La Bay
Area, nom mythique, endroit d'où est sorti un grand nombre de formations légendaires en ce qui concerne le metal qui tabasse. Certains ont eu de la chance dirons-nous, d'autres moins, et sont restés dans l'ombre des formations les plus célèbres. Tel est le cas de Lääz Rockit, combo thrash metal du début des 80's (formé en 82 pour être plus précis), originaire d'Oakland, et dont la notoriété n'a pas eu l'impact des 4 grands noms de l'époque que tout le monde connaît (Quelle injustice !). Lääz Rockit est un groupe de l'ombre, un second couteau comme diraient certains, et ce depuis le début de leur existence, tout comme un
Nuclear Assault par exemple, qui n'a pas eu le succès escompté. Et pourtant force est de reconnaître qu'ils le méritaient les bougres. Après quatre albums, dont l'excellent "
Annihilation Principle" datant de 89, Lääz Rockit sort en 1991 son cinquième album, le légendaire "
Nothing's Sacred ". Autant le dire direct, ils nous pondent là, leur meilleur disque à ce jour.
Le problème est que, comme beaucoup le savent en 1991 le thrash prend un sacré coup dans la tronche, le death metal détruisant tout sur son passage depuis 2/3 ans environ, et cette année 91 est justement un cru excellent, difficile alors pour Lääz Rockit d'imposer son disque à cette période, les cultissimes "
Blessed Are the Sick", "
Dawn of
Possession", "
Testimony of the
Ancients", "Effigy of the
Forgotten", "Necroticism - Descanting the
Insalubrious" (
Morbid Angel,
Immolation,
Pestilence,
Suffocation,
Carcass), retenant l'attention des hordes de métalleux, toujours plus avides de sensations extrêmes, délaissant le thrash, qui connaîtra ses heures les plus sombres.
Il serait pourtant regrettable de passer à côté de cette petite merveille qu'est "
Nothing's Sacred", tellement il est génial. Franchement il fait partie des plus grands albums de thrash metal jamais sortis, à ranger bien au chaud au côté des
Master of Puppets,
Hell Awaits,
Darkness Descends, Practice What You Preach,
Impact Is Imminents, The
Ultra-Violence et consorts (avis perso, mais je pense que certains aurons le même avis là dessus). A l'heure où des groupes en cette année 91 changent leur fusil d'épaule, et s'embarquent dans des sphères plus commerciales (qui à dit
Metallica ?), ne voyant certainement plus trop d'avenir dans ce style, et préférant se diriger vers la simplicité, et le cash. Mais heureusement, que quelques irréductibles ne changent pas leur recette, en se laissant aller à cette facilité et brandissent encore et toujours cet étendard en perte de vitesse dans les années 90. D'ailleurs Lääz Rockit splitera quelques temps après son live de 92 (surpuissant d'ailleurs, et sans fioritures), pour se reformer quelques années plus tard vers 2004/2005 pour quelques concerts, puis pour nous revenir en forme en 2008 avec un disque dans la tradition, portant le doux nom de "
Left for Dead", et comme le nom de l'album l'indique, on les croyait laissés pour mort. Mais revenons-en au cas présent. Michael Rosen, producteur, ingénieur du son, et s'occupant du mixage de l'album au Fantasy Studios, apporte au groupe un son puissant et massif.
Magnifiant les 10 morceaux de cet album incroyable, ayant réussi à équilibrer au mixage, l'ensemble des instruments comme il se doit, afin d'obtenir une bonne clarté à l'écoute du disque. Un grand bravo à son travail !
D'entrée de jeu on se prend une gifle, avec un "In the Name of the Father and Gun" déboulonnant, avec des riffs tranchants comme des rasoirs d'Aaron Jellum et la batterie de Dave Chavarri, ne relâchant pas le morceau un seul instant. S'ensuivront des gifles de plus en plus puissantes, à l'instar du morceau "
Greed Machine", carrément le meilleur titre de l'album selon moi, avec son début à la batterie assez jouissif, enchaînant directement sur un riff incisif, incitant inévitablement au headbang. Quelle intensité ! Et que dire aussi de "The Enemy Within", avec son refrain entraînant, toujours soutenu par les riffs des deux gratteux qui assurent le spectacle. Le groupe nous entraînant même dans une semi-ballade, "Nobody's Child" d'excellente tenue, maîtrisée en tout point, débouchant sur un superbe solo, et recouvert de la voix de Coons agressivement mélodieuse. L'album se termine même par un titre instrumental d'excellente facture nommé "Necropolis", un peu comme
Testament l'avait fait avec son album Practice What You Preach (1989) et son final instrumental "
Confusion Fusion". Et tous ce qu'on désire après une écoute, c'est de se le repasser encore pour reprendre un claque... de plaisir ! Tout l'album est génial, chaque titre a quelque chose de particulier, qui fait que l'on retient l'album dans son intégralité, rien n'est à jeter. Album magique!
En bref, je ne saurais que trop vous conseiller cet album, si vous aimez le thrash puissant avec de vraies mélodies qui accrochent, et que vous ne connaissez pas ce bijou du thrash (se serait un crime d'ailleurs, hé hé), réparez cette erreur au plus vite en vous le procurant, c'est un ordre amis thrashers ! Un 19/20 parfaitement justifié pour ce chef-d'oeuvre (comprenez que la nostalgie joue un peu dans cette note), et espérant avoir été à la hauteur de ce monument qu'est "
Nothing's Sacred", en lui rendant hommage à travers cette modeste chronique. En un mot comme en cent. CULTE!!!!!!
Laaz Rockit comme Hirax sont la depuis des lustre avec de bon albums à leur actifs mais helas toujours rester dans l'ombre de leur compatriote du thrash ( Metallica , Slayer ,Megadeth ,Exodus ,Overkill ,Death Angel etc...) mais à découvrir assurément.
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