DARKTHRONE !!!!!
Ah tiens, non.
Graven.
Bon, je pense que la chose est comprise, on a là un de ces fameux clones de nos Norvégiens favoris qui posèrent définitivement les bases de la deuxième vague de black metal.
Graven est un sérieux représentant de la continuité de cette pureté tant voulue du black metal. Donc nous ne sommes pas en présence d’un des ces innombrables groupes burzumiens (qui n’ont pas de place dans le cœur de beaucoup ici, contrairement à quelqu'un chez
Metal Nightfall) tout ce qu’il peut y avoir de plus infects et imbuvables. Et il vaut mieux courir après eux que s’accrocher à la chimère
Marduk, ayant déjà ré-atteint la limite concernant de l’auto-parodie, ou que de
Burzum.
Voilà un groupe qui cherche cette pureté originelle digne des quatre premiers cds quand
Darkthrone a décidé de virer sa cuti pour passer au black metal. Et putain, si on me permet l’expression, mais quel putain d’album que fait ce putain de groupe.
Le groupe possède à son actif un premier véritable album qui commence déjà à dater (de 2002 pour être précis) et d’une seule démo de qualité supérieure, estampillée ‘‘rigueur allemande’’. Anciennement composé de
Vargsang, multi-instrumentiste qui décida, d’une belle erreur, d’aller faire son propre groupe tout seul comme un grand sous son pseudo,
Graven possède vraiment le groove typiquement propre à
Darkthrone, qui l’a déjà lui même pompé sur les premiers
Celtic Frost. Et ces mecs, mine de rien, ont complètement oublié d’évoluer, musicalement parlant. Autant
Darkthrone eux suivent tranquillement leur bonhomme de chemin en offrant en deux albums une multitude de références thrash très old-school et punk tant affectionnés des deux loustics, autant
Graven lui reste figer dans la période de la blasphématoire quadrilogie de nos scandinaves.
Tout concorde pour que la flamme, cette pureté soit présente, et
Graven fait ça plus que bien. Les ingrédients propres aux albums cultes du Trône Sombre sont là. Cette lycanthropie propre à Transilvanian hunger, cette haine crasseuse omniprésente sur A blaze in a northern sky, ce spleen suintant de la musique de
Panzerfaust, ou ce satanisme assez religieux qui gangrène Under a funeral moon.
Et à l’écoute de ce disque, on ne peut pas dire que les éléments soient vraiment laissés au hasard. Hormis le chant, finalement plutôt personnel et guère calqué sur celui à Nocturno Culto, tout ce qui sort des compos donnant l’impression qu’on tient là vient de
Darkthrone, mais le tout dans une production plus propre, joué de façon extrêmement carrée… Et n’ayons pas peur de le dire, d’une façon plus possédée, fiévreuse que le maître à penser. Nous ne pouvons pas vraiment les comparer sur cet aspect-là puisqu’il y a quinze ans de décalage, mais il est clair que ça renifle vraiment les forêts transylvaniennes plus qu’autre chose, et que les créatures l’habitant rôdent, en passant derrière toi en douce tout en te faisant comprendre qu’elles sont là.
Toujours en continuant le travail entamé sur leur précédent opus,
Perished and Forgotten,
Graven reprend des éléments principalement de A blaze, pour le côté incisif des guitares, mais ici un peu plus poussé, ou pour le côté un peu plus mastoc de la batterie, qui ne se contente pas du minimum syndical, ainsi que de Under…, le côté déjà plus linéaire et envoûtant, sa très fausse simplicité apparente. Une sorte de croisement bâtard en somme, qui officierait entre ses deux albums sans problème aucun. Celà ne tient peut être qu'à moi, mais ce Shadows eternal call n'est pas si éloigné que ça d'un certain album appelé Total death en fin de compte. Une chose aussi qui m’aura amusé au niveau du chant, c’est que Zingultus reprend de temps à autres les fameux « ugh » tant appréciés par Tom G.
Warrior au sein de
Celtic Frost. Bref, ce n’est qu’une petite bricole, perdue dans cet album d’un groupe devenu culte en un rien de temps.
Oui, voilà donc un des groupes qui prétend au Trône Sombre, celui tant convoité. Pour tout ceux qui ne désespère pas voir un jour Dakthrone sorti un nouveau Transilvanian hunger. La concurrence est rude, les
Craft,
Hemnur,
Pest (SWE) et consort veillant au grain pour entretenir cette flamme noire éternelle.
Tant mieux, en fait. Nous ne sommes pas si perdants que ça.
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