Découvert et lancé par Philippe Courtois et Holy Records, Septic
Flesh s’est érigé en fer de lance du si particulier Death
Metal grec en compagnie de
Nightfall au milieu des 90’s. Le génial
Esoptron avait confirmé tout le potentiel aperçu sur
Mystic Places of Dawn et apporté une notoriété méritée dans l’underground au groupe emmené par Spiros Antoniou. Cette fois le duo se voit renforcé par un second guitariste Christos, qui n’est autre que le frère de Spiros, ainsi que du sessioniste Costas (
Nightfall) à la batterie pour mettre en boite ce troisième full lenght au
Praxis studio. Ainsi naquit
Ophidian Wheel (1997), deuxième chef d’œuvre des helléniques, pas le dernier…
Comme l’album précédent, le concept de ce troisième opus est centré sur l’antiquité et le savoir ancestral de la civilisation grecque, mais en allant plus loin :
Ophidian Wheel opère dans l’universalité à l’image de cette étrange pochette cosmique signée une fois de plus Spiros himself. The Future Belongs to the
Brave débute sur les mêmes bases qu’
Esoptron : un Death
Metal simultanément subtil, mélodique, puissant et avec un côté mélancolique sous-jacent, sorte de croisement improbable entre
Brutality et
Katatonia. On apprécie le bon travail de Lambros Sfuris sur la production, compacte mais pas trop, donnant un côté imposant à leur musique.
Seulement le trio nous a réservé une surprise dans ses bagages, l’autoproclamée «
Horde of the Dreamlord Write » a embauché la soprano Natalie Rassoulis pour placer son magnifique chant lumineux qui tranche judicieusement avec le guttural de Spiros «
Dragon voice » Antoniou. Mais là où des jeunes écervelés auraient profité de l’aubaine pour truffer le disque de chant lyrique, Septic
Flesh utilise les talents de la jeune femme avec parcimonie, renforçant d’autant plus son impact lors des apparitions. Qu’elles soient apposées au chant clair de Sotiris sur l’atmosphérique Phallic Litanies, sur les passages épisodiques du puissant The Future Belongs to the
Brave ou avec son superbe solo sur Geometry in Static, les interventions de Natalie sont toujours judicieuses et remarquées.
La présence de la chanteuse classique apporte une différentiation intéressante avec le disque précédent, toutefois c’est loin d’être le seul atout de
Ophidian Wheel. Sotiris (maître de conférence en histoire dans la vie) est vraiment un compositeur d’exception qui sait donner une âme à sa musique, notamment sur The
Ophidian Wheel, titre éponyme très Heavy dans la construction, et appuyé par ce diable de Spiros dont le chant a quelque chose de grandiose et calmerait la majorité des growleurs brutal Death.
Malgré une facette nostalgique omniprésente, Septic
Flesh sait parfaitement doser entre brutalité et élégance, le morceau le plus direct de l’album
Razor Blades of Guilt (le seul composé par Spiros) symbolise bien cette dualité avec un départ très violent et une suite beaucoup plus pesante et atmosphérique à la moelle très
Doom. L’homogénéité du concept doit aussi aux arrangements et interludes parfois bizarres, comme Tartarus aux allures d’un opéra reprenant un classique de la tragédie grecque…
Le morceau le plus fantastique de la galette, celui qui représente la quintessence du style de Septic
Flesh est sans conteste Geometry in Static liant riffs mélancoliques et blast-beat avec une facilité déconcertante. Septic
Flesh c’est l’art d’allier les extrêmes : la voix de grizzli de Spiros avec celle fine et cristalline (elle est si bonne…) de Natalie, et bien entendu la furie Death
Metal avec l’art ancien et le savoir de sages. Le côté solennel de la musique de Septic
Flesh atteint son apogée sur Shamanic Rites, sorte de rituel hypnotique rythmé par les guitares tantôt délicates tantôt tranchantes de la paire Spiros / Christos et par les incantations de Natalie et Sotiris entraînés dans une transe de savoir et de sagesse.
Ophidian Wheel confirme ainsi brillamment le fabuleux
Esoptron avec un disque du même acabit et même un chouia plus abouti, montrant la singularité et l’inspiration de la scène grecque. Même en ces mornes années pour le Death
Metal, quelques combos étaient toujours là pour faire avancer le style, et le mener vers des terrains encore inexplorés :
« The Future Belongs to the
Brave », oui et Septic
Flesh fait assurément partie de ceux là.
BG
2 chroniques pour le groupe en 2 jours, mais c'est génial ça!
Cela motive à écouter les albums avant "A Fallen Temple". Bien joué les gars.
Et dire que je préférais la seconde partie de vie de Septic( depuis Revolution DNA et surtout Sumerian Daemons)il y a de ça quelques semaines.
Un album grandiose avec une aura mystique prodigieuse.
Par contre pas d'accord avec toi concernant Geometry In Static que je ne considère pas comme étant meilleur que les autres. Je lui préfère même The Future Belongs To The Brave, the Ophidian Wheel, On the Topmost Step of The Earth. Et ce Shamanic Rite transcendant, haaa.
Un album grandiose que tu sers très bien au travers de ta chronique élogieuse de grande qualité.
Merci de m'avoir poussé à le découvrir de manière plus approfondie.
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