En 1974, rien ne va plus pour
Deep Purple ! Son guitariste virtuose et membre fondateur Ritchie Blackmore est de plus en plus lassé de l’orientation « funk-blues » prise par le groupe sous l’impulsion du duo encore fraichement formé par
David Coverdale et
Glenn Hughes. L’homme en noir songe alors à sa sortie. Il demande ainsi à Ronnie James
Dio, - découvert, rappelons-le, au cours de l’année 1972 par Roger Glover et
Ian Paice (section rythmique emblématique du Pourpre) – d’enregistrer quelques titres avec lui, parmi lesquels «
Black Sheep of the Family » (reprise de Quatermass rejetée jusqu’à présent par ses camarades) et « Sixteenth
Century Greensleeves » (adaptation d’une chanson anglaise traditionnelle du XVIème siècle qui, selon la légende, aurait été composée par Henry VIII en l’honneur d’Anne Boleyn). Mais Ritchie, conscient du formidable talent dont dispose Ronnie, lui propose de fonder une nouvelle formation avec ses petits copains du groupe
Elf. Nous sommes en 1975, et assistons par la même occasion à la naissance de
Rainbow, tandis que le Pourpre Profond va devoir se passer des services de son légendaire guitariste ! Le line-up se compose alors, outre RJD et Ritchie Blackmore, de Mickey Lee Soule (claviers), Graig Gruber (basse) et Gary Driscoll (percussions).
D’entrée de jeu, l’auditeur se retrouve asséné d’un riff implacable, celui du désormais légendaire « Man on the
Silver Mountain », véritable classique parmi les classiques. Un mid-tempo impérial, puissant et racé, laissant le champ libre à Ronnie James
Dio pour laisser exploser tout son talent de vocaliste. Une composition phare de l’homme en noir que
Dio ne manqua d’ailleurs pas de reprendre sur scène tout au long de sa carrière. Le frisson est garanti.
Autre incontournable, le vaporeux «
Catch the Rainbow », à la fois décontracté et bluesy, et qui brille par la cohésion musicale qui s’en dégage. Tout y est parfaitement à sa place, chaque note de Blackmore apparaissant comme mûrement réfléchie, et
Dio surplombant l’ensemble de façon magistrale. Ces deux virtuoses se révèlent ainsi capables de travailler conjointement pour offrir le meilleur.
Standard également, «
Temple of the
King », qui dispose lui aussi d’une grande richesse mélodique, transcendée par une guitare finement ciselée, à la fois fluide et précise. L’imagerie médiévale de Ronnie se révèle ici fort à propos, et l’on prend conscience au fil de l’écoute du formidable partenariat d’écriture qu’il forme avec son compère six-cordiste, comme sur cette version transfigurée de « Greensleeves » qui ne devait être au départ que la face-B d’un single ( !) reprenant le «
Black Sheep of the Family » de Quatermass, format sous lequel il n’est d’ailleurs jamais sorti.
«
Snake Charmer » et « Self
Portrait » varient quant à eux les plaisirs en proposant un rock plus traditionnel mais pour le moins efficace, tandis que « If You Don’t Like Rock N’ Roll », boogie-rock venimeux au solo de piano incandescent ne dépareillerait pas sur un album d’
Elf ! Le disque se termine enfin sur une reprise instrumentale absolument réussie du « Still I’m
Sad » des Yardbirds, laissant s’exprimer Le Maître à loisir.
Ritchie’s Blackmore
Rainbow (la formation doit son nom, selon toute vraisemblance, à l’arc-en-ciel surplombant la scène du California Jam 1974 auquel
Deep Purple a participé) est un standard rock des années 70 qui fut une formidable rampe de lancement pour Ronnie James
Dio, et un virage post-
Deep Purple parfaitement négocié concernant Blackmore. Certes, la production manque un peu de relief et risque de paraître un peu vieillotte pour certains, mais cela ne constitue pas nécessairement un frein à l’écoute, tant l’écriture est remarquable. Mieux, cela lui confère un véritable cachet et, force est d’admettre que le groupe frappe très fort pour un premier essai. Autrement dit, la suite s’annonce sous les meilleurs auspices ! Un indispensable, à écouter ET ré-écouter.
« Richtie Blackmore’s rainbow » fait tout à fait son age de vénérable vieillard et n’est pas et de loin mon album favori de Rainbow.
Le style très orienté blues-rock et le manque de punch de la plupart des morceaux ne trouvent globalement pas grâce à mes yeux.
Mais ceci ne saurait faire oublier les qualités du disque, notamment les splendides ballades qui l’habitent et le morceau d’ouverture, devenu un classique indémodable du hard rock.
La star de ce disque est bel et bien le regretté Ronnie James Dio, qui malgré un petit coup de mou sur la fin, chante ici à la perfection, charriant de sa voix chaude et riche un flot continu d’émotion.
Par son coté originel, « Richtie Blackmore’s rainbow » est à posséder par les puristes, les historiens de la musique, mais ne dépasse pas pour moi le stade du respect poli du aux œuvres anciennes auxquelles on est finalement peu réceptif.
Ritchie Blackmore a beau avoir un caractère de m..., il a quand meme le don d'aller chercher les meilleurs musiciens et meme des chanteurs jusqu'a lors inconnus. En allant chercher Ronnie James Dio, il fait un coup de maitre, quand on sait la suite de la carrière de ce dernier.
Ce 1er opus de Rainbow est bon, sans etre extraordinaire quand on sait ce que va donner Rising par après, n'empeche il renferme des sacrés tubes ( Man on the siver mountain, Sixtheenth century greensleeves, Still I'm sad ainsi que les balades Catch the rainbow et Temple of the king )qui seront joués régulièrement sur scène, meme sous le nom de Dio.
En résumé: un bon 1er album ou est nait une future icone du Hard Rock: Monsieur Ronnie James Dio
17/20
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