Officiellement séparé peu après la sortie du fade
Savage or Grace en 2003,
Sinister est revenu deux ans plus tard, son batteur originel Aad Kloosterwaard glissant royalement derrière le micro, tandis que le guitariste & bassiste Alex Paul prenait le rôle de compositeur durant cette nouvelle ère, apportant un nouveau souffle grâce à des compositions plus ‘progressives’, tout en conservant le mordant propre à la formation. La formule explosive a duré en tout trois albums, en passant par le redoutable
The Silent Howling, pour s’achever après
Legacy of Ashes fin 2010, Alex n’ayant plus la même motivation pour maintenir le groupe à un niveau d’inspiration équivalent.
Sans se démonter, l’infatigable Aad présent également chez
Supreme Pain ou
Absurd Universe trouve rapidement un nouveau compositeur attitré, le tout aussi prolifique Bastiaan Brussaard ayant déjà
Fondlecorpse,
Supreme Pain ou
Absurd Universe inscrits sur sa carte de visite. Les autres interprètes, dont Mathijs (le frère de Bas), Toep Duin et Dennis Hartog ont eux aussi tous gravité autour des mêmes formations, un incroyable jeu de chaises musicales qui prendrait tant de paragraphes pour être conté. Néanmoins, retenons par exemple que l’intégralité du line-up jouant sur
Habeas Corpus (
Absurd Universe - 2011) se retrouve sur
The Carnage Ending, ce tout dernier effort de
Sinister puissamment capturé aux Soundlodge Studios.
Si l’on pouvait reprocher à
Sinister d’avoir perdu une partie de son incision sur le bon
Legacy of Ashes, notre quintet batave renoue cette fois avec des morceaux basés sur la brutalité, la puissance et l’efficacité, alliés à une aura particulièrement sombre, synthétisés par la superbe pochette de Mike Hrubovcak (illustrateur attitré depuis
The Silent Howling). Le fracassant Unheavenly
Domain en ouverture et ses sacrées accélérations, le rapide Regarding the
Imagery au break central sans pitié, l’idéal Final
Destroyer agrémenté de fines parties de claviers en refrain, sont ainsi autant de signes d’une volonté de retrouver une certaine hargne, tout en soignant l’atmosphère générale et en privilégiant une grande variété.
Bas Brussaard s’est ainsi idéalement intégré à
Sinister, parvenant à lâcher tant de riffs brise-nuque si typiques de la formation, tout en maintenant une architecture solide et un haut niveau de qualité, à l’image du morceau éponyme habillement ficelé et montant progressivement en intensité jusqu’à son final mémorable aux claviers discrets et leads poignantes. A ce titre, la patte du nouveau compositeur se remarque rapidement, nous renvoyant du côté des albums Divine Incarnation (
Supreme Pain) &
Habeas Corpus parus une année auparavant, mais aussi parfois du côté de Creaturegore (
Fondlecorpse), l'aspect crade en moins, pour citer le parallèle entre
Pillage Burn Kill et l’excellent morceau
Oath of
Rebirth moins rapide et plus ambiancé.
Brutal, sombre & incisif, 10ème full-length depuis l’invincible
Cross the Styx paru vingt années en arrière,
The Carnage Ending est un effort particulièrement convaincant, se hissant dans la partie haute de la discographie de l’infatigable
Sinister. Emmené par les growls imposants d’Aad Kloosterwaard, notre groupe parvient ainsi à se relancer une nouvelle fois en trouvant le bon compositeur, lui permettant de se renouveler sans trahir son identité. Déjà expérimenté dans des formations de renom, Baastian Brussaard est ainsi le nouvel atout de
Sinister, bien que l’on puisse reprocher cette fois une relative similitude entre
Absurd Universe et
Supreme Pain, Bas ayant toutefois quitté ce dernier en fin d’année dernière faute à un manque de motivation. Va comprendre, Charles !
Fabien.
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