Revolution DNA

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16/20
Nom du groupe Septicflesh
Nom de l'album Revolution DNA
Type Album
Date de parution 11 Octobre 1999
Labels Holy Records
Enregistré à Studio Fredman
Style MusicalDeath Symphonique
Membres possèdant cet album225

Tracklist

Re-Issue in 2005 by Holy Records with 3 bonustracks.
1.
 Science
 04:23
2.
 Chaostar
 05:10
3.
 Radioactive
 03:07
4.
 Little Music Box
 05:30
5.
 Revolution
 04:06
6.
 Nephilm Sons
 05:16
7.
 DNA
 03:18
8.
 Telescope
 04:19
9.
 Last Stop to Nowhere
 05:37
10.
 Dictatorship of the Mediocre
 04:16
11.
 Android
 05:52
12.
 Arctic Circle
 04:33
13.
 Age of a New Messiahs
 04:19

Bonus
14.
 Misery's King
 03:59
15.
 The Thief of Innocence
 04:43
16.
 Telescope (French Version)
 04:20

Durée totale : 01:12:48

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Septicflesh


Chronique @ TasteofEternity

17 Octobre 2012

Un monstre des glaces sculpté dans un metal gothic nimbé de death

Connu et reconnu pour pratiquer un death onirique à la beauté trouble, Septic Flesh opère un repositionnement stylistique sur Revolution DNA qui en désarçonnera plus d'un. En effet, la surprise est grande quand on s'aperçoit qu'une vague gothico-expérimentale recouvre le death originel révélant une nouvelle facette du groupe. En réalité, plus qu'une simple facette, c’est l’identité même du groupe qui semble affleurer derrière ce processus.

Car depuis ses débuts le groupe n’a cessé de s’affirmer comme une entité à l’identité plus ou moins insaisissable mais au style (death/dark/doom et ses amis) immédiatement reconnaissable. Ce paradoxe prend ses racines dans la volonté délibérée, de la part de ses membres, de laisser libre cours à l’expérimentation, et à une créativité foisonnante, mais toujours construite et chaque fois plus affinée. Depuis A Fallen Temple, dernier effort en date, des changements au sein même du groupe ont apparemment insufflé un nouvel élan. En effet le style a évolué, la production a continué de s’améliorer, et une personnalité a disparu de l’équation.

Septic Flesh oeuvre dorénavant dans un metal gothique à tendance expérimentale, conservant quelques éléments death (essentiellement le growl), et doué d’un potentiel heavy sans équivalent. Il y a un gouffre entre le death puissant et envoûtant de Mystic Places of Dawn et ce qui est proposé ici. Mais si la forme change, le talent, quant à lui, reste intact.

La production est véritablement le domaine qui permet aux Grecs de se démarquer en transformant leur inspiration en voyage astral horrifique, et cela grâce au talent du maître d’œuvre Fredrik Nordström (In Flames, Dark Tranquillity, At The Gates…) LE producteur du death Made in Göteborg. C’est en s’entourant de tel spécialiste que la musique de Spiros et Sotiris s'étoffe et franchit un cap. Or petit coup d’œil dans le rétro oblige, fin des années 90, le metal extrême ne fait pas l'économie des nouvelles technologies qui envahissent notre monde. Un grand nombre de groupes cèdent à la tentation, avec plus ou moins de réussite, et proposent des ruptures souvent brutales dans leur discographie. Pour certains cela représente une véritable révélation ouvrant de nouveaux horizons, pour d'autres il s'agit d'une simple parenthèse. En ce qui concerne Septic Flesh, et Revolution DNA, il y a un paradoxe (encore un !), car c'est une révélation, qui demeurera une étape décisive mais provisoire. Encore une fois, la soif intarissable de découverte et d'expérimentation du groupe permet de mieux comprendre cet état de fait.

En ce qui concerne le line-up, difficile de ne pas remarquer l'absence de Nathalie Rassoulis : la lumière sopranique de Septic Flesh. Or depuis son intégration sur Ophidian Wheel, son chant avait incontestablement ouvert une nouvelle dimension au groupe. Mais Revolution DNA ne pâtit en rien de cette défection. Et on retrouvera Nathalie aux côtés de Spiros dans le groupe de musique atmosphérique à tendance néo-classique Chaostar (faisant écho au second morceau de l’album) qui proposera quelques mois plus tard son premier opus dans la veine des pièces Underworld : Act I et II présentes sur A Fallen Temple.

Pour la petite anecdote, le combo athénien, traversant une crise juste avant la sortie de l’album avait dans l’idée de changer le nom du groupe, et justement aurait voulu s’orienter vers l’appellation CHAOSTAR, mais après avoir sondé l’opinion des fans, ils se ravisèrent et conservèrent le patronyme Septic Flesh. Toutefois on notera quand même qu’à partir de l’album suivant, Sumerian Daemons, le groupe deviendra SepticFlesh, en un seul mot.

Place à la musique : dés la première écoute, l’attention se porte immédiatement, au-delà de la richesse des compos, et des riffs, tous plus percutants et entraînants les uns que les autres, sur la qualité de la production qui donne une nouvelle dimension au son, et de ce fait renforce l’atmosphère glaciale et malsaine qui plane sur cet album. Une fois cette première claque passée, on reste sidéré par le résultat atteint par cet album, car il accomplit la prouesse de se présenter comme une pièce complexe, riche, et homogène et en même temps accessible. Je m’explique, bien sûr que nous restons dans le cadre d’une musique extrême, mais ses auteurs ont aménagé un espace pour permettre à l’auditeur de plonger dans des abysses profondément ténébreux pour mieux nous ramener sur des rivages calmes et salvateurs. C’est en jouant sur cette alternance (ce ressort n’est pas nouveau mais c’est parce qu’ici il est poussé à un rare degré d’intensité, qu’il en devient la clef de voûte de l’album, lui assurant de ce fait équilibre, fluidité et une cohérence sans faille ), sur ce clair-obscur musical, que cet album prend son envol : alternance dans les voix (growl/chant clair assuré par Sotiris), les riffs (tantôt puissants et heavy comme sur Science, Revolution / tantôt lents et atmosphériques comme sur Nephilim Sons & Last Stop To Nowhere), et les ambiances (écouter l’enchaînement des titres Android et Arctic Circle, on passe de l’Ombre à la Lumière sans transition). Un soin tout particulier a été porté sur la qualité du chant clair puisque les refrains sont clairement identifiables et mémorisables (Science, Radioactive, Last Stop To Nowhere).

Mais c’est sur un autre point que Septic Flesh enrichit son répertoire et fait toute la différence, par l’utilisation de samples que l’on retrouve dés l’ouverture de l’album sur l’intro de Science, et abondamment sur Chaostar, renforçant cet aspect glacial et dérangeant qui caractérise une œuvre à part entière. Cet album ne doit pas être pris comme un concept album, même si l’ensemble apparaît comme un tout cohérent. En effet, plusieurs thèmes sont abordés, des manipulations génétiques sur DNA (tiens-tiens, étonnant vu la pochette !), à l’astrologie sur Telescope, au sacrifice d’une vie de recherche pour la science, sur Arctic Circle. On peut quand même en déduire une trame commune tournant principalement autour de la science et des risques du progrès technique sans pour autant en déduire une histoire construite et racontée sur tout l’album.

Un pont peut être établi avec un autre album sorti la même année, s’inscrivant dans une perspective de rupture similaire à Revolution DNA, il s’agit du Projector de Dark Tranquillity. En effet, ces deux albums datent de 1999, ils bénéficient du même producteur, ont pris une orientation résolument gothique qui tranche avec le reste de leur discographie, et ont fait le choix de chants alternant growls et voix claires, même si Dark Tranquillity conserve son identité death, à la différence de Septic Flesh, et ne fait qu’emprunter que quelques éléments au gothique.

Enfin cet album fut réédité en 2005, dans une édition française spéciale, avec une nouvelle pochette, dans un boîtier cristal rouge, avec trois titres bonus, le tout limité à 1000 exemplaires. 3 titres qui se fondent dans l’ambiance et permettent de faire durer notre plaisir quelques minutes supplémentaires… Un collector devenu introuvable.




2 Commentaires

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MarkoFromMars - 23 Mars 2013: C'est à partir de cet album que j'ai décroché, désarçonné que je fus par le virage amorcé.
Il serait bon de savoir si plus de 10 ans depuis la dernière écoute je saurai rentrer dedans maintenant.
A noter, sur ma version digipack le sujet tire une belle langue contrairement à la photo actuellement en place.
Merci Arthur pour ce texte clair et concis.
 
Madness77 - 28 Janvier 2023:

Album très singulier du groupe qui est bien plus dark gothique que tous les autres opus. Je me suis procuré la nouvelle réédition avec un tout nouvel artwork bien plus réussi que l'ancien. Je dois dire que j'ai été surpris par le peu de growl et le manque de rapidité de l'œuvre mais ça n'en fait pas pour autant un mauvais album il est juste différent et plus expérimental. 

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