Il est des groupes qui, malgré la régularité exemplaire de leurs sorties et les atouts dont ils disposent, ne parviennent jamais à entrer dans la cour des grands. Le groupe suédois
Astral Doors est de ceux-là.
Depuis 15 ans le quintet originaire de Borlänge dirigé par le duo Joachim Nordlund (guitares), Johan Lindstedt (batterie) et porté par la voix puissante de Nills Patrick
Johansson (Wuthuring
Heights, ex-
Lion Share, ex-Space Odyssey) reste dans l'ombre, passant sous les feux des projecteurs un bref instant à chaque nouvelle production et disparaissant aussitôt une fois parue. Pour mémoire, il y a déjà trois ans de cela la formation avait réussi l'exploit de nous proposer un enthousiasmant et réussi
Notes from the Shadows, un album certes toujours autant influencé par le Heavy des 70's et
Dio, mais tout à fait digne d'intérêt.
La formation pas découragée et plus déterminée que jamais nous revient, avec un nouveau manifeste Heavy, nommé Black
Eyes Children, qui mettra en avant des compositions certes mille fois entendues, mais tout aussi variées, puissantes et Heavy que sur son prédécesseur. À commencer par des guitares agressives plus présentes, limite Thrash, ou parfois dans un registre plus
Hard, avec des claviers au son vintage comme sur "
Die on Stages" et son intro d'orgue Hammond estampillée
Deep Purple.
C'est donc sans réelle surprise et sur l'efficace "We
Cry Out", un titre Heavy/
Power Metal des plus classiques, que les hostilités commencent. Si au premier abord ce morceau s'avère plutôt convenu, son côté fédérateur et entraînant le placera sans nul doute parmi le peloton de tête de la setlist des futurs concerts du groupe.
Passée la liste des autres morceaux les plus évidents de l'opus tels que les classiques et sympathiques "Good vs Bad", "
God is the
Devil" et "
Die on Stage" cité plus haut, le groupe réussira à nouveau l'exploit de nous proposer quelques morceaux originaux et dignes d'intérêt. À commencer par "Walls" et son ambiance lourde constituée d'interventions de guitare flamboyante dont un riffing limite Thrash, le tout soutenu par un chant de Nills Patrick
Johansson, assurément très en voix sur ce magnifique morceau. Mention spéciale au mélodieux et très ambiancé "Suburban Song" qui se distinguera par un chant tour à tour agressif et mélodieux et un solo central de guitares incendiaires très original. Sans oublier, le déconcertant et réussi "
Lost Boy" aux exquises et mélodieuses vocalises, complétées de claviers très présents au son poppy, venant d'une autre époque.
Quant à l'artwork et la pochette, ils seront l'œuvre de Felipe Machado, que l'on ne présente plus et à qui l'on doit les magnifiques illustrations d'albums de groupes tels que
Blind Guardian,
Rhapsody Of Fire,
Deep Purple et
Secret Sphere entre autres. Celle-ci se trouvera tout à fait dans le thème du titre de l'album, sombre, avec des couleurs à prédominance vert foncé, qui mettra en évidence des enfants semblant sortir d'une forêt emplie de ténèbres, avec au centre ce qui semblerait être un arbre mort où sont gravés un A et un D représentant les initiales du groupe, du plus bel effet.
Cependant et malgré ses influences encore marquées par l'esprit de
Dio,
Astral Doors avec ce nouveau manifeste, constitué de morceaux Heavy à l'ancienne, puissant et varié, et plus sombre que son prédécesseur, devrait trouver sa place dans la metalthèque des inconditionnels et amateurs du genre. Quant aux autres, je leur conseillerais d'aller découvrir le groupe au travers de ce
Black Eyed Children et pourquoi pas les albums qui parsèment le reste de sa discographie.
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