Music from the Elder

Liste des groupes Hard Rock Kiss Music from the Elder
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Kiss
Nom de l'album Music from the Elder
Type Album
Date de parution Novembre 1981
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album229

Tracklist

1.
 Fanfare
 01:21
2.
 Just a Boy
 02:25
3.
 Odyssey
 05:36
4.
 Only You
 04:17
5.
 Under the Rose
 04:51
6.
 Dark Light
 04:18
7.
 A World without Heroes
 02:40
8.
 The Oath
 04:31
9.
 Mr. Blackwell
 04:52
10.
 Escape from the Island
 02:52
11.
 I
 05:03

Durée totale : 42:46

Acheter cet album

 $21.00  14,99 €  18,60 €  £18.41  $39.99  19,25 €  29,27 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Kiss


Chronique @ MetalSonic99

15 Août 2023

Probablement l'album le plus controversé du légendaire quatuor maquillé

Au début des années quatre-vingts, Kiss avait atteint son apogée et commençait à glisser sur une pente descendante jusqu’à faire une longue chute. En effet, leur album précédent, « Unmasked », s'était assez mal vendu, et pour ne rien arranger, le quatuor maquillé décida d’éjecter le batteur d’origine, Peter "The Catman" Criss, en raison de problèmes liés à sa toxicomanie.
Ainsi, après avoir tenté de masquer ce dernier fait, et tout en ayant le culot de sortir un disque avec le visage de Criss sur la pochette de « Unmasked », le groupe finira par avouer le départ de son batteur en ouvrant des auditions en 1981 afin de remplacer officiellement Peter Criss. Dès lors, ce « Music from the Elder » sera la première œuvre qui ne sera pas enregistrée avec le line-up original, puisque Eric "The Fox" Carr (malheureusement décédé le même jour que la légende Freddy Mercury) prendra place derrière les fûts, contribuant également à certains passages vocaux. A ce sujet, il est indispensable de signaler que ce Renard hors-pair est toujours dans le cœur de la « Kiss Army » trente-deux ans après son décès, car il est toujours considéré comme étant le batteur le plus talentueux que Kiss ait eu dans ses rangs!

Or donc, après tous ces désagréments, le combo américain savait qu’il devait sortir quelque chose de drastique, ou il risquait de tomber dans l'oubli. De ce fait, le bassiste Gene "The Demon" Simmons et le guitariste Paul "The Starchild" Stanley ont décidé qu'une déclaration artistique radicale était nécessaire pour le groupe, et que c'était le seul moyen de raviver l'intérêt de son esthétique datée. Sans plus attendre, ils se sont donc associés au producteur Bob Ezrin, qui avait déjà travaillé sur l'un des albums conceptuels les plus emblématiques de tous les temps, « The Wall », des Pink Floyd. 
Il faut dire qu’en 1981, une nouvelle tendance prenait rapidement de l'ampleur : La New Wave Of British Heavy Metal, (NWOBHM), et sentant la menace de groupes comme Iron Maiden, Judas Priest, Def Leppard et Saxon qui gagnaient en popularité chaque jour, nos quatre super héros étaient une nouvelle fois obligés de suivre la tendance populaire s’ils voulaient survivre, ce qui explique la présence d'éléments Heavy Metal sur cet opus. 
A l’évidence, et bien que ce fut l’un des pires échecs commerciaux du quatuor (notamment du fait que la musique proposée n’était pas du tout caractéristique de Kiss), ses deux leaders n'ont malgré tout jamais enregistré un album aussi diversifié et aussi intéressant, muant, de facto, ce disque en un véritable OVNI musical puisqu’il est sorti à la période la plus sombre du groupe.

Pour la petite histoire, Gene a concocté une intrigue fantastique que Kiss voulait transformer en un album concept. Si cela réussissait, ils auraient pu transformer l'album en suites, suivi d’une tournée et d’un film. Pour les plus curieux, l’album raconte l’histoire d'un garçon anonyme nommé "The Boy" qui est choisi par une organisation vague et bienveillante "le Council of Elders" (Ordre des Anciens), une société secrète faisant partie d'un groupe plus large appelé "l'Ordre des Roses" dont le seul objectif est de combattre le mal, façon super-héros. Le jeune garçon est ainsi encadré par un aîné nommé Morpheus, et une grande partie des paroles de l'album se concentre sur le dialogue intérieur du garçon alors qu'il subit ses études et sa transformation personnelle. 
Musicalement, cet album regorge de passages calmes, de sonorités orchestrales, de chœurs et d'emphase. De plus, qui dit bande originale dit ambiance particulière, et il n'est pas question pour Kiss d'enregistrer une suite de chansons sans aucun rapport avec le film. Dès lors, "The Oath" et "I", le premier et le dernier titre, ont montré Kiss sous un nouveau jour puisque la frappe bien lourde du nouveau venu, Talk to Me, fait déjà la différence par rapport à son prédécesseur. Qui plus est, le son est Heavy comme il ne l'a jamais été et la différence est telle qu’il est impossible pour un auditeur lambda de reconnaitre le groupe des tubes "Detroit Rock City", "I Was Made for Loving You", "Love Gun" ou encore "Rock and Roll all Nite".

Ce constat se fait d’autant plus ressentir sur "Only You" et "Under the Rose" qui sont sans doute les titres les plus improbables de la discographie de Kiss. Si la première est un numéro de guitare saccadée et libre en étant également le premier moment Rock de l'album, la deuxième est très douce et comporte un chœur inquiétant sur le refrain. Cependant, à travers ce titre, on devine que dorénavant la présence d'Ace Frehley ne peut plus être ressentie. A cause de cela, une partie si importante du son de Kiss a maintenant disparu. Il faut dire que Ace n'eut droit qu’à une seule chanson principale sur « The Elder », basée sur un riff écrit par le batteur de session : Anton Fig. Leur démo "Don't Run" a été réécrite par Gene Simmons et Lou Reed, (oui, Lou Reed!), pour devenir "Dark Light" où la présence d'Ace est la bienvenue, fournissant une base Rock indispensable et un solo de guitare brillant. Malheureusement, cette plage est probablement sa plus faible contribution pour Kiss, étant In fine considérée par beaucoup comme une suite décevante aux classiques précédents tels que "Talk to Me", "Save Your Love" et surtout "Shock Me".


Vous l’aurez compris, par ces faits, il était difficile de trouver des singles à sortir de cet album (ou de n'importe quel album concept d'ailleurs) ; cependant, il y en a un qui a attiré toute l’attention, et il s’agit de "A World Without Heroes". Ce titre est aujourd’hui principalement connu des fans des années nonan… quatre-vingt-dix, grâce à l'album "MTV Unplugged" de 1996. Cette chanson atypique chantée par Gene Simmons démontre que notre démon favori ne s'est pas contenté de chanter dans un style diabolique en campant dans son personnage, et ce morceau aurait d’ailleurs pu convenir à de nombreuses stations de radio contemporaines pour adultes, mais il n'a cependant pas obtenu l'attraction dont il avait besoin. Malgré tout, c'est toujours une chanson solide par rapport aux autres, et ce qui confirme ce ressenti, c’est que sa reprise en 1991 par la légendaire chanteuse Cher a marqué les esprits.
 Une autre chanson est également chantée par Simmons, "Mr. Blackwell", avec sa chair de poule et ses tons sombres assez effrayants, qui aurait pu figurer sur les premiers albums du groupe lorsque les parents étaient encore paniqués par les sons et les images du combo grimé en les entendant sur les platines de leurs enfants adolescents.


Enfin, au niveau instrumental, il faut noter la présence de "Escape from the Island" dont la particularité est d'avoir la basse enregistrée à droite et la guitare à gauche, ce qui est génial lors d’une écoute avec un casque à l’instar du morceau "Odyssey", voire même plus étrange car entièrement symphonique et accompagné des vocaux de Paul, ou encore de l’intermède médiéval appelé "Fanfare" qui aide l’histoire en ouvrant "Just a Boy", une bonne chanson avec une structure, une dynamique et une composition réfléchies, mais qui ne sonne absolument pas Kiss, notamment à cause de sa douce acoustique, ne ressemblant même pas à un groupe de Rock puisque Paul chante le refrain dans un fausset unique qu'il utilise seulement sur cet album.

Conclusion, vous vous doutez bien que l'album fut un bide commercial complet. Au lieu de revenir à ce que les fans du groupe attendaient, Kiss part dans l'exploration musicale aventureuse et, pour couronner le tout, le film ne vit jamais le jour. Pourtant, le quatuor a plus que certainement sorti à l’époque son album le plus perfectionné ; et même s'il n'a pas connu le succès, on peut affirmer que "The Elder" est définitivement différent mais pas nécessairement le pire album qui soit, car il fut sans doute trop en avance sur son temps et trop différent de ce que tout le monde attendait du groupe. A l’évidence, si Kiss avait respecté son plan d'enregistrer à nouveau un album de Hard Rock, peut-être que les choses se seraient déroulées différemment, surtout si le Space Ace avait également eu un peu plus de place pour ses solos extraordinaires.

En définitive, soit les gens aiment ce disque, soit ils le détestent car il a une quantité inhabituelle de ballades et de chansons qui ne ressemblent pas à Kiss, et la plupart des fans en sont donc restés à l'écart. A cause de cela, l'album n'a pas réussi à se vendre, et les plans de tournée ambitieux de nos héros grimés ont été abandonnés, laissant ainsi le groupe à la maison. Avec le recul, peut-être que le groupe avait besoin d’une bonne claque pour qu’il puisse revenir au style Hard Rock cher aux aficionados de la première heure, ce qu'il a d’ailleurs fait sur l’album suivant : « Creatures of the Night ». Aujourd’hui, il serait injuste de ne pas lui donner sa chance puisqu’il s'agit d'un des albums les plus intéressants et le plus sous-estimé du groupe avec « Carnival of Souls » de 1997 ; mais ça, c’est encore une autre histoire !

10 Commentaires

13 J'aime

Partager

MetalSonic99 - 24 Août 2023:

@PhuckingPhiphi : Merci pour ton retour! Tu es le premier qui me dit qu'il aime et déteste ce disque, mais en même temp....ben c'est compréhensible! Je dois dire que quand je l'écoute c'est parce que j'en ai vraiment l'envie car la plupart du temps je préfère écouter leur classique! En ce sens, je rejoins ton raisonnement!
Par contre, je ne savais pas que "Only You" avait été repris par Doro sur l'entremise de Simmons! Comme quoi on en apprend tout les jours! Je m'en vais l'écouter de ce pas! Merci pour l'info laugh

DarKnight - 27 Août 2023:

Salut MetalSonic99,
Merci pour cette chronique qui me donne envie de réécouter cet album.
Bien qu'il soit très différent, comme tu le dis, j'avais beaucoup apprécié cet album à l'époque.
Je me souviens même chez quel disquaire je l'avais acheté.

MetalSonic99 - 27 Août 2023:

@Darknight : Merci pour ton retour! Il est vrai qu'il mérite une meilleure réputation mais bon... c'est ainsi!!

mechant - 01 Mai 2024:

Rentré en vinyle il y a peu....les écoutes successives me font penser à une BO de film !  Je trouve le concept aventureux comme si bien décrit dans la chronique. Album intéressant et ma foi bien bon, il s appréhende différemment des monstres sacrés composants la disco de Kiss.

Les 2 titres the oath et world needs a hero...sont grandioses. 

Belle chronique pour 1 disque atypique.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Commentaire @ fabkiss

02 Décembre 2007
L’album le plus abouti de Kiss. Cet opus est carrément énorme, un des tout meilleurs.
Ce disque est né de la volonté de Gene $immons, il en est l'architecte, Bob Ezrin à la production en est le maître d’oeuvre.

Pour moi, le point de départ vient des "soli" sanguinollants de Gene sur scène et qui sont surement à la base du démoniaque "Mr. Blackwell", autour duquel il a scénarisé cet Opéra-Rock héroïque et flamboyant (qui à la base aurait du être un double et un film). C’est également le baptême du feu pour un petit nouveau, Eric Carr*, qui d’emblée ouvre des perspectives d’orientation nouvelles, et offre à Kiss un nouveau son très "percutant"!


Paul attaque d’entrée avec le très heavy (pour lui) "The Oath" et là un truc nouveau pour Kiss, La double grosse caisse et une pêche… (Eric est adopté d’emblée). Suivent les très médiévalo-hollywoodiens, "Fanfare"(trop court), et "Just a Boy". Avec une intro très Genéenne Ace nous sort un de ses meilleurs morceaux (le seul de l’album ou Ezrin le laisse vraiment s'exprimer°),"Dark light" et son solo assassin. Suit une brochette aux épices Genéen de 4 titres tous plus bons les uns que les autres dont le très beau "A World Without Heroes" et le heavy "Mr. Blackwell" (mes deux morceaux préférés avec "Dark Light").
On enchaine avec le très percutant "Escape From The Island" de messieur Ace Frehley et Eric Carr (le deuxième instumental de Kiss), Paul nous enchante avec le pompeux mais dans le concept de l’album "Odyssey" un morceau où Paul est magnifique, dans un timbre inédit et poignant et nous finissons avec le très Rock n’ roll “I” peut être le morceau le plus faible de "The Elder" (c’est tout dire)
un album dans mon “Top 5?

La première pochette sans Kiss dessus mais avec de gros morceaux de Kiss dedans.
A avoir coute que coute.

*Eric est pour moi un membre de Kiss à part entière permettant à Kiss de réussir le virage des 80’s avec un son plus actuel.
°Après celles de "Destroyer" les brimades de Bob Ezrin feront déborder le vase et entraineront le départ du SpaceAce (Bob reste un Grand producteur quand même)

10 Commentaires

7 J'aime

Partager

Lordmike - 05 Janvier 2010: Pour moi les meilleurs titres de cet albums sont Dark Light, The Oath, Only You et Odyssey.
Cucrapok - 02 Novembre 2012: La trame sonore d'un film qui n'existe pas.. Le retour de Bob Ezrin peu après The Wall. Et on parle bien de Kiss là? C'est album est une erreur dans leur carrière qui n'allait surement pas ramener au bercail tous les fans perdus depuis Alive 2.. Mais pourtant, il a un petit quelque chose cet album, moi je l'aime bien. C'est le génie de Bob Ezrin, faut le reconnaitre!
darthangel - 20 Novembre 2013: je met cet album à part... quand à dire que c'est le signe d'un virage et d'une entrée dans les années 80 je ne suis pas tout à fait d'accord... Ca fait très très 70's. Je m'explique : les albums concept étaient plus un phénomène des années 70. Ne seraient ce que sur just a boy ou encore Only you. On sent une influence des Who, Bowie (sur la voix sur just a boy par exemple), Pink Floyd (pour l'orchestration) et Led Zep'. Ensuite le solo sur ce dernier titre est purement une tuerie. Ca fait plaisir de (re)découvrir cet album que j'avais nettement sous estimé et sous évalué. Sans doute parce qu'on n'a plus ce genre d'ovni maintenant (ça n'engage que moi). Ce qui est très années 80 par contre c'est le travail du son en studio... Enfin ils ont quitté l'ère disco... Le gros son rock est de retour sur quelques morceaux comme Odissey, Mr Blackwell ou I ... du bon son!
tarakien - 09 Novembre 2017:

Un album à découvrir (avec Michael Kamen pout l'orchestration symphonique ; c'est un grand compositeur de musqiue de films ) certes très 80 et pas dans le style du "kiss" classique , mais j'aime beaucoup cet album !

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire