Après un premier EP tâtonnant, proche du neo, les
Dagoba nous offrent un premier album hallucinant de puissance, cette fois-ci à quatre et non cinq (Stephan leur ancien et méconnu guitariste ne faisant plus parti de l'équipe). La violence y est omniprésente, très travaillée et bien organisée. Entremêlés de différentes intro qui parsèment le disque dans une sorte de continuité cauchemardesque, les titres s'enchaînent et détruisent tout sur leur passage.
Après une intro angoissante qui monte rapidement, parfaite pour amorcer la piste suivante, le titre "
Maniak" déboule et c'est sans doute le morceau le plus glauque et le plus agressif, idéal pour commencer l'album. Paroles obscènes, chant déchiré, riffs saccadés à la
Fear Factory (dont baigne l'ensemble par ailleurs), double-pédale omniprésente, un morceau créé pour headbanger. L'album s'enchaîne donc terriblement bien, mixé avec précision, alliant la puissance des saccades à un rythme effréné, épaulés par des séquences industrielles créées par Shawter lui-même. Si le disque n'est pas forcément original en soi, il a le mérite d'être bien fait, accrocheur et surtout très professionnel, sa structure étant alarmante, avec son intro et ses interludes, prémices à des tueries musicales judicieusement placées dans l'album.
Le groupe n'hésite pas (comme beaucoup avant eux) de remettre de vieux morceaux issus de leur précédent EP, ici réenregistrés voire rallongés comme le prouvent "Something Stronger", à la fois violent tout en restant atmosphérique dans l'ensemble (dû à un chant féminin oriental en fond), ou encore "Gods
Forgot Me", ici plus travaillé, au rythme beaucoup plus lourd mais et dont le refrain neo metal se fait vite oublier par le chant imposant de Shawter. Un titre d'ailleurs sublime pour conclure un album tout en puissance.
N'oublions pas les petites nouveautés que
Dagoba nous propose, j'entends par là des titres mélodiques qualifiés de "singles" comme "
Another Day", très proche de
Machine Head, dont le refrain s'avère inoubliable, "Year Of The
Scapegoat" placé au beau milieu de l'album qui nous offre une autre facette du groupe, très orientale ou encore le délirant "Pornscars" qui, entremêlé de samples d'orgasmes féminins, fait la part belle au sérieux que propose le quatuor...
Bref, un premier album incroyablement dévastateur, très bien réalisé malgré quelques défauts mineurs (deux ou trois morceaux créés pour faire du remplissage, quelques samples trop omniprésents par moments...). Un album que la France attendait depuis longtemps. Un disque déchirant, effréné et inévitable, "
Dagoba" est devenu un incontournable du metal français.
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