l’occasion de donner de concerts. A quoi ressemblerais l’atmosphère live de votre musique ? Avec quels groupes rêverais-tu de tourner ?
Pour ce qui est du live, nous seront trois sur scène, le chant, deux guitare, une basse, le reste sera pré-programmé, en tout cas pour le moment. Peut-être qu'à l'avenir nous auront un plus grand line-up qui nous permettrais de tout retranscrire sur scène en live, je l'espère, mais ce n'est pas le cas pour le moment. Je pense que l'atmosphère déjà présente sur le CD sera la même qui habitera la scène lorsque nous passeront sur les planches. J'espère que nous y arriveront ! J'aimerais recruter un ingénieur light à l'avenir d'ailleurs. Et avec qui je rêverais de tourner ? Mon rêve absolu est de tourner avec Gojira, groupe que j'adule par dessus tout, je le dit souvent, si Gojira ne serait pas là, je ne serais probablement plus là non plus ! Mais si ça arrive, ce n'est pas avant longtemps ! Sinon d'adorerais tourner avec Hypno5e, je trouve que Psygnosis a beaucoup de points communs avec eux. Avec Hacride ça me plairait beaucoup également, ou avec Ez3kiel, qui sont vraiment impressionnants en live !

13 – Tu as composé intégralement Phrases, et presque tout réalisé mais Psygnosis n’en reste pas moins un véritable groupe. En quoi consiste les rôles de Zero (basse) et Rafnagurr (guitare) ?
Ce sont des membres à part entière ! Ils n'interfèrent pas dans la composition, ou pas encore, mais sont bien présents, dès que j'ai fini un nouveau morceau je veux leur avis, jusqu'à présents ils ont toujours été enthousiastes, mais si l'un d'entre eux n'aime pas une partie, je pense que je la retravaillerais ou la changerait. Mais apparemment ils me font confiance ! Zero et Rafnagurr jouent avec moi dans Euphorya également depuis plus d'un an (Rafnagurr y tiens le poste de batteur contrairement à Psygnosis où il est guitariste), donc on commence à se connaître musicalement parlant, et c'est un atout non négligeable ! Et puis, avant d'être des musiciens avec lesquels je jouent, ils font partie de mes amis les plus proches !

14- Que penses-tu du succès de Gojira, Manigance ou encore Dagoba à l’étranger, en tant que français ?
Manigance je connais trop peu pour émettre un avis. Pour ce qui est de Dagoba, personellement j'ai lâché l'affaire à partir de What Hell is About. Ils ont fait un premier album qui tue, le reste j'aime pas du tout (à part 2/3 morceaux sur le deuxième), mais apparemment ça marche, ils ont une bonne fan base qui continue de grandir. Et puis ils ont une bonne présence scénique, très pro, donc leur passage en live à l'étranger doit laisser quelques marques. Tant mieux pour eux ! Quand à Gojira, tu sais déjà quel avis j'ai sur ce groupe, je ne peux qu'être enthousiaste face à leur réussite à l'étranger. La réussite de ces groupes ne peut-être qu'un coup de pouce pour la scène française qui est très riche et très intéressante, surtout depuis ces six dernière années !

15 – Quels sont tes projets actuels ?
Et bien j'ai déjà commencé la composition du prochain Psygnosis, ce sera sûrement encore un ep, et ce sera un peu dans le même état d'esprit que Phrases. Je vais essayer de nouvelles choses mais en gardant la même optique que précédemment, mais j'ai aussi pas mal d'idées pour des sorties futures de Psygnosis. A coté de ça je compose toujours pour le deuxième album d'Euphorya, qui sera plus sombre que le premier. Je ne sais pas quand il sera terminé car je suis très exigeant avec moi-même pour les compos d'Euphorya, mais j'espère avoir terminé pour la rentrée et pouvoir entrer en studio avec le groupe dans la foulée.
Je bosse doucement pour Ghost, j'ai commencé la composition d'une nouvelle démo, j'y travaille lentement mais j'espère pouvoir finir ça pour l'année prochaine. A coté de ça j'ai deux autre projet qui sont en train de voir le jour, un projet brutal death/grind qui n'a pas encore de nom, et Synapse, un projet metalcore que j'ai avec plusieurs amis de Bourg-en-Bresse (avec des membres de Phorma, d'Havoc Magora et Zero le bassiste d'Euphorya et Psygnosis) ou j'occuperais le poste de chanteur. J'ai aussi commencé à écrire des morceaux pour un petit projet de pop électronique, que j'avais envie de faire depuis plusieurs mois. Et puisqu'on s'éloigne un peu du métal, j'ai aussi un projet trance, Dephasys, que j'ai monté avec un vieil ami qui compose sous le nom de « I.Nova ». Nous allons, si tout ce passe bien, signer prochainement sur un label et sortir notre première release. Une vie musicale bien remplie donc !


16 - Etant donné que Psygnosis comporte des liens étroits avec le cinéma, de par les extraits et la portée cinématographique de la musique, que penses-tu de lui ? Quel est ton genre de film ? Que recherches-tu dans le visuel ?
Je suis assez friand de cinéma, mais je n’ai pas de « style de film » de prédilection. Je suis un grand fan des sagas Star Wars, Matrix et Alien (et tout cas jusqu’au troisième). J’aime beaucoup ce que font Tarantino et Fincher, ou quand les films veulent se la jouer intello, et tout cas quand ils sortent de l’ordinaire. Mais sinon je n’ai pas de préférence au niveau du style, j’aime autant Cloverfield qu’Identity, A L’Interieur ou les Hot Shots, j’aime bien aussi les films qui nous en envoient plein dans la gueule en posant son cerveau à coté de soi (les Die Hard ou les Transformers).
C’est un peu pareil qu’avec la musique, quel que soit le style, ça peut m’intéresser et je peux apprécier, que ce soit quelque chose de simple mais qui t’en envois plein dans la tronche, ou un truc plus intello. Et certains disposent d’un univers intéressant qui m’inspire plus que d’autres !


17– Je te laisse conclure…
Merci à toi pour cette interview ! Merci à ceux qui auront pris le temps de lire tout ça, et merci à ceux qui s'intéressent ou s'intéresseront à Psygnosis !

interview réalisée par Eternalis

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